Paris - Pas unifiés mais toujours déterminés: après trois semaines de mobilisation, les "gilets jaunes" continuent de porter des revendications disparates mais restent soudés face à l'exécutif avant un "acte IV" à haut risque samedi à Paris.
. Des dissensions de plus en plus visibles
La troisième semaine de mobilisation a été marquée par des divisions internes de plus en plus visibles, cristallisées autour notamment de l'opportunité de rencontrer le gouvernement.
Les initiateurs du mouvement, dont Eric Drouet et Priscillia Ludosky, martèlent qu'ils ne rencontreront les autorités qu'avec des représentants issus de chaque région -- qui ne sont pas encore désignés-- et lors d'entretiens retransmis en direct.
Mais d'autres figures du mouvement, comme Benjamin Cauchy ou Jacline Mouraud, s'opposent à ce "canal historique" qu'ils jugent trop radical. Baptisés "gilets jaunes libres", ils ont affirmé dans une tribune au JDD vouloir "être les porte-parole d'une colère constructive" et "tendre la main au gouvernement". Mais ils ont renoncé à se rendre à une invitation à Matignon mardi après avoir reçu, disent-ils, des menaces anonymes.
Sur le terrain, on s'inquiète de ces divisions. "Je trouve préoccupant de voir des +gilets jaunes+ pas d'accord entre eux à la télé", souligne Brice Telki, un porte-parole du mouvement dans la Loire et le Rhône: "On devrait être tous d'accord".
Des réunions et des AG s'organisent dans les départements, mais ce mouvement qui réunit des gens d'horizons très divers peine à se structurer.
La présence de militants d'ultragauche et de figures d'ultradroite (Yvan Benedetti, Hervé Ryssen...) lors des rendez-vous parisiens suscite par ailleurs le malaise au sein d'un mouvement qui s'est toujours revendiqué "apolitique".
. Les "mesurettes" gouvernementales soudent
Le ciment de la mobilisation reste l'attitude de l'exécutif, perçu comme sourd et méprisant. "Poudre aux yeux", "enfumage": le moratoire sur plusieurs hausses de taxe annoncé par le Premier ministre n'a rien apaisé.
"La détermination est intacte, et même elle a été démultipliée par les mesurettes annoncées", estime Fabrice Schlegel, un des leaders des "gilets jaunes" à Dole (Jura). "Si elles avaient été annoncées le 18 novembre (au lendemain de la première journée de blocage, ndlr), elles auraient tué le mouvement dans l'oeuf, mais aujourd'hui les revendications sont toutes autres".
"On a été entendus, il faudrait qu'on soit compris. On continuera tant qu'il n'y aura pas de prise de conscience", affirme Damien, "gilet jaune" mosellan.
Au-delà d'un "gel", les manifestants réclament une "baisse des taxes" et des mesures plus larges sur le pouvoir d'achat (augmentation du Smic, réduction de la TVA, baisse de la CSG...). Le "rétablissement de l'impôt sur la fortune" et l'instauration de "référendums" plus fréquents sont également régulièrement cités par les "gilets jaunes" interrogés par l'AFP.
. Un "acte IV" qui inquiète
Plus d'une dizaine d'événements Facebook appellent à un "acte IV" samedi après un "acte III" le week-end dernier marqué par un déferlement de violences à Paris.
"Beaucoup plus de gens montent à Paris que les dernières semaines", remarque Fabrice Schlegel. "Imaginez l'état d'esprit: ils ont vu les images des week-ends précédents et ils veulent monter à Paris ! Pour moi,c'est irresponsable".
Si la mobilisation en province "est importante", c'est à Paris qu'elle a "le plus d'impact", admet Julien Terrier, porte-parole grenoblois des "gilets jaunes", qui restera dans sa région ce week-end.
A Lorient, "il y a des gens qui dans mon entourage veulent aller à Paris mais moi non", confie Denis Rudloff: "Je commence à avoir peur qu'il y ait un mort". Lui évoque plutôt la possibilité de "+taper+ les administrations, le Trésor public, la sous-préfecture, la mairie".
Autorités comme "gilets jaunes" craignent que la violence se propage en régions, comme ce fut notamment le cas le week-end dernier avec l'incendie d'une préfecture au Puy-en-Velay.
A Dijon, "on est passés à deux doigts d'enflammer la ville", rappelle Pierre-Gaël Laveder, mobilisé près de Montceau-les-Mines (Saône-et-Loire).
