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NDINGLER : Babacar Ngom, un capitaliste en quête effrénée de profits

Samedi 11 Juillet 2020

Lors de sa « prise de parole » sur l’affaire l’opposant aux populations de Ndingler, l’homme d’affaires Babacar Ngom s’est prévalu de sa nouvelle posture de propriétaire exclusif et légal de terres qui seraient même situées dans le périmètre d’une localité voisine de…Ndingler. Là n’est pas la question fondamentale que cette polémique pose. A partir du moment où il y a litige sur une question aussi sensible que l’attribution de surfaces cultivables à des puissances d’argent, il devient urgent que l’Etat prenne la situation en main.
 
Les « arguments justificatifs » de sa propriété sur les terres « volées » aux populations de cette localité située en pays sérère ne font pas du fondateur de Sedima un propriétaire légitime. L’histoire a documenté des centaines ou milliers de cas où des personnes physiques et/ou morales, sénégalaises et étrangères, ont acquis « légalement » de grands espaces en milieu rural mais que la justice a fini par renvoyer dans les cordes pour vices ou violations volontaires de procédures à un moment ou à un autre du circuit administratif. Est-il dans ce registre ? Rien n’est moins sûr !
 
Son empressement à avaliser auprès des autorités une stratégie du fait accompli, son choix curieux (suggéré par l’Etat ?) de rémunérer la force publique de la gendarmerie nationale pour assurer la sécurité des lieux (8 millions de francs CFA toutes les deux semaines, selon lui), sa manœuvre consistant à identifier et à « communiquer » avec une presse et des journalistes a priori favorables à sa cause, discréditent une bonne partie de son argumentaire-propriétaire. Pourquoi refuser le contradictoire et la diversité des propos devant l’opinion publique si l’on est sûr et certain de son bon droit ?
 
Trafic d’influence ?
 
Pour sortir de cet enfer terrien, il n’y a que l’Etat pour le faire. Ce n’est pas à Babacar Ngom de décréter la fin de cette affaire même s’il a accumulé assez d’argent (et d’influence) pour perpétuer la présence des gendarmes dans ce territoire disputé. Il faut que l’Etat intervienne. Mais l’Etat est-il neutre dans ce dossier ? Ce n’est pas évident.
 
A cet égard, les propos tenus par M. Ngom sont interprétables comme un avertissement à ceux qui sont tentés de lui barrer les chemins de la « spoliation » en bonne et due forme. Lorsqu’il rappelle, hors contexte, que sa fille Anta Babacar Ngom, héritière gestionnaire de l’entreprise familiale, a soutenu le candidat Macky Sall à l’élection présidentielle de 2012, n’est-il pas dans le trafic d’influence actif et le chantage contre l’Etat et ses démembrements ? Ne voudrait-il pas rappeler au chef de l’Etat, publiquement, qu’il attend de lui un retour d’ascenseur qu’il ne voit pas venir ?
 
Les pratiques d’accaparement de terres ont fait assez de malheurs à travers le monde. A Mbane, au nord du pays, le Sénégal a échappé à de grosses tribulations lorsque le régime d’Abdoulaye Wade a multiplié les octrois de milliers d’hectares pour sa clientèle politicienne et pour des businessmen étrangers au mépris du droit essentiel des populations autochtones à disposer d’instruments de survie dans leur environnement immédiat.
 
Des millions d’hommes et de femmes savent cultiver la terre et en tirer leur subsistance, ce qu’ils font depuis Mathusalem d’ailleurs. Ce n’est donc pas leur rendre service que de les transformer en ouvriers agricoles en favorisant l’accaparement illégitime des terres par des entrepreneurs capitalistes lancés, comme des TGV détraqués, dans la recherche effrénée de perspectives et profits par tous les moyens. Que le pouvoir et ses démembrements opérationnels donnent enfin aux populations rurales les moyens de construire leur indépendance alimentaire à travers le soutien aux structures familiales du secteur primaire (agriculture, élevage, pêche, etc.)
 
Il ne serait pas de trop, déjà, de mettre en place une commission d’enquête indépendante de haut niveau qui regrouperait diverses compétences issues de l’Etat, des ONG intervenant dans le monde rural, des collectivités locales impliquées, du monde universitaire spécialisées sur les questions foncières, des mouvements paysans… L’objectif serait alors de déterminer dans quelles conditions (licites ou illicites) Babacar Ngom a pu décrocher 220 ha de terres au détriment des populations de Ndingler.
 
Du reste, l’histoire est curieuse. Bien des capitaines d’industries jurent de leur détermination à investir des dizaines de milliards de francs CFA dans des mégaprojets savamment vendus à des pouvoirs en place. Le fait est que, chez beaucoup d’entre eux, tout finit en « programme immobilier » sous forme de lopins de terre vendus au prix fort. Sous cet angle, l’Etat a-t-il la garantie que Babacar Ngom et la Sedima ne feraient pas idem ?
 
