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Plus de 500 morts dans une frappe israélienne sur un hôpital à Gaza

Mardi 17 Octobre 2023

Au moins 500 personnes ont été tuées mardi dans une frappe israélienne sur l’enceinte d’un hôpital de Gaza, selon le ministère de la Santé de Gaza, suscitant des protestations internationales, à la veille d’une visite en Israël du président américain Joe Biden après l’attaque sanglante du mouvement islamiste du 7 octobre. 

 

Au onzième jour de la guerre déclenchée par cette attaque du Hamas, le ministère de la Santé de Gaza a annoncé que plus de 500 personnes ont été tuées lors d’une attaque aérienne israélienne sur un hôpital de la ville de Gaza. Des centaines de personnes cherchaient refuge à l’hôpital al-Ahli au moment de l’explosion.

 

L’armée israélienne a déclaré « ne pas encore disposer de tous les détails ». « Nous allons regarder. La frappe a eu lieu il y a peu de temps », a déclaré un porte-parole.

 

« Une attaque contre une infrastructure civile ne respecte pas le droit international », a réagi le président du Conseil européen Charles Michel, le président palestinien Mahmoud Abbas dénonçant lui un « massacre », et décrétant un deuil national de trois jours.

 

L’OMS a aussi « condamné fermement » le raid sur l’hôpital, qualifié de « crime de guerre » par la Ligue arabe. Le président turc Recep Tayyip Erdogan a lui appelé à « l’arrêt de cette violence sans précédent à Gaza ».  

 

Depuis le début de la guerre le 7 octobre, l’armée israélienne bombarde quotidiennement, en riposte à l’attaque du 7 octobre, la bande de Gaza, jurant d’éliminer le mouvement palestinien. Ces frappes ont provoqué le déplacement d’un million de personnes selon l’ONU, dont de nombreuses ont trouvé refuge dans des hôpitaux.  

 

L’établissement à Gaza a été touché à la veille de l’arrivée en Israël de Jo Biden, pour manifester sa « solidarité » avec Israël, mais aussi négocier un dispositif humanitaire pour la bande de Gaza et tenter de prévenir une escalade régionale.

  

Joe Biden espère « entendre de la part d’Israël comment il mènera ses opérations de manière à minimiser les pertes civiles et à permettre l’acheminement de l’aide humanitaire […] d’une manière qui ne profite pas au Hamas », a expliqué mardi le secrétaire d’État américain, Antony Blinken.

 

Dans la bande de Gaza, les frappes israéliennes ont déjà fait plus de 3000 morts, en majorité des civils, dont des centaines d’enfants, selon les autorités locales.  

 

Plus de 1400 personnes ont été tuées en Israël depuis le début de la guerre, la plupart des civils le jour de l’attaque du Hamas qui a aussi enlevé 199 personnes selon l’armée israélienne.

 

« Je demande aux dirigeants du monde que ma fille nous soit rendue dans l’état où elle se trouve aujourd’hui ainsi que les autres otages », a exhorté mardi dans une conférence de presse à Tel-Aviv Keren Shem, la mère de Mia, une otage franco-israélienne.

 

D’intenses négociations impliquant plusieurs pays, tout particulièrement la Turquie, sont en cours pour tenter de faire libérer les otages. Selon le Hamas, 22 d’entre eux ont été tués dans les frappes israéliennes.  

 

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) avait déjà recensé lundi « 111 infrastructures médicales » visées, « 12 cadres soignants tués et 60 ambulances visées ».  

 

« Personne n’a pitié de nous », s’indigne Ibrahim Teyssir, réfugié comme des centaines de familles à l’hôpital al-Chifa, le plus grand de la ville de Gaza.  

 

Au moins six personnes réfugiées dans une école de l’ONU ont aussi été tuées mardi dans un raid israélien, selon l’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa).  

 

L’eau et la nourriture manquent également pour les 2,4 millions de Gazaouis, privés également d’électricité, après le siège imposé par Israël le 9 octobre au petit territoire palestinien, déja soumis à un blocus terrestre, maritime et aérien depuis la prise de pouvoir du Hamas en 2007.

