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Nicolas Hulot à propos des ouragans : « ne nous divisons pas car le pire est devant nous »

Samedi 9 Septembre 2017

PARIS (Reuters) - Le ministre de la Transition écologique et solidaire, Nicolas Hulot, a estimé vendredi soir que le passage dévastateur d‘Irma dans les Caraïbes devrait “servir de leçon” à la France et à l‘ensemble des pays du monde pour la lutte contre le réchauffement climatique.
 
Prié de dire, sur France 2, si les conséquences de ce gigantesque ouragan, qui menace désormais la Floride, pourraient fléchir Donald Trump et sa décision de retirer les Etats-Unis de l‘accord de Paris de décembre 2015 sur le climat, Nicolas Hulot a eu un sourire dubitatif : “Ce ne sont pas les premiers événements...”
 
“On arrive malheureusement, et je le déplore, dans la démonstration de modélisations ou prévisions qui avaient été faites par le Giec”, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat qui met régulièrement en garde contre les effets du réchauffement climatique.
 
“Il ne faut pas mettre tout sur le dos des changements climatiques”, a poursuivi le ministre, mais “ça veut dire que ce qui est l‘exception dans beaucoup de domaines, y compris chez nous la canicule, va devenir parfois la norme.”
 
“Je ne dis pas ça pour forcer le trait, ce n‘est pas le moment (...), mais à force de nier la réalité, à force de ne pas la regarder en face, à force de lui tourner le dos, elle nous rattrape et on n‘est pas forcément prêts”, a souligné Nicolas Hulot.
 
“On doit maintenant se concentrer sur ce qu‘on appelle l‘adaptation parce que le phénomène, il est parti”, a-t-il ajouté.
 
“LE PIRE EST DEVANT NOUS”
 
Le ministre a assuré que l‘Etat français mettait tout en oeuvre pour venir en aide aux populations sinistrées de l’île franco-néerlandaise de Saint-Martin et de l’île française de Saint-Barthélémy, qui devraient subir dans la nuit de samedi à dimanche un nouvel ouragan, José, de force 4.
 
“On a 1.100 agents de l‘Etat qui sont à poste, on a établi un pont aérien et un pont maritime, mais il y a un moment où on touche les limites. L’événement nous dépasse”, a-t-il concédé, précisant que José allait “complexifier les secours”.
 
Le ministre craint en outre que de nombreux habitants n‘aient pas connaissance de l‘approche de ce nouvel ouragan en raison de la rupture des canaux de communication. “Tous les réseaux ont été anéantis”.
 
“Que tout ça nous serve de leçon : on n‘en fera jamais assez parce que ce sont souvent les hommes, les femmes, les enfants les plus vulnérables qui sont atteints”, a souligné l‘avocat de la cause écologiste.
 
“Ce qui va changer aux Etats-Unis, c‘est que les Etats fédérés, les villes, tout un pan de la société - je pense que c‘est ça qui va suppléer largement à la réserve que le président américain peut avoir sur les liens de cause à effet”, a-t-il estimé.
 
“Ne nous divisons pas sur ces sujets-là, réunissons toutes nos intelligences, tous nos moyens, parce que le pire est devant nous”, a-t-il lancé dans un message voilé à Donald Trump mais aussi aux plus sceptiques en France.
 
“N‘attendons pas que ça se rapproche de nous, par identification, pour que l’émotion soit plus grande pour agir.”
 
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