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Moscou menace de produire des missiles auparavant interdits

Vendredi 28 Juin 2024

Vladimir Poutine a déclaré vendredi que la Russie devrait commencer à produire des missiles de courte et moyenne portées auparavant interdits, après avoir mis en garde Washington sur le risque de « confrontation directe » lié aux missions de drones américains en mer Noire.

 

Cette semaine, Moscou a aussi blâmé les États-Unis pour une frappe dimanche en Crimée, une péninsule ukrainienne annexée par les Russes en 2014, commise selon elle par l’Ukraine à l’aide de missiles tactiques ATACMS américains d’une portée de 300 km, qui a fait quatre morts et plus de 150 blessés.

 

La Russie a promis des représailles face à ce qu’elle considère comme une implication croissante de Washington.

 

Le président russe, au cours d’une réunion retransmise à la télévision avec de hauts responsables, a estimé vendredi que son pays devrait « commencer à produire » des missiles d’une portée comprise entre 500 et 5500 kilomètres.

 

Ceux-ci étaient auparavant interdits en vertu d’un traité avec les États-Unis datant de la Guerre froide et aujourd’hui caduc.

 

Vladimir Poutine a affirmé que les États-Unis avaient commencé à utiliser de tels missiles au cours d’exercices d’entraînement au Danemark.  

 

« Nous devons réagir à cela et prendre des décisions sur ce que nous devons faire ensuite dans ce domaine », a-t-il poursuivi, affirmant que la Russie déciderait de « l’endroit » où déployer ces armements.

 

Washington s’était retiré en 2019 de ce Traité sur les forces nucléaires de portée intermédiaire (INF), invoquant son non-respect par Moscou. 

 

La Russie avait alors assuré qu’elle observerait un moratoire sur la production de tels engins si les États-Unis n’en déployaient pas à une distance qui leur permettrait d’atteindre son territoire.

 

Plusieurs traités conclus pendant la Guerre froide entre Soviétiques et Américains destinés à limiter la course aux armes nucléaires et à apaiser les tensions au plus fort de leur rivalité ont pris fin ces dernières années.

 

« Désignation des cibles »

 

Moscou considère que l’aide fournie à Kyiv en matière d’armements, de collecte de renseignements et d’identification de cibles sur le territoire russe a fait des États-Unis et de leurs alliés des parties au conflit, que le Kremlin a relancé en février 2022 par une offensive à grande échelle en Ukraine.  

 

Les vols de drones américains en mer Noire « multiplient la probabilité d’incidents dans l’espace aérien avec les avions des forces aérospatiales russes, ce qui augmente le risque d’une confrontation directe entre l’Alliance [atlantique] et la Fédération de Russie », a mis en garde le ministère russe de la Défense.

 

Selon les autorités russes, ces appareils américains servent à « la reconnaissance et la désignation des cibles pour les armements de précision fournis aux forces armées ukrainiennes » par les Occidentaux.

 

Le Kremlin assure que les tirs de missiles ATACMS requièrent en particulier des renseignements collectés par les États-Unis.  

 

Après avoir longtemps refusé, de crainte de provoquer une escalade, Américains et Européens ont commencé à autoriser ces dernières semaines, sous conditions, des attaques avec des armements de précision occidentaux sur le sol russe pour détruire des sites et des systèmes servant à bombarder l’Ukraine. [AFP]

 
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