Jamais peut-être depuis que le Sénégal est sujet de droit international, une élection présidentielle n’a présenté des enjeux aussi cruciaux.
Nous continuons à demeurer parmi les pays les plus pauvres du monde. Nous sommes aussi certainement un des pays qui bénéficient le plus de ce que l’on appelle « Aide Publique au Développement ». Et quiconque parcourt le pays du Walo au Fouladou en passant par le Cayor, le Djolof ; du Fouta au Kalounaye, en passant par le Boundou , le Niani, le Bambouk et le Ndoucoumane ; du Blouf au pays Bassari et Koniagui en passant par le Pakao Balantacounda, ; du Baol au Niombato en passsant par le Sine, le Saloum, les îles du Gandoul, celui-là se rend compte que des millions de nos compatriotes (avec une accentuation chez les couches les plus vulnérables) sont encore confrontés à des besoins primaires : accès à une alimentation saine et suffisante, à l’eau potable, à un logement décent, à une bonne hygiène et aux soins médicaux, à l’éducation de leurs enfants.
Et un fait d’une infinie tristesse, le pays perd ses jeunes fils et filles qui par centaines dans un désespoir qui a désactivé leurs mécanismes psychologiques d’appréhension du danger quittent le pays pour des « terres prometteuses » en empruntant des chemins périlleux y laissant leurs vies.
Nous avons tous vu, tous sans exception, ceux qui seraient "compétents" ou "expérimentés" là ils ont amené le pays : enrichissement éhonté indu sur les ressources du pays attestés noir sur blanc par justement des corps de contrôle de l’Etat habilités pendant que la majorité des populations végète dans la misère morale et matérielle (voir classement Sénégal IDH).
Il est impératif et urgent de changer le personnel politique et aussi changer de paradigmes et de perspectives. Des défis immenses nous attendent ; les changements climatiques et leur impact sur nos univers déjà vulnérables, la mondialisation et les problématiques géopolitiques et ses âpres concurrences, les exigences démocratiques de plus en plus exprimées par les citoyens et les communautés, les questions sécuritaires internes et externes, les besoins titanesques en termes d’éducation pour une population très jeune.
Ce pays est le nôtre. Nous devons mettre fin au « parparlo » indécent, au népotisme, à la gestion clanique et familiale, aux pratiques ubuesques surannées qui sapent les valeurs et les fondements de notre pays comme la transhumance, l’instrumentalisation de l’appareil judiciaire, aux njucc njac et au njublang, au dialogue « door marteau » qui, comme une chape de plomb, nous clouent et nous empêchent d’élégir le champ des possibles.
Il est clair que notre pays dispose de marges de progrès immenses. Jamais aussi nous n’avons eu une diaspora aussi talentueuse, aussi généreuse et aussi soucieuse de leur pays natal. Ainsi un incontournable et un impératif s’imposent à nous : un leadership politique à la hauteur de ces enjeux.
Alors, l’enjeu de probité et d'éthique est crucial dans cette élection. Il nous faut des hommes et des femmes compétents, intègres, patriotes, lucides, courageux et résilients, travailleurs et amoureux de leur pays aux commandes de l’Etat et aux stations névralgiques de notre administration pour entamer un gros chantier de reconstruction et espérer sortir de l’ornière. Dékil ngor dundël yaakar.
La coalition Diomaye Président incarne l'espoir en termes de remotivation de notre conscience collective et de mobilisation des énergies populaires à même de mettre en oeuvre ces politiques salvatrices pour notre peuple. Li ñèp bok ñèp jot ci.
« Mais nous voulions favoriser ceux qui avaient été opprimés sur terre et en faire des héritiers et en faire les dirigeants. » (Coran, sourate 28, verset 5).
Dr Makhtar Ndiaye