A quelques encablures de l'élection présidentielle de février 2019, on peut affirmer sans risque d'être démenti que la situation nationale du Sénégal est marquée par une crise sans précédent dans tous les domaines plus particulièrement aux plans économique, social et politique.
Au plan économique, cette situation est marquée par une tension de trésorerie permanente depuis avril 2018 et un niveau de surendettement qui a fini d'affoler nos partenaires techniques et financiers, la Banque mondiale et le FMI principalement qui ont tiré sur la sonnette d'alarme. Face à la gravité de la situation les médias occidentaux ont aussi averti. A travers un large dossier le journal "le Monde" avait titré : les travaux de Macky envoient le Sénégal vers la faillite. Déjà en février dernier des économistes, comme Mamadou Lamine Diallo, même s'il est opposant au régime, avait annoncé un deficit de 200 milliards. Aujourd'hui le non paiement de la dette intérieure, en est une preuve. Cette situation difficile a fini de mettre à genoux plusieurs dizaines d'entreprises locales, qui pour la plupart perdent les appels d'offres au profit des Turques, Français ou Chinois.
Dites-nous alors réellement le niveau de recouvrement par rapport aux prévisions du budget 2018 et les Sénégalais verront que les chiffres transmis aux bailleurs sont très loin de la réalité, donc "makyllés".
A cette situation déjà difficile, il faut aussi ajouter le niveau élevé de corruption et sa généralisation.
Autre goulot d'étranglement de notre pays ; les franchises fiscales et douanières qui font perdre à l'Etat du Sénégal près de 1000 milliards par an. Il est grand temps de penser à une commission mixte (DGID, Douanes, IGE, Société civile, experts, etc.) pour se pencher sur les exonérations à accorder aux entreprises et les conséquences sur notre économie.
A cela on pourrait aussi ajouter l'attribution de plusieurs marchés de gré à gré pour un montant de près 837 milliards que la société civile a eu à dénoncer.
Autre incongruité, le projet d'adduction d'eau Gorom-Lansar dont la gestion est très opaque. Jusqu'ici rien n'a filtré de l'utilisation de plusieurs centaines de milliards qui devaient permettre d'avoir de l'eau potable jusque dans les villages les plus reculés du pays. Quid du projet zéro abris provisoire ? Prés de 400 milliards des bailleurs de fonds y ont été injectés et à ce jour nos enfants apprennent toujours dans des conditions difficiles corroborées par l'existence encore de 6 600 abris provisoires.
Toujours au plan économique, la découverte dans le sous-sol et dans les eaux du Sénégal de pétrole et de gaz a été suivie par un tollé général sur la signature des contrats d'exploitation de ces ressources qui constitue encore une nébuleuse que l'Etat a du mal, ou ne veut simplement pas élucider.
On n'avait pas fini d'épiloguer sur les scandales des contrats du pétrole et du gaz, sur celui d'Arcelor Mittal que l'Etat nous serve une convention de signature avec l'entreprise turque Tosyali pour l'exploitation des mines de fer de la Falémé. Le manifeste de dix candidats à la candidature de l'élection présidentielle fera reculer le gouvernement pour la signature de cet accord cadre sans appel d'offres.
C'est pratiquement dans les mêmes conditions que l'entreprise Suez s'est vu attribuer le marché pour l'exploitation de l'eau aux dépens de Veolia et de la SDE (avec des actionnaires du secteur privé sénégalais). Même scénario dans le secteur aéroportuaire : quel est le sort de la société SHS qui s'est retrouvée subitement éjectée et remplacée par des Turcs à qui on a servi sur un plateau d'argent la gestion de AIBD contre toute attente avec une clause d'exclusivité ? Des Chinois qui raflent tous les marchés routiers y compris ceux pour la remise en état de nos routes. Conséquence, nos entreprises locales de BTP agonisent.
Malgré tout, la praticabilité reste un casque-tête chinois pour nos populations (je pense aux parcours du combattant des populations de Méouane, de Baba Garage, de Keur Samba Kane, de Dinguiraye, de Toubatoul, de Gawane, de Lambaaye etc.). Et si le gouvernement publiait le programme routier du Sénégal et les financements y afférents ?
