Une vague de larmes et de tristesse ne peut pas ne pas envahir celui ou celle ayant une fois côtoyé feu Mouhamadou Mbodj, figure emblématique de la société civile sénégalaise. Il inspirait confiance. C’est avec un pincement du cœur que nous avons appris la nouvelle de son rappel à Dieu, mais c’est avec foi que nous acceptons la volonté divine.
Il parlait le langage de la bonne gouvernance et maitrisait du bout des doigts les grands principes de la transparence. Dans ses rapports avec les gens, l’homme était d’une courtoisie exquise, d’une grande ouverture d’esprit, d’une humilité débordante et d’une grande lucidité dans ses analyses. Il avait le sens de l’observation et de la responsabilité, dans cette sérénité légendaire qui le caractérisait. Il était aussi d’une grande subtilité communicationnelle dans ses analyses, c’est ce qui fait d’ailleurs qu’il captait aisément l’attention des observateurs les plus avertis : il forçait le respect !
D’une stature imposante et d’une dimension internationale, il incarnait un certain leadership qui lui permit, par sa générosité incontestable, à militer pour la promotion des jeunes talents avec qui il discutait beaucoup, leur prodiguant des conseils, et ne cessait jamais de formuler cette prière, d’un ton serein et confiant : « YalnaniouYalla dolli soutoureu ».
Dans l’espace politico-médiatique, il brillait d’une certaine notoriété bâtie sous le socle de l’Equilibre. Oui ! Il était mesuré, pertinent et percutant. La compréhension que j’avais de la stratégie de changement qu’il prônait, c’est qu’il était impossible de faire la promotion de la bonne gouvernance et de la transparence dans la gestion des deniers publics en étant en dehors du champ.
En d’autres termes, c’est en pénétrant le système avec tous les acteurs impliqués, tout en gardant son indépendance et son autonomie, qu’on peut influencer les changements attendus en termes de gouvernance publique et de promotion des bonnes pratiques républicaines.C’est pourquoi, d’ailleurs, les hommes politiques de l’opposition comme du pouvoir lui prêtaient une oreille attentive car ses analyses ne reposaient que sur des faits et des principes généraux du droit et de la morale, avec toute l’intelligence des mots et des situations.
Son combat pour la bonne gouvernance et la transparence dans la gestion des deniers publics était connu de tous, mais il combattait encore plus les contre-valeurs du genre « xaaliss dagnoukoy lidjeuneti » faisant croire qu’on peut détourner les deniers de l’Etat en toute impunité.
Il disait aussi qu’on « ne peut pas mettre en exergue la violation des droits d’une minorité qui a fauté, face aux droits de millions de personnes qui ont été violés parce que le service public qu’on devait leur offrir, à travers des écoles et lycées, des soins de santé, n’a pas été fait. »
Il rappelait également que « dans le débat démocratique, il faut du respect mutuel », et que « le besoin de réformes, ce n’est pas entre le pouvoir et l’opposition, c’est entre la société et ceux qui animent les institutions. »
Il disait aussi, avec toute la lucidité requise, qu’on ne « peut pas demander à un président élu (légitimé), pour chaque décision, de venir voir l’adversaire qu’il a battu pour discuter avec lui. Mais pour pérenniser certaines de ses mesures, intelligemment, il peut discuter avec les acteurs, mais il n’est pas tenu. »
Il expliquait assez brillamment le système de la corruption, en ces termes : quand l’acteur est en face d’un système, il y a deux volontés qui s’entrechoquent : il vient dans la pureté et la naïveté de ses intentions, le système vient avec une surdétermination par rapport à des intérêts installés au cœur du système. C’est un combat. Ce n’est pas parce que vous prenez des décrets ou que vous faites voter des lois que le système vous suivra. Il faut conjuguer votre volonté à celle d’autres acteurs qui ont intérêt à mettre fin à la corruption.
Ces acteurs, ce sont les citoyens lambdas, premières victimes de la corruption. Maintenant, entre les citoyens lambdas et les corrompus au sommet de l’Etat, il y a une chaine de redistribution intermédiaire entre eux, les politiques, certains marabouts, etc. Il faut une énorme volonté politique pour pouvoir faire face à cela, en mobilisant l’opinion et la citoyenneté.
Le problème de fond, à son humble avis, c’est qu’il y a globalement un recul du politique dans le pays et dans le monde en général. Il y a une sorte de défiance qui, pendant un temps, s’est manifestée comme une sorte de désaffection de l’espace politique.
C’est cet homme à l’esprit alerte, d’une très grande dimension, que le Sénégal, l’Afrique et le monde a perdu. Il avait encore sa place parmi nous, il avait encore devant lui une brillante carrière au service de la bonne cause, ce sont les jeunes qui ont perdu un exemple de leadership presque parfait, un homme de principe.