Rémi, mécanicien de 50 ans mobilisé sur un rond-point à Clermont-Ferrand, n'ira pas à Paris. "On préfère récupérer les gens du coin qui n'ont pas les moyens (...) et faire une action sympa sans violence". (AFP)
. Des dissensions de plus en plus visibles
La troisième semaine de mobilisation a été marquée par des divisions internes de plus en plus visibles, cristallisées autour notamment de l'opportunité de rencontrer le gouvernement.
Les initiateurs du mouvement, dont Eric Drouet et Priscillia Ludosky, martèlent qu'ils ne rencontreront les autorités qu'avec des représentants issus de chaque région -- qui ne sont pas encore désignés-- et lors d'entretiens retransmis en direct.
Mais d'autres figures du mouvement, comme Benjamin Cauchy ou Jacline Mouraud, s'opposent à ce "canal historique" qu'ils jugent trop radical. Baptisés "gilets jaunes libres", ils ont affirmé dans une tribune au JDD vouloir "être les porte-parole d'une colère constructive" et "tendre la main au gouvernement". Mais ils ont renoncé à se rendre à une invitation à Matignon mardi après avoir reçu, disent-ils, des menaces anonymes.
Sur le terrain, on s'inquiète de ces divisions. "Je trouve préoccupant de voir des +gilets jaunes+ pas d'accord entre eux à la télé", souligne Brice Telki, un porte-parole du mouvement dans la Loire et le Rhône: "On devrait être tous d'accord".
Des réunions et des AG s'organisent dans les départements, mais ce mouvement qui réunit des gens d'horizons très divers peine à se structurer.
La présence de militants d'ultragauche et de figures d'ultradroite (Yvan Benedetti, Hervé Ryssen...) lors des rendez-vous parisiens suscite par ailleurs le malaise au sein d'un mouvement qui s'est toujours revendiqué "apolitique".
. Les "mesurettes" gouvernementales soudent
Le ciment de la mobilisation reste l'attitude de l'exécutif, perçu comme sourd et méprisant. "Poudre aux yeux", "enfumage": le moratoire sur plusieurs hausses de taxe annoncé par le Premier ministre n'a rien apaisé.
"La détermination est intacte, et même elle a été démultipliée par les mesurettes annoncées", estime Fabrice Schlegel, un des leaders des "gilets jaunes" à Dole (Jura). "Si elles avaient été annoncées le 18 novembre (au lendemain de la première journée de blocage, ndlr), elles auraient tué le mouvement dans l'oeuf, mais aujourd'hui les revendications sont toutes autres".
"On a été entendus, il faudrait qu'on soit compris. On continuera tant qu'il n'y aura pas de prise de conscience", affirme Damien, "gilet jaune" mosellan.
Au-delà d'un "gel", les manifestants réclament une "baisse des taxes" et des mesures plus larges sur le pouvoir d'achat (augmentation du Smic, réduction de la TVA, baisse de la CSG...). Le "rétablissement de l'impôt sur la fortune" et l'instauration de "référendums" plus fréquents sont également régulièrement cités par les "gilets jaunes" interrogés par l'AFP.
. Un "acte IV" qui inquiète
Plus d'une dizaine d'événements Facebook appellent à un "acte IV" samedi après un "acte III" le week-end dernier marqué par un déferlement de violences à Paris.
"Beaucoup plus de gens montent à Paris que les dernières semaines", remarque Fabrice Schlegel. "Imaginez l'état d'esprit: ils ont vu les images des week-ends précédents et ils veulent monter à Paris ! Pour moi,c'est irresponsable".
Si la mobilisation en province "est importante", c'est à Paris qu'elle a "le plus d'impact", admet Julien Terrier, porte-parole grenoblois des "gilets jaunes", qui restera dans sa région ce week-end.
A Lorient, "il y a des gens qui dans mon entourage veulent aller à Paris mais moi non", confie Denis Rudloff: "Je commence à avoir peur qu'il y ait un mort". Lui évoque plutôt la possibilité de "+taper+ les administrations, le Trésor public, la sous-préfecture, la mairie".
Autorités comme "gilets jaunes" craignent que la violence se propage en régions, comme ce fut notamment le cas le week-end dernier avec l'incendie d'une préfecture au Puy-en-Velay.
A Dijon, "on est passés à deux doigts d'enflammer la ville", rappelle Pierre-Gaël Laveder, mobilisé près de Montceau-les-Mines (Saône-et-Loire).
Rémi, mécanicien de 50 ans mobilisé sur un rond-point à Clermont-Ferrand, n'ira pas à Paris. "On préfère récupérer les gens du coin qui n'ont pas les moyens (...) et faire une action sympa sans violence". (AFP)