Toutes ces conventions avec des financements non concessionnels et non préférentiels montrent que la corruption a atteint dans notre pays des proportions jamais égalées. Vous conviendrez avec moi que ça sent quand même un parfum de corruption dans l'air. Puisque rien ne peut justifier la mise à l'écart des entreprises du secteur privé national.
On ne peut pas, non plus, ne pas nous poser la question de savoir ce qui fait courir nos gouvernants vers la signature tous azimuts de contrats de toutes sortes sur nos ressources nationales à moins de quatre mois de la présidentielle. Si ce n'est pas une hypothèque de notre pays, cela lui ressemble fort.
Au plan politique, il convient de noter l'absence de dialogue entre majorité et opposition depuis l'instauration du parrainage citoyen qui a donné le coup de grâce à toute forme de collaboration entre les acteurs politiques. Ceci est loin d'apaiser le contexte pré-électoral avec les suspicions créées par le parrainage. La restauration du dialogue politique est devenue un impératif pour éviter à notre pays tout problème pré ou post électoral.
Au plan social, la crise alimentaire et la famine sont devenues une épée de Damoclès que l’Etat brandit au-dessus de la tête de nos pauvres concitoyens à qui on fait miroiter soit une bourse familiale de 25 000 F tous les 3 mois (moins de 300 F par jour), soit un hypothétique financement de la DER (Délégation à l’Entrepreneuriat Rapide), appâts utilisés aussi dans le cadre de la recherche de parrains pour Benno Bokk Yaakar.
En tout état de cause, le Sénégal, malgré ses énormes potentialités sur le plan des ressources humaines et naturelles avec un sous-sol riche en fer, zircon, pétrole, gaz, phosphate, or, lithium etc., demeure encore parmi les pays pauvres, les plus soutenus, les plus endettés, les plus corrompus et ses jeunes sont toujours en train de braver la mort pour regagner un mythique eldorado qu'ils ne verront jamais.
Dakar, le 05 Novembre 2018
Bougane Gueye Dany
Leader du mouvement citoyen Gueum Sa Bopp
Au plan économique, cette situation est marquée par une tension de trésorerie permanente depuis avril 2018 et un niveau de surendettement qui a fini d'affoler nos partenaires techniques et financiers, la Banque mondiale et le FMI principalement qui ont tiré sur la sonnette d'alarme. Face à la gravité de la situation les médias occidentaux ont aussi averti. A travers un large dossier le journal "le Monde" avait titré : les travaux de Macky envoient le Sénégal vers la faillite. Déjà en février dernier des économistes, comme Mamadou Lamine Diallo, même s'il est opposant au régime, avait annoncé un deficit de 200 milliards. Aujourd'hui le non paiement de la dette intérieure, en est une preuve. Cette situation difficile a fini de mettre à genoux plusieurs dizaines d'entreprises locales, qui pour la plupart perdent les appels d'offres au profit des Turques, Français ou Chinois.
Dites-nous alors réellement le niveau de recouvrement par rapport aux prévisions du budget 2018 et les Sénégalais verront que les chiffres transmis aux bailleurs sont très loin de la réalité, donc "makyllés".
A cette situation déjà difficile, il faut aussi ajouter le niveau élevé de corruption et sa généralisation.
Autre goulot d'étranglement de notre pays ; les franchises fiscales et douanières qui font perdre à l'Etat du Sénégal près de 1000 milliards par an. Il est grand temps de penser à une commission mixte (DGID, Douanes, IGE, Société civile, experts, etc.) pour se pencher sur les exonérations à accorder aux entreprises et les conséquences sur notre économie.
A cela on pourrait aussi ajouter l'attribution de plusieurs marchés de gré à gré pour un montant de près 837 milliards que la société civile a eu à dénoncer.
