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Niger : "Pas de décision d'évacuation" des ressortissants français, pour le moment

Dimanche 30 Juillet 2023


Après la manifestation dimanche 30 juillet devant l'ambassade de France à Niamey, Emmanuel Macron a prévenu qu'il "ne tolèrera aucune attaque contre la France et ses intérêts" au Niger, tout en menaçant, en cas de violences, de "répliquer de manière immédiate et intraitable".
 
Plus de 1 500 militaires sont déployés, et entre 500 et 600 Français se trouvent actuellement au Niger. Dimanche, la ministre des Affaires étrangères Catherine Colonna a réagi sur RTL : "il n'y a pas de décision d'évacuation" des ressortissants français, a-t-elle annoncé.
 


Des milliers de manifestants soutenant les militaires putschistes ont convergé dimanche 30 juillet devant l'ambassade de France à Niamey, dans laquelle certains ont voulu entrer, avant d'être dispersées par des grenades lacrymogènes. Certains ont arraché une plaque affichant "Ambassade de France au Niger", avant de la piétiner et de la remplacer par des drapeaux russes et nigérien, a constaté un journaliste de l'AFP.
 
Ce rassemblement a été dénoncé par Paris, Emmanuel Macron a prévenu qu'il "ne tolèrera aucune attaque contre la France et ses intérêts" au Niger, tout en menaçant, en cas de violences, de "répliquer de manière immédiate et intraitable".
 
Plus de 1 500 militaires sont déployés et entre 500 et 600 ressortissants français se trouvent actuellement au Niger, d'après le Quai d'Orsay. "La France, comme toujours, protège ses ressortissants. Nous sommes extrêmement vigilants. Je précise que la situation, cet après-midi, est plus calme", a souligné dimanche la ministre sur RTL.
 
"Ils ont tous été contactés. En amont, des mesures de précaution sont prises comme toujours dans ce type de situation. Ces mesures seront renforcées si c'était nécessaire mais il n'y a pas de décision d'évacuation au moment où je vous parle", a affirmé Catherine Colonna. "Le temps des coups d'État en Afrique, cela doit cesser", a-t-elle ajouté.
 
La pression s'accroît chaque jour un peu plus sur le nouvel homme fort proclamé du Niger, le général putschiste Abdourahamane Tiani, chef de la garde présidentielle, à l'origine de la chute du président élu Mohamed Bazoum, séquestré depuis quatre jours.
 
Les pays d'Afrique de l'Ouest ont ordonné dimanche un blocus écomomique du Niger, décidant la suspension "immédiate" de "toutes les transactions commerciales et financières" avec ce pays, et fixé un ultimatum d'une semaine à la junte pour restaurer l'ordre constitutionnel, affirmant ne pas exclure un "recours à la force".
 
La suspension "immédiate" de "toutes les transactions commerciales et financières" a également été décidée lors de ce sommet. Dans la foulée, le président de transition tchadien Mahamat Idriss Déby Itno est arrivé à Niamey pour "voir ce qu'il peut apporter au règlement de la crise".
 
Inquiétudes pour l’approvisionnement de la France en uranium
 
La crise nigérienne suscite aussi des inquiétudes pour l’approvisionnement de la France en uranium. L’entreprise française Orano (ex-Areva) exploite des mines au Niger. Les centrales nucléaires françaises sont dépendantes pour 10 % du minerai nigérien.
 
Le pays est également un partenaire de sécurité de la France et des États-Unis, qui l'utilisent tous deux comme base pour lutter contre l'insurrection islamiste dans la région du Sahel, en Afrique occidentale et centrale.
 
Après le Mali et le Burkina Faso, le Niger, jusqu'alors allié des pays occidentaux, devient le troisième pays du Sahel, miné par les attaques de groupes liés à l'État islamique et à Al-Qaïda, à connaître un coup d'Etat depuis 2020.
 
Le Niger est l'un des pays les plus pauvres du monde et reçoit près de 2 milliards de dollars par an d'aide publique au développement, selon la Banque mondiale. (Orange avec Media Services)
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