Connectez-vous

Peine maximale de dix ans pour le fils au procès d'une famille versée dans le jihad

Mardi 26 Juin 2018

Paris - La justice française a infligé mardi au procès d'une famille radicalisée la peine maximale de dix ans de prison au fils parti en Syrie et qui avait appelé à d'autres attaques juste après celles de janvier 2015 à Paris.

La condamnation de Samy Rettoun, 22 ans, jugé en correctionnelle à Paris avec son père Farid, 58 ans, et son ancienne compagne Sana, 26 ans, pour association de malfaiteurs à visée terroriste, a été assortie d'une période de sûreté de moitié.

Le tribunal a suivi la réquisition de la procureure sur la peine "au regard de l'extrême gravité des faits reprochés", mais pas sur la période de sûreté des deux tiers, notant que "quelque éléments", notamment les évaluations récentes de l'accusé, "laissent entrevoir un espoir et des évolution positives".

Il a été plus clément envers son ancienne compagne Sana, qui l'avait rejoint en Syrie pour l'épouser. Elle a écopé de cinq ans de prison dont trois de sursis mise à l'épreuve, une peine aménageable assortie de diverses obligations mais qui va lui permettre d'éviter la prison.

En larmes à l'audience, Sana avait demandé pardon et expliqué avoir "honte" de ce passé. Séparée de Samy depuis début 2016, elle élève seule leur fille, et dit avoir "tourné la page" et "être heureuse" d'avoir depuis "retrouvé une vie normale".

Le troisième prévenu, Farid Rettoun, le père de Samy, a lui été condamné à 3 ans de prison dont 18 mois de sursis mise à l'épreuve, également aménageables et assortis d'obligations de suivi.

Samy a en juin 2014 rejoint ce qui deviendra quelques semaines plus tard l'EI, sur les traces de son frère Yacine, parti trois mois plus tôt.

Niant toute radicalisation et toute participation à des combats, il a expliqué être allé en Syrie avant tout pour rejoindre Yacine, frère admiré.

On ne sait pas aujourd'hui ce qu'il est advenu de Yacine, qui a beaucoup combattu pour l'EI en Syrie et en Irak avant d'en devenir un des bourreaux. Il est poursuivi à ce titre en France pour assassinat.

Après leur fuite en Turquie, Samy et Sana seront expulsés vers la France. Incarcéré à son arrivée, alors que Sana est laissée libre, Samy offre son entière collaboration aux services de renseignement français.
Nombre de lectures : 81 fois











Inscription à la newsletter