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"On ne peut plus douter" que Le Pen soit d'extrême droite, selon Hamon

Lundi 10 Avril 2017

PARIS (Reuters) - "On ne peut plus douter" que Marine Le Pen soit d'extrême droite, a déclaré lundi Benoît Hamon au lendemain de propos polémiques de la présidente du Front national sur la rafle du Vél d'Hiv.
 
Sur RTL, le candidat socialiste à la présidentielle a critiqué son opposante frontiste qui "n'aime pas l'Histoire".
 
Marine Le Pen a déclaré dimanche que la France n'était "pas responsable du Vél d'Hiv", rafle au cours de laquelle plus de 13.000 juifs furent arrêtés les 16 et 17 juillet 1942 à Paris et dans sa banlieue, provoquant de vives réactions.
 
"Si on doutait que Marine Le Pen est d'extrême droite, on ne peut plus en douter," a réagi Benoît Hamon sur RTL.
 
"Le président de la République, Jacques Chirac, a fait un choix important, en rupture avec ce qui avait pu être dit auparavant. Moi je l'approuve et c'est le sens de l'Histoire," a-t-il poursuivi.
 
Pour le ministre des Affaires étrangères, Marine Le Pen "vient à nouveau de montrer son vrai visage". "Pour Mme Le Pen comme pour son père, la honte du Vél d'Hiv, c'est au fond un détail de l'Histoire, mais un détail tragique", a réagi Jean-Marc Ayrault lundi sur France Inter.
 
Le candidat du Nouveau Parti Anticapitaliste, Philippe Poutou, a quant à lui estimé sur BFMTV et RMC que "ça ne change pas, le parti reste le même".
 
"Dans l’entourage, même s’ils ne sont pas forcément dans le FN, il y a une frange très fasciste, très dangereuse qui tourne autour," développe le candidat-ouvrier.
 
La responsabilité de l'Etat français dans la déportation des juifs, longtemps passée sous silence dans la France de l'après-guerre, a été reconnue en 1995 par le président Jacques Chirac qui rompait alors avec la position de ses prédécesseurs.
 
"Marine Le Pen ne conteste rien de ce qui a été choquant ou atroce de cette période, elle dit juste que ce n'est pas la France qui est en cause," a expliqué lundi Nicolas Bay sur Public Sénat et Sud Radio.
 
Selon le secrétaire général du FN, "si on dit que la France est responsable de ce qui s'est passé pendant la seconde guerre mondiale, ça revient à donner une légitimité au gouvernement de Vichy et c'est extrêmement dangereux".
 
Plusieurs dirigeants du Front national ont remis en cause ces dernières années la responsabilité de l'Etat français dans la déportation de juifs, à l'image du fondateur du parti, Jean-Marie Le Pen, qui en 2010 a jugé scandaleux de rendre responsable le maréchal Pétain de la "persécution" des Juifs.
 
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