 

Dans le sud de Gaza, où les habitants ont fui par centaines de milliers, suivant un appel à l’évacuation du nord lancé par l’armée israélienne, le point de passage de Rafah, contrôlé par l’Égypte, la seule issue de Gaza vers l’extérieur qui ne soit pas régie par Israël, reste fermé.

 

Le Caire a appelé mardi Israël à « cesser de viser les environs » du terminal, après quatre bombardements cette semaine, pour laisser entrer l’aide humanitaire « au plus vite » à Gaza. L’aide humanitaire qui afflue reste bloquée à cette seule porte de Gaza sur l’extérieur qui ne soit pas contrôlée par Israël.  

 

L’entrée de l’aide a aussi été évoquée par le chancelier allemand Olaf Scholz lors d’entretiens avec son homologue Benyamin Nétanyahou.  

 

Le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres sera jeudi au Caire pour discuter notamment de l’acheminement de cette aide avec le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi.

 

La poursuite de la guerre fait craindre une propagation des hostilités.  

 

En Jordanie, des manifestants ont tenté de pénétrer dans l’ambassade d’Israël à Amman.  

 

En Cisjordanie, territoire palestinien occupé depuis 1967 par Israël, des heurts ont éclaté mardi soir entre manifestants appelant au départ du président Abbas et ses forces de sécurité à Ramallah. Au moins 61 Palestiniens ont été tués dans des violences en Cisjordanie depuis le 7 octobre, selon les autorités locales.

 

Alors que l’armée israélienne a déployé des dizaines de milliers de soldats autour du territoire palestinien, et au nord le long de la frontière avec le Liban, près de 500 000 civils israéliens ont aussi été évacués pour les éloigner des zones de combat, selon l’armée.

 

Israël a aussi annoncé avoir récupéré les corps de 1500 combattants du Hamas après leur incursion. Le Hamas a annoncé mardi la mort d’un de ses commandants, Ayman Nofal, dans un raid, Israël ayant déja affirmé en avoir tué quatre dans des frappes.

 

Selon le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken, Joe Biden doit « réaffirmer la solidarité des États-Unis » mercredi en Israël.  

 

Joe Biden espère « entendre de la part d’Israël comment il mènera ses opérations de manière à minimiser les pertes civiles et à permettre l’acheminement de l’aide humanitaire […] d’une manière qui ne profite pas au Hamas », a ajouté Antony Blinken.

 

M. Biden doit aussi rencontrer le président égyptien, le roi de Jordanie et le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas à Amman.  

 

L’Iran, ennemi d’Israël, a de son côté menacé d’une possible « action préventive » contre ce pays.

 

Si les Israéliens poursuivent leur guerre contre le Hamas, « personne ne pourra arrêter » les « forces de la résistance », a lancé le guide suprême iranien, l’ayatollah Ali Khamenei, désignant ainsi les alliés régionaux de l’Iran (Syrie, Hamas, Hezbollah libanais entre autres).  

 

Les États-Unis ont annoncé mardi que 2000 soldats américains avaient été placés en alerte pour un éventuel déploiement dans la région.

 

La tension est vive aussi à la frontière avec le Liban, où les échanges de tirs sont quotidiens entre l’armée israélienne et le Hezbollah qui a annoncé que cinq de ses combattants avaient été tués dans le sud du Liban.

 

En Cisjordanie, un territoire palestinien occupé depuis 1967 par Israël, au moins 61 Palestiniens ont été tués dans des violences depuis le 7 octobre, selon les autorités locales.

 

À Gaza, l’armée israélienne « commencera ses activités militaires renforcées lorsque le moment sera propice », a déclaré mardi son porte-parole, Jonathan Conricus.  

 

Une telle opération s’annonce périlleuse sur ce terrain très densément peuplé, alors que le nord du territoire est truffé de tunnels où le Hamas, classé organisation terroriste par les États-Unis, l’Union européenne et Israël, cache combattants et armes. [AFP avec ASSOCIATED PRESS]

 
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