Le journal israélien Yedioth Ahronoth a évoqué ce jeudi les inquiétudes en Israël quant à une vague de sanctions à son encontre, notant qu’à mesure d'une poursuite de la guerre à Gaza, il semblerait que les alliances d’Israël "ont commencé à s'effriter".
Selon le quotidien, "un haut responsable du gouvernement a averti qu’une vague de sanctions contre Israël pourrait éclater et se propager à l’échelle mondiale, alors qu’Israël lutte pour empêcher de nouvelles décisions négatives de ce type".
Yedioth Ahronoth a cité des responsables israéliens (dont les identités n'ont pas été révélées) qui ont fait savoir qu'il "y a le sentiment que les États-Unis poussent leurs alliés occidentaux à faire pression sur Israël concernant les sanctions contre les colons violents et au sujet des questions humanitaires, incluant les allégations de famine à Gaza".
Le journal cite en exemple l'évolution des relations avec le Royaume-Uni et le Canada, entre autres pays.
"Le Royaume-Uni, qui pourrait être considéré comme le deuxième pays ami d’Israël après les États-Unis, a exigé qu’Israël autorise les visites de la Croix-Rouge ou des visites diplomatiques aux détenus des forces d’élite du Hamas, dans le cadre des conditions nécessaires à la poursuite des livraisons d’armes à Israël", a affirmé Yedioth Ahronoth.
Et d'ajouter : "Le ministre britannique des Affaires étrangères, David Cameron, a également averti les responsables israéliens que l'Europe pourrait imposer un embargo sur les armes à Israël si la situation actuelle persiste".
D'après le quotidien israélien, "cette menace fait suite à la décision du Canada d’imposer un embargo sur les armes à Israël en raison de ses violations "présumées" du droit international dans sa guerre contre le Hamas dans la bande de Gaza".
"Israël n'achète pas d'armes au Canada, et le Canada n'a pas acheté d'armes israéliennes au cours de la dernière décennie, ce qui rend cette décision purement symbolique. Cependant, depuis le début de la guerre, le Canada a empêché la vente de 11 véhicules blindés à la police israélienne, et a empêché l'envoi d'équipements de vision nocturne à l'armée israélienne", a détaillé le journal.
Selon la même source, "Les responsables israéliens craignent un effet domino après la décision d'Ottawa, qui est considéré comme un pays très amical, qui pourrait pousser d'autres pays à emboîter le pas".
Le journal a rapporté que "La demande britannique d'autoriser les visites des soldats d'élite détenus intervient dans le contexte de rapports faisant état du refus d'Israël d'autoriser la Croix-Rouge à rendre visite aux détenus du Hamas emprisonnés dans des conditions très strictes.
"Une équipe d’avocats britanniques s’est rendue en Israël au début du mois (mars) et le Royaume-Uni affirme que les actions d’Israël s'opposent au droit international, qui exige de partager la liste des détenus avec la Croix-Rouge ou une autre organisation internationale et d’autoriser les visites", a rapporté le quotidien israélien.
Le journal a expliqué qu'"Israël s'oppose cependant à de telles visites, arguant que le droit international permet de les rejeter pour des exceptions sécuritaires".
Les alliances israéliennes commencent à s'effriter
Le journal évoque le fait qu'"à mesure que la campagne à Gaza progresse, il semble que les alliances d'Israël (avec les pays occidentaux) commencent à s'effriter".
À ce propos, Yedioth Ahronoth a déclaré que "La Première ministre italienne, Giorgia Meloni, a exprimé son opposition à l’offensive terrestre israélienne contre Rafah, créant ainsi la surprise".
"En outre, la Hongrie et la République tchèque, deux pays de l'Union européenne, traditionnellement favorables à Israël et qui opposent leur veto aux initiatives anti-israéliennes, ont retiré leurs objections à l'imposition de sanctions contre des colons prétendument violents", a ajouté le journal.
Yedioth Ahronoth a rapporté que "Lorsque les responsables israéliens ont discuté de cette question avec leurs homologues tchèques et hongrois, la réponse a été : que pouvons-nous faire ? Si les États-Unis imposent des sanctions, nous ne pouvons pas dire non".
Dans un même contexte, le journal a noté que "l’Italie a récemment annoncé qu’elle a stoppé ses ventes d’armes à Israël depuis le 7 octobre, conformément aux lois interdisant la vente d’armes aux zones de conflit".
"Un tribunal néerlandais a arrêté de fournir des pièces détachées d'avions F-35, mais le gouvernement néerlandais tente d'annuler cette décision", a rapporté le quotidien israélien.
Depuis l'année 2006, la Belgique interdit les ventes d’armes à Israël et récemment, la région wallonne a étendu cette interdiction au domaine industriel.
À ce propos, Yedioth Ahronoth a déclaré qu'"Un haut responsable du gouvernement a exprimé son inquiétude quant à la possibilité d’imposer un embargo plus large sur les armes, mais a souligné qu’Israël avait géré la question sans ce soutien dans le passé". [AA]