 
 
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1.Posté par Me Francois JURAIN le 26/07/2020 11:38
Le problème est surtout le résultat d'une très, très très mauvaise gouvernance, depuis l'indépendance et à mettre au passif de tous les présidents qui se sont succédé, Macky SALL n'ayant rien inventé, simplement développé à outrance ledit système.
On peut dire ce que l'on veut de la France, l'aimer, la haïr, l'admirer, mais il faut reconnaitre une chose: la FRANCE, au niveau cadastre et conservation des hypothèques, a certainement un des meilleurs système au monde, sinon le meilleur: je parle d'expérience, ayant travaillé avec ces services pendant 46 ans de ma vie professionnelle.
Tout cela commence par un état civil fiable: il n'y a pas, au sénégal d'état civil fiable. Les déclarations de naissances se font un peu n'importe comment, à n'importe quelles dates, et à n'importe quel lieu! qui n'a pas dans son entourage, d'exemple à ce sujet.
Et il est à douter que l'état civil devienne fiable un jour, car qui dit état civil fiable dit, fichier électoral fiable! Et ce n'est certainement pas la volonté du chef de l'état actuel d'avoir un tel fichier, puisqu'il sait très bien que cela lui a permit de transformer un '47 en 57! ceci dit, ses prédécesseurs n'ont pas fait mieux, et ses successeurs, dans x années, car je suis convaincu d'un troisième mandat et n'exclut pas un quatrième mandat, ne feront pas mieux!
il faut également (il aurait fallut depuis longtemps) mettre un terme à ces différents droits, coutumiers, religieux, civil, concernant la propriété des sols. Pour cela, il faut (il aurait fallut depuis longtemps) entreprendre une réforme (voir création) complète du cadastre: l propriétaire doit être nommément identifié, sa propriété doit résulter soit d'un achat, soit d'une attribution, mais cela doit être clair et figurer d'une manière officielle au cadastre, sur un plan officiel: les compétences locales sont présentes, il existe des géomètres sénégalais très,compétents, qui pour la plupart connaissent le système français et son excellence, et sont parfaitement capables de le mettre en place au pays, pour peu que la volonté politique existe (obstacle majeur, malheureusement).
Mais le deuxième problème consiste au comportement de tous les présidents qui se sont succédés: une fois élus, ils oublient que le sénégal appartient aux sénégalais, et non à eux mêmes: le clientélisme étant pratiqué à un stade industriel, et pas seulement qu'au sénégal, comment récompenser ceux qui vous "donnent un coup de pouce" et vous rendent service, au grand jour ou en coulisse? En leur octroyant, et créant même des documents "officiels", prouvant la "propriété", desdits biens, mais en oubliant l'essentiel: c'est que ces terres n'ont qu'un seul propriétaire, c'est à dire le pays, l'état du sénégal!!!Et que l'état appartient au peuple, rien qu'au peuple, le président ayant la noble mission de gérer ce bien, qui ne lui appartient pas, en bon père de famille, et surtout pas en mafioso calabrais!!!
Alors, même si ce système s'est développé à outrance, sous le régime Macky SALL, il faut bien reconnaitre et lui rendre cette justice, qu'il n'a rien inventer dans le domaine!
Par contre, en huit ans, il avait largement le temps de remédier au problème, de mettre en place, dès son arrivée, une véritable réforme foncière, organiser l'état civil et le cadastre. Il s'agit là de réformes essentielles et primordiales, qui auraient dûes être mises en place dès le premier jour, d'autant que les compétences locales sont là, et que tout pouvait être rapidement mené,
Sauf que:
Cela contrarie grandement les ambitions de Présidents, quels qu'ils soient car ils sont tous coupables, qui entend se maintenir au pouvoir coute que coute. Avec un tel système, fichier électoral fiable, élections transparentes, et...réélections pas forcément assurée!!!
Avec un cadastre fiable, plus de récompense foncière, plus de bradage du foncier , plus d'accaparement des terres obscures pour des motifs qui ne le sont pas moins. En un mot, un grand coup porté à la corruption étatique!
On peut quand même s'étonner de voir, à DAKAR, depuis deux trois ans, le nombre de chantiers d'immeubles en construction, dans des endroits en général très bien placés: qui sont les vendeurs des terrains? qui sont les acquéreurs-constructeurs, en général dissimulés derrière des sociétés aux associés inconnus, voire imaginaires?
Un des derniers scandale en date, celui des gazelles, a révélé que le ministre de l'environnement, coupable de ce vol d'animaux protégés, possédait une "réserve privée". Cela n'est pas interdit, mais cela représente un capital important, en foncier, personnel, et espèces protégées. Il serait intéressant de savoir comment cet homme a pu acquérir un tel foncier, et dans quelles conditions! Peut être que tout est clair, mais il est quand même important de le savoir!
Allo...Allo...ici la terre...Y a t il un procureur au Palais de justice???
Me François JURAIN
Me François JURAIN

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