L’unanimité des juristes est presque une sanction pour le chef de l’Etat après qu’il a annulé l’élection présidentielle du 25 février 2024. Dans un entretien avec RFI et relayé par Dakaractu, le Pr Babacar Guèye, professeur de droit constitutionnel á l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD), est catégorique sur l’avenir du président Macky Sall. « Son mandat se termine le 2 avril 2024. Le 2 avril, il n’est plus Président du Sénégal. (Il) ne peut aller au-delà de 5 ans. »
Concernant le « dialogue politique » auquel a appelé le président Sall dans son discours du samedi 3 février, l’agrégé de droit constitutionnel est d’avis qu’il peut trouver une date d’ici à la fin de son mandat. « S’il veut l’organiser, cela doit être à l’intérieur de ce délai. »
Pour le Pr Babacar Guèye, l’argument de la « crise institutionnelle » brandi a la fois par le Président Macky Sall et amplifié par ses partisans est une grosse fiction que rien n’étaye dans la situation actuelle. C’est pourquoi « le report de l’élection présidentielle du 25 février ne repose d’ailleurs sur aucune base juridique. » La preuve, dit-il, « les institutions fonctionnent, la justice notamment. »
« Le Conseil constitutionnel a rendu sa décision (NDLR: liste des candidats à l’élection présidentielle), l’Assemblée nationale a créé une commission d’enquête parlementaire pour enquêter sur des cas de corruption supposés. Cela démontre que les institutions de la République fonctionnent bien. Donc, il n’y avait pas lieu de prendre une décision visant à reporter une élection ou à stopper un processus électoral en cours, alors que rien ne le justifie », souligne le Pr Guèye. [IMPACT.SN]
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