En pleine dégringolade boursière et sur fond d'inquiétudes croissantes sur sa dette, Altice a annoncé une reprise en main par son fondateur et principal actionnaire Patrick Drahi, mais les investisseurs restaient circonspects vendredi.
Le groupe de télécoms et de médias a annoncé jeudi soir le départ de son directeur général Michel Combes et une "réorganisation" de la direction autour de Patrick Drahi, nommé président du conseil d'administration.
Cela n'a pas semblé rassurer à la Bourse d'Amsterdam, où Altice est coté: le titre a fini en recul de 3,38% à 10,30 euros.
La décision de remanier la direction est intervenue après déjà cinq séances consécutives de baisse de l'action, qui a perdu plus d'un tiers de sa valeur en une semaine.
Et le départ de Michel Combes s'inscrit dans un contexte d'instabilité de la direction: en septembre, le directeur général de l'opérateur télécoms SFR, Michel Paulin, avait lui aussi quitté ses fonctions.
Altice, qui a multiplié les acquisitions ces dernières années, est organisé autour de deux marchés principaux: la France, avec SFR, présent dans les télécoms et les médias (BFM TV, Libération, etc..), et les Etats-Unis, où Patrick Drahi a racheté les câblo-opérateurs Suddenlink et Cablevision.
Mais le groupe a publié la semaine dernière un chiffre d'affaires en baisse pour ces deux grands marchés, ce qui a été mal accueilli par les investisseurs. L'importante dette d'Altice inquiète également, même si elle est restée stable au troisième trimestre, à 51 milliards d'euros.
Selon le communiqué du groupe jeudi soir, Patrick Drahi établira en tant que président du conseil d'administration les "priorités stratégiques, opérationnelles, commerciales et technologiques du groupe ainsi que leur exécution, en particulier à SFR".
Plusieurs de ses proches sont placés aux commandes des principales activités du groupe.
Dexter Goei, l'homme de confiance de Drahi déjà directeur général d'Altice USA, est nommé directeur général d'Altice et aura donc les commandes opérationnelles du groupe.
Alain Weill, jusqu'alors directeur général de SFR Medias (BFM TV, RMC, L'Express...), est nommé PDG de SFR.
Et un autre compagnon de route historique de Drahi, Armando Pereira, sera désormais chargé de piloter l'ensemble de l'activité télécoms du groupe.
- "Plus de questions que de réponses" -
La nouvelle direction est destinée à "mieux mettre en oeuvre la stratégie d'Altice, à mettre en place un système de responsabilités plus clair et à améliorer les performances opérationnelles et financières" du groupe, a assuré Altice jeudi soir.
Cette réorganisation "va aligner plus complètement les intérêts des fondateurs, de la direction du groupe, tous ayant une participation significative dans le groupe, avec ceux de l'actionnariat public", poursuivait-il. Les dirigeants, tous des actionnaires importants, "appliqueront la stratégie de convergence entre télécoms, contenus et publicité numérique" chère au groupe.
Pour les analystes de Bryan Garnier toutefois, "la nouvelle gouvernance soulève plus de questions qu'elle n'apporte de réponses". Ils jugent notamment que le départ de Michel Combes pourrait signifier que la situation chez SFR est pire que ce que le marché imagine, et évoquent l'expérience limitée d'Alain Weill dans les télécoms.
Le syndicat Unsa, première organisation syndicale du pôle télécoms n'a de son côté pas tardé à réagir, souhaitant, par la voix de son coordinateur, Abdelkader Choukrane, "rencontrer le plus rapidement possible la nouvelle gouvernance afin de comprendre les nouvelles décisions opérationnelles qui vont découler de ces changements".
"Nous souhaitons réaffirmer notre détermination à ce que l'opérateur revienne à une gestion plus réaliste des attentes des clients et de respect des salariés", a-t-il ajouté.
Pour M. Drahi, regagner la confiance des investisseurs et clients s'annonce une lourde tâche, au moment où Altice compte sur leur appui pour réaliser son ambition de faire des Etats-Unis son premier marché.
Le groupe, quatrième câblo-opérateur américain, est entré à Wall Street fin juin, et s'est récemment lancé dans le mobile via un accord avec l'opérateur local Sprint. Il a aussi annoncé le lancement d'une box permettant de recevoir internet, fixe et télévision, une première aux Etats-Unis.