Autre incongruité, le projet d'adduction d'eau Gorom-Lansar dont la gestion est très opaque. Jusqu'ici rien n'a filtré de l'utilisation de plusieurs centaines de milliards qui devaient permettre d'avoir de l'eau potable jusque dans les villages les plus reculés du pays. Quid du projet zéro abris provisoire ? Prés de 400 milliards des bailleurs de fonds y ont été injectés et à ce jour nos enfants apprennent toujours dans des conditions difficiles corroborées par l'existence encore de 6 600 abris provisoires.
Toujours au plan économique, la découverte dans le sous-sol et dans les eaux du Sénégal de pétrole et de gaz a été suivie par un tollé général sur la signature des contrats d'exploitation de ces ressources qui constitue encore une nébuleuse que l'Etat a du mal, ou ne veut simplement pas élucider.
On n'avait pas fini d'épiloguer sur les scandales des contrats du pétrole et du gaz, sur celui d'Arcelor Mittal que l'Etat nous serve une convention de signature avec l'entreprise turque Tosyali pour l'exploitation des mines de fer de la Falémé. Le manifeste de dix candidats à la candidature de l'élection présidentielle fera reculer le gouvernement pour la signature de cet accord cadre sans appel d'offres.
C'est pratiquement dans les mêmes conditions que l'entreprise Suez s'est vu attribuer le marché pour l'exploitation de l'eau aux dépens de Veolia et de la SDE (avec des actionnaires du secteur privé sénégalais). Même scénario dans le secteur aéroportuaire : quel est le sort de la société SHS qui s'est retrouvée subitement éjectée et remplacée par des Turcs à qui on a servi sur un plateau d'argent la gestion de AIBD contre toute attente avec une clause d'exclusivité ? Des Chinois qui raflent tous les marchés routiers y compris ceux pour la remise en état de nos routes. Conséquence, nos entreprises locales de BTP agonisent.
Malgré tout, la praticabilité reste un casque-tête chinois pour nos populations (je pense aux parcours du combattant des populations de Méouane, de Baba Garage, de Keur Samba Kane, de Dinguiraye, de Toubatoul, de Gawane, de Lambaaye etc.). Et si le gouvernement publiait le programme routier du Sénégal et les financements y afférents ?
Toutes ces conventions avec des financements non concessionnels et non préférentiels montrent que la corruption a atteint dans notre pays des proportions jamais égalées. Vous conviendrez avec moi que ça sent quand même un parfum de corruption dans l'air. Puisque rien ne peut justifier la mise à l'écart des entreprises du secteur privé national.
On ne peut pas, non plus, ne pas nous poser la question de savoir ce qui fait courir nos gouvernants vers la signature tous azimuts de contrats de toutes sortes sur nos ressources nationales à moins de quatre mois de la présidentielle. Si ce n'est pas une hypothèque de notre pays, cela lui ressemble fort.
Au plan politique, il convient de noter l'absence de dialogue entre majorité et opposition depuis l'instauration du parrainage citoyen qui a donné le coup de grâce à toute forme de collaboration entre les acteurs politiques. Ceci est loin d'apaiser le contexte pré-électoral avec les suspicions créées par le parrainage. La restauration du dialogue politique est devenue un impératif pour éviter à notre pays tout problème pré ou post électoral.
Au plan social, la crise alimentaire et la famine sont devenues une épée de Damoclès que l’Etat brandit au-dessus de la tête de nos pauvres concitoyens à qui on fait miroiter soit une bourse familiale de 25 000 F tous les 3 mois (moins de 300 F par jour), soit un hypothétique financement de la DER (Délégation à l’Entrepreneuriat Rapide), appâts utilisés aussi dans le cadre de la recherche de parrains pour Benno Bokk Yaakar.
En tout état de cause, le Sénégal, malgré ses énormes potentialités sur le plan des ressources humaines et naturelles avec un sous-sol riche en fer, zircon, pétrole, gaz, phosphate, or, lithium etc., demeure encore parmi les pays pauvres, les plus soutenus, les plus endettés, les plus corrompus et ses jeunes sont toujours en train de braver la mort pour regagner un mythique eldorado qu'ils ne verront jamais.
Dakar, le 05 Novembre 2018
Bougane Gueye Dany
Leader du mouvement citoyen Gueum Sa Bopp