Un tribunal ougandais a inculpé vendredi trois anciens responsables municipaux d’homicide involontaire et de négligence criminelle dans l’affaire de l’effondrement d’une décharge qui a fait 35 morts en août.
Des maisons et des habitants d’un quartier de la capitale Kampala ont été engloutis le 10 août sous une montagne de déchets après l’éboulement de la plus grande décharge de la ville, à la suite de fortes pluies.
Les trois anciens responsables de la municipalité de Kampala ont été inculpés de 57 chefs d’accusation d’homicide involontaire et de négligence criminelle, a déclaré le porte-parole de la police ougandaise, Kituuma Rusoke.
Ils resteront en prison jusqu’au 4 novembre, date à laquelle ils pourront demander une libération sous caution.
Ils ont été licenciés en septembre par le président ougandais Yoweri Museveni.
Selon la loi ougandaise, être reconnu coupable d’homicide involontaire est passible de la prison à perpétuité, a indiqué un avocat, Moses Sserwanga.
« L’accusation d’homicide involontaire contre un représentant du gouvernement dans l’exercice de ses fonctions est sans précédent et nous attendons avec impatience de connaître les résultats de la procédure judiciaire », a-t-il déclaré.
Cette décharge de 14 hectares, créée en 1996 dans le quartier de Kiteezi, recevait la quasi-totalité des déchets de la capitale, soit environ 1500 tonnes par jour.
Depuis sa création, les habitants alertaient les autorités sur les effets d’une telle installation.
En janvier, le maire de Kampala, Erias Lukwago, avait prévenu que les personnes travaillant et vivant à proximité de la décharge étaient exposées à de nombreux risques sanitaires en raison du débordement des déchets.
Le président ougandais a indiqué en août avoir ordonné l’indemnisation des familles à hauteur de cinq millions de shillings ougandais (près de 1900 dollars canadiens) pour chaque victime et un million de shillings pour chaque blessé. [AFP]