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Police : la gauche en colère, le PS demande la démission de Gérald Darmanin qui "défie la République"

Vendredi 28 Juillet 2023

Le soutien apporté par Gérald Darmanin au patron de la police nationale jeudi 27 juillet a ulcéré l'opposition de gauche.
 
Le Premier secrétaire du Parti socialiste, Olivier Faure, a réclamé vendredi 28 juillet la démission du ministre de l'Intérieur, tandis qu'Eric Coquerel, président LFI de la commission des finances à l'Assemblée nationale s'est dit inquiet. Pour la patronne des députés LFI Mathilde Panot, le message de Darmanin aux policiers est : "Nous avons peur de vous."
 
« Je comprends cette colère », affirme Darmanin lors d’une rencontre avec les syndicats de police  par Le Parisien
 
Des mots de soutien qui ont mis le feu aux poudres. Gérald Darmanin a apporté jeudi 27 juillet "totalement" son soutien au patron de la police nationale Frédéric Veaux  qui s'était dit opposé à la détention provisoire des policiers même en cas "d'erreurs ou de fautes graves".
 
Le Premier secrétaire du Parti socialiste, Olivier Faure, a réclamé sur France 2 vendredi 28 juillet la démission du ministre de l'Intérieur qui, selon lui, "défie la République" en apportant son soutien à Frédéric Veaux malgré le "risque de sédition".
 
Selon Olivier Faure, il y a aujourd'hui "un triumvirat constitué par le ministre de l'Intérieur, par le DGPN (directeur général de la police nationale) et par le préfet de police de Paris qui tous les trois défient les règles républicaines, les grands principes qui nous régissent, l'indépendance de la justice, la séparation des pouvoirs, l'égalité des citoyens devant la loi". Il demande "à tous les trois" de démissionner.
 
Le député de Seine-et-Marne a également demandé au président Emmanuel Macron, "garant de l'indépendance de la justice", de "mettre de l'ordre dans sa propre maison" car "il ne peut pas y avoir un État dans l'État".
 
"Est-ce qu'il y a encore un pilote à l'Élysée? Est-ce que le président de la République est encore capable de faire respecter ce qui est sa mission d'être le garant de l'indépendance de la justice?", s'est interrogé le patron du PS.
 
Rappelant qu'en 1983, François Mitterrand avait "sanctionné immédiatement" la "fronde de la police" qui défiait l'autorité politique, il a ajouté qu'on "attend du chef de l'État qu'il ait le même courage".
 
Les élus Insoumis ont eux aussi partagé leurs inquiétudes. Eric Coquerel, président LFI de la commission des finances à l'Assemblée nationale s'est dit inquiet. "Il aura suffit de policiers se mettant en faux arrêt maladies pour tout leur céder", a-t-il tweeté vendredi 28 juillet. "Cela en dit long de notre démocratie. Tout cela est de plus en plus inquiétant", a-t-il ajouté.
 
La patronne des députés LFI Mathilde Panot s'est indignée sur twitter jeudi. "Le message de Darmanin ce soir aux policiers est clair : "Nous avons peur de vous. C'est nous qui sommes à vos ordres et pas l'inverse".
 
"Une partie du crâne en moins"
 
Le mouvement avait été déclenché par l'incarcération d'un policier de la BAC, soupçonné d'avoir roué de coups un homme de 22 ans, avec trois autres collègues, dans la nuit du 1er au 2 juillet.
 
Ces faits se sont produits lors des émeutes ayant embrasé le pays à la suite de la mort de Nahel, tué le 27 juin à Nanterre lors d'un contrôle routier, par un policier, également placé en détention provisoire.
 
La victime à Marseille, Hedi, avait expliqué dans La Provence avoir été passée à tabac, après avoir reçu un tir de LBD dans la tempe. Dans un entretien avec Konbini, mercredi, il apparaît avec "une partie du crâne en moins", raconte devoir marcher avec un casque et ne pas voir de l’œil gauche. (Orange avec Media Services)
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