Connectez-vous

Quatre candidats dans un mouchoir de poche

Samedi 15 Avril 2017

PARIS (Reuters) - Les quatre candidats qui font la course en tête dans les intentions de vote en vue du premier tour de l'élection présidentielle évoluent dans un mouchoir de poche, à neuf jours d'un scrutin plus incertain que jamais.
 
La candidate du Front national, Marine Le Pen, et le leader du mouvement En Marche !, Emmanuel Macron, gardent dans les sondages une légère avance sur le champion de la droite et du centre, François Fillon, et le représentant de La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon.
 
Mais l'écart entre le mieux et le moins bien placé ne dépasse pas trois points, sauf dans le sondage Opinionway-Orpi pour Les Echos et Radio Classique, où il est de six points entre Marine Le Pen (23%) et Jean-Luc Mélenchon (17%). Le socialiste Benoît Hamon paraît lui irrémédiablement lâché.
 
Si la dirigeante d'extrême droite arrive à se qualifier pour le second tour, elle serait battue par tous ses concurrents. François Fillon, lui, mordrait la poussière même contre Jean-Luc Mélenchon et ne gagnerait que contre Marine Le Pen.
 
Les deux coureurs de tête peinent donc à trouver leur second souffle et comptent sur la dernière semaine de campagne, avec ses meetings géants, pour garder ou consolider leur avance.
 
Pour Marine Le Pen, vendredi n'a pas été une bonne journée.
Les juges chargés de l'enquête sur les assistants parlementaires européens du Front national ont demandé la levée de son immunité parlementaire.
 
Mais le phénomène est plus large : impuissante à imposer ses idées dans le débat et gestionnaire prudente de son capital dans les sondages, la présidente du FN n'a encore jamais réussi à donner le ton de la campagne pour la présidentielle, dont le premier tour aura lieu dans neuf jours.
 
BOURGI CHARGE FILLON
François Fillon, lui, poursuit sa lente remontée.
Il a mis en avant la fierté nationale vendredi à Perpignan, dénonçant une nouvelle fois les propos d'Emmanuel Macron sur la colonisation lors d'une visite auprès des descendants de rapatriés d'Algérie pour s'assurer de leur vote. Mais les "affaires" continuent de le poursuivre.
 
Dans un entretien publié vendredi sur le site d'informations Mediapