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Notre-Dame-des-Landes: Objectif "presque atteint", selon les autorités

Mardi 10 Avril 2018

NOTRE-DAMES-DES-LANDES, Loire-Atlantique (Reuters) - L’opération de démantèlement de la “zone à défendre” de Notre-Dame-des-Landes, où le gouvernement a renoncé à construire un aéroport, est un succès, a déclaré lundi la préfète de la Loire-Atlantique, malgré des affrontements avec les forces de l’ordre.
 
“L’objectif est presque atteint”, a dit Nicole Klein lors d’une conférence de presse. “On a été vite, cela a été plus rapide que ce qu’on pensait.”
 
Lancée aux premières heures de la journée, l’opération qui mobilise de 2.200 à 2.500 gendarmes à l’intérieur et à la périphérie de la zone, a permis d’évacuer “13 squats, dont six ont d’ores et déjà été détruits”, a-t-elle précisé en fin d’après-midi.
 
“Les opérations se poursuivront dans les prochains jours”, a-t-elle ajouté en soulignant que, en cas de tentatives de réoccupation des lieux dans les semaines à venir, “les forces de l’ordre interviendraient sans délai pour y mettre un terme”.
 
Les services de l’État se sont donné pour objectif de démolir 40 des 97 “lieux de vie” occupés par les militants présents dans la “Zone à défendre” (ZAD) : ils seraient situés trop près de la route départementale D281 et leurs occupants n’auraient pas déposé de dossier de projet agricole individuel.
 
L’opération a donné lieu a des heurts, notamment au lieu-dit “les fosses noires”, où les gendarmes ont répliqué par des tirs de grenades lacrymogènes et assourdissantes à des jets de projectiles, notamment des pierres.
 
Un gendarme a été légèrement blessé à l’oeil par un tir de fusée mais il est déjà sorti de l’hôpital, a dit Nicole Klein. Un zadiste est également en garde à vue à Saint-Nazaire pour avoir jeté un cocktail Molotov sur les forces de l’ordre, a-t-elle précisé. Un autre a également été blessé, ont dit les opposants à l’ex-projet de nouvel aéroport de Nantes.
 
APPEL A LA MOBILISATION
 
Six autres personnes ont été placées en garde à vue après avoir été interpellées dans le cadre d’un contrôle d’identité en périphérie de la zone pour transport d’armes prohibées, conduite sous emprise de l’alcool ou parce qu’elles faisaient l’objet de fiches de recherches, a encore dit la préfète.
 
Nicole Klein s’est défendue de tenir un double discours, comme le soutiennent les habitants de la ZAD, qui s’étaient dits relativement confiants après leurs premières discussions sur le devenir des terres de Notre-Dame-des-Landes.
 
“Les expulsions ne concernent pas les gens qui participent à la discussion”, a-t-elle dit. “Personne, parmi ceux qui sont impliqués dans le travail sur le projet agricole, n’est expulsé. Il n’y a pas de contradiction.”
 
Les zadistes s’élèvent contre l’opération et demandent à tous leurs sympathisants de venir les rejoindre.
 
“C’est une réponse répressive, sans aucune réponse sur le projet qu’on développe”, a dit tôt Vincent Delabouglise, du collectif de paysans opposés à l’ex-projet d’aéroport.
 
“Notre colère est ce matin profonde face au lamentable gâchis que représente la destruction engagée des maisons et espaces de vie que nous avons construits ici”, ont ajouté les zadistes dans un communiqué. “La ZAD ne disparaîtra pas pour autant.”
 
“Nous appelons toutes celles et ceux qui peuvent nous rejoindre dès maintenant ou dans les prochains jours à venir sur la ZAD”, ont-ils ajouté.
 
MANIFESTATIONS
 
Dans un communiqué, le ministère de l’Intérieur explique qu’”il s’agit de mettre fin à la zone de non-droit”.
 
Il rappelle que les occupants de la ZAD qui ont accepté le dialogue avec les pouvoirs publics dans la perspective d’un projet agricole légal et de la régularisation de leur situation avaient “le soutien du gouvernement”.
 
“L’opération débutée ce matin vient mettre à exécution des décisions de justice pour procéder à l’expulsion des occupants les plus radicaux”, ajoute le ministère.
 
Le ministre de l’Intérieur, Gérard Collomb, a précisé sur Europe 1 que l’opération visait à expulser une centaine d’occupants mais que des relogements étaient offerts.
 
“Nous faisons des sommations légales et donc si les gens quittent leur domicile, ils sont libres d’aller ailleurs (...) Il ne s’agit pas pour nous d’arrêter, sauf ceux, évidemment, qui passeraient à des actes de violence”, a-t-il ajouté.
 
Le ministre de l’Intérieur a précisé que des forces de l’ordre seraient maintenues sur place “tant qu’il sera nécessaire” pour prévenir le retour d’occupants illégaux.
 
Près de trois mois après l’abandon du projet d’aéroport, un certain nombre de “zadistes” s’accrochent à l’idée d’une solution collective, comme celle qui avait été mise en oeuvre en 1984 sur le plateau du Larzac après l’abandon d’un projet d’extension de camp militaire.
 
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