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« Nicolas Sarkozy est un trader de la politique », accuse Patrick Buisson

Mercredi 28 Septembre 2016

PARIS (Reuters) - La dynamique qui a accompagné la campagne tonitruante de Nicolas Sarkozy pour la primaire de la droite paraît marquer le pas, sous l'effet d'une mobilisation de l'électorat centriste en faveur d'Alain Juppé mais aussi de nouvelles péripéties judiciaires et politiques.
 
Deux sondages montrent un recul de l'ancien président alors qu'il faisait jeu égal (37%) avec le maire de Bordeaux dans les intentions de vote pour le premier tour du scrutin interne des 20 et 27 novembre dans une enquête Harris Interactive publiée le 15 septembre.

Alain Juppé (39%, +5) creuse l'écart avec son principal rival (33%, -1) pour le premier tour dans un sondage Kantar Sofres-OnePoint pour Le Figaro diffusé mardi et est donné largement vainqueur avec 59% des voix contre 41% à Nicolas Sarkozy.
 
Dans le baromètre Ifop-Fiducial pour iTELE, Paris Match et Sud Radio, Alain Juppé reste stable à 35% d'intentions de vote au premier tour mais Nicolas Sarkozy perd deux points à 31%.
L'ancien Premier ministre est plébiscité à 60% par les électeurs du MoDem et de l'UDI et à 48% par les électeurs de gauche certains d'aller voter, alors qu'ils sont respectivement 6% et 8% à soutenir Nicolas Sarkozy.

"Si on a voulu des primaires ouvertes, c'est justement pour accueillir tout le monde. Donc s'il y a des déçus du hollandisme qui veulent nous rejoindre, ils sont les bienvenus. S'il y a des électeurs du Front national qui, tout d'un coup, ouvrent les yeux et se rendent compte de l'absurdité du programme de ce parti, ils sont aussi les bienvenus", a déclaré mardi Alain Juppé sur France Inter.

Une stratégie de rassemblement en rupture avec les choix tactiques de Nicolas Sarkozy, qui a renoué avec les accents les plus droitiers de sa campagne de 2012 pour s'assurer le soutien du noyau dur des Républicains et faire le plein de voix au premier tour.
 
"FREGOLI"
La trajectoire de l'ancien président est d'autant plus risquée qu'elle braque les centristes. Après le soutien à "1000%" affiché par le président du MoDem, François Bayrou, à Alain Juppé, une partie de l'UDI s'apprêterait à se ranger officiellement derrière le favori, selon franceinfo.

A l'aile droite, le maire de Bordeaux enregistre en outre mercredi le ralliement d'Hervé Mariton, l'un des hérauts de l'opposition au mariage homosexuel portée par La Manif pour tous, qui appelle à voter pour un candidat "sincère" et "sérieux".
 
Mais c'est la violente charge de Patrick Buisson, le théoricien de la droitisation de 2012, contre Nicolas Sarkozy qui assombrit cette semaine sa campagne. Dans un ouvrage, "La Cause du peuple", à paraître jeudi, l'ancien conseiller dresse un portrait cruel du prétendant à l'investiture présidentielle, qualifié de "trader de la politique" dans un entretien à Valeurs actuelles.

"Comme son intérêt change, il passe son temps à changer d'idées, en y mettant toute la force de ses sincérités successives. C'est un trader de la politique qui pratique des allers et retours spéculatifs et cherche à maximiser son profit dans un minimum de temps. Fregoli auprès de lui est un amateur", déclare notamment l'ancien directeur de la rédaction de Minute.
Les proches de Nicolas Sarkozy, qui n'a pas réagi publiquement à ces attaques, balayent des accusations "ridicules" et assurent qu'elles n'auront aucune conséquence.
 
Laurent Wauquiez, président par intérim des Républicains, a dénoncé sur BFM TV "un règlement de comptes qui n'a pas d'intérêt", où "la haine l'a emporté sur la vérité". François Baroin, Premier ministre putatif de Nicolas Sarkozy, a évoqué sur RTL "des méthodes empruntées à la Stasi".
 
Le front judiciaire reste aussi dangereusement actif pour l'ancien président dont un proche, l'ancien directeur du renseignement intérieur Bernard Squarcini devait être mis en examen mercredi en marge de l'enquête sur les accusations de financement, par la Libye, de la campagne de 2007 de Nicolas Sarkozy. 

 
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