Le groupe de télécoms et de médias a annoncé jeudi soir le départ de son directeur général Michel Combes et une "réorganisation" de la direction autour de Patrick Drahi, nommé président du conseil d'administration.
Cela n'a pas semblé rassurer à la Bourse d'Amsterdam, où Altice est coté: le titre a fini en recul de 3,38% à 10,30 euros.
La décision de remanier la direction est intervenue après déjà cinq séances consécutives de baisse de l'action, qui a perdu plus d'un tiers de sa valeur en une semaine.
Et le départ de Michel Combes s'inscrit dans un contexte d'instabilité de la direction: en septembre, le directeur général de l'opérateur télécoms SFR, Michel Paulin, avait lui aussi quitté ses fonctions.
Altice, qui a multiplié les acquisitions ces dernières années, est organisé autour de deux marchés principaux: la France, avec SFR, présent dans les télécoms et les médias (BFM TV, Libération, etc..), et les Etats-Unis, où Patrick Drahi a racheté les câblo-opérateurs Suddenlink et Cablevision.
Mais le groupe a publié la semaine dernière un chiffre d'affaires en baisse pour ces deux grands marchés, ce qui a été mal accueilli par les investisseurs. L'importante dette d'Altice inquiète également, même si elle est restée stable au troisième trimestre, à 51 milliards d'euros.
Selon le communiqué du groupe jeudi soir, Patrick Drahi établira en tant que président du conseil d'administration les "priorités stratégiques, opérationnelles, commerciales et technologiques du groupe ainsi que leur exécution, en particulier à SFR".
Plusieurs de ses proches sont placés aux commandes des principales activités du groupe.
Dexter Goei, l'homme de confiance de Drahi déjà directeur général d'Altice USA, est nommé directeur général d'Altice et aura donc les commandes opérationnelles du groupe.
Alain Weill, jusqu'alors directeur général de SFR Medias (BFM TV, RMC, L'Express...), est nommé PDG de SFR.
Et un autre compagnon de route historique de Drahi, Armando Pereira, sera désormais chargé de piloter l'ensemble de l'activité télécoms du groupe.
- "Plus de questions que de réponses" -
La nouvelle direction est destinée à "mieux mettre en oeuvre la stratégie d'Altice, à mettre en place un système de responsabilités plus clair et à améliorer les performances opérationnelles et financières" du groupe, a assuré Altice jeudi soir.
Cette réorganisation "va aligner plus complètement les intérêts des fondateurs, de la direction du groupe, tous ayant une participation significative dans le groupe, avec ceux de l'actionnariat public", poursuivait-il. Les dirigeants, tous des actionnaires importants, "appliqueront la stratégie de convergence entre télécoms, contenus et publicité numérique" chère au groupe.
Pour les analystes de Bryan Garnier toutefois, "la nouvelle gouvernance soulève plus de questions qu'elle n'apporte de réponses". Ils jugent notamment que le départ de Michel Combes pourrait signifier que la situation chez SFR est pire que ce que le marché imagine, et évoquent l'expérience limitée d'Alain Weill dans les télécoms.
Le syndicat Unsa, première organisation syndicale du pôle télécoms n'a de son côté pas tardé à réagir, souhaitant, par la voix de son coordinateur, Abdelkader Choukrane, "rencontrer le plus rapidement possible la nouvelle gouvernance afin de comprendre les nouvelles décisions opérationnelles qui vont découler de ces changements".
"Nous souhaitons réaffirmer notre détermination à ce que l'opérateur revienne à une gestion plus réaliste des attentes des clients et de respect des salariés", a-t-il ajouté.
Pour M. Drahi, regagner la confiance des investisseurs et clients s'annonce une lourde tâche, au moment où Altice compte sur leur appui pour réaliser son ambition de faire des Etats-Unis son premier marché.
Le groupe, quatrième câblo-opérateur américain, est entré à Wall Street fin juin, et s'est récemment lancé dans le mobile via un accord avec l'opérateur local Sprint. Il a aussi annoncé le lancement d'une box permettant de recevoir internet, fixe et télévision, une première aux Etats-Unis.