Allah ait pitié de son âme, lui pardonne et l’accueille dans son Paradis. Amine.
Cheikhou SOW
Citoyen
nourou1@live.fr
Il parlait le langage de la bonne gouvernance et maitrisait du bout des doigts les grands principes de la transparence. Dans ses rapports avec les gens, l’homme était d’une courtoisie exquise, d’une grande ouverture d’esprit, d’une humilité débordante et d’une grande lucidité dans ses analyses. Il avait le sens de l’observation et de la responsabilité, dans cette sérénité légendaire qui le caractérisait. Il était aussi d’une grande subtilité communicationnelle dans ses analyses, c’est ce qui fait d’ailleurs qu’il captait aisément l’attention des observateurs les plus avertis : il forçait le respect !
D’une stature imposante et d’une dimension internationale, il incarnait un certain leadership qui lui permit, par sa générosité incontestable, à militer pour la promotion des jeunes talents avec qui il discutait beaucoup, leur prodiguant des conseils, et ne cessait jamais de formuler cette prière, d’un ton serein et confiant : « YalnaniouYalla dolli soutoureu ».
Dans l’espace politico-médiatique, il brillait d’une certaine notoriété bâtie sous le socle de l’Equilibre. Oui ! Il était mesuré, pertinent et percutant. La compréhension que j’avais de la stratégie de changement qu’il prônait, c’est qu’il était impossible de faire la promotion de la bonne gouvernance et de la transparence dans la gestion des deniers publics en étant en dehors du champ.
En d’autres termes, c’est en pénétrant le système avec tous les acteurs impliqués, tout en gardant son indépendance et son autonomie, qu’on peut influencer les changements attendus en termes de gouvernance publique et de promotion des bonnes pratiques républicaines.C’est pourquoi, d’ailleurs, les hommes politiques de l’opposition comme du pouvoir lui prêtaient une oreille attentive car ses analyses ne reposaient que sur des faits et des principes généraux du droit et de la morale, avec toute l’intelligence des mots et des situations.
Son combat pour la bonne gouvernance et la transparence dans la gestion des deniers publics était connu de tous, mais il combattait encore plus les contre-valeurs du genre « xaaliss dagnoukoy lidjeuneti » faisant croire qu’on peut détourner les deniers de l’Etat en toute impunité.
Il disait aussi qu’on « ne peut pas mettre en exergue la violation des droits d’une minorité qui a fauté, face aux droits de millions de personnes qui ont été violés parce que le service public qu’on devait leur offrir, à travers des écoles et lycées, des soins de santé, n’a pas été fait. »
Il rappelait également que « dans le débat démocratique, il faut du respect mutuel », et que « le besoin de réformes, ce n’est pas entre le pouvoir et l’opposition, c’est entre la société et ceux qui animent les institutions. »
Il disait aussi, avec toute la lucidité requise, qu’on ne « peut pas demander à un président élu (légitimé), pour chaque décision, de venir voir l’adversaire qu’il a battu pour discuter avec lui. Mais pour pérenniser certaines de ses mesures, intelligemment, il peut discuter avec les acteurs, mais il n’est pas tenu. »
Il expliquait assez brillamment le système de la corruption, en ces termes : quand l’acteur est en face d’un système, il y a deux volontés qui s’entrechoquent : il vient dans la pureté et la naïveté de ses intentions, le système vient avec une surdétermination par rapport à des intérêts installés au cœur du système. C’est un combat. Ce n’est pas parce que vous prenez des décrets ou que vous faites voter des lois que le système vous suivra. Il faut conjuguer votre volonté à celle d’autres acteurs qui ont intérêt à mettre fin à la corruption.
Ces acteurs, ce sont les citoyens lambdas, premières victimes de la corruption. Maintenant, entre les citoyens lambdas et les corrompus au sommet de l’Etat, il y a une chaine de redistribution intermédiaire entre eux, les politiques, certains marabouts, etc. Il faut une énorme volonté politique pour pouvoir faire face à cela, en mobilisant l’opinion et la citoyenneté.
Le problème de fond, à son humble avis, c’est qu’il y a globalement un recul du politique dans le pays et dans le monde en général. Il y a une sorte de défiance qui, pendant un temps, s’est manifestée comme une sorte de désaffection de l’espace politique.
C’est cet homme à l’esprit alerte, d’une très grande dimension, que le Sénégal, l’Afrique et le monde a perdu. Il avait encore sa place parmi nous, il avait encore devant lui une brillante carrière au service de la bonne cause, ce sont les jeunes qui ont perdu un exemple de leadership presque parfait, un homme de principe.
Allah ait pitié de son âme, lui pardonne et l’accueille dans son Paradis. Amine.
Cheikhou SOW
Citoyen
nourou1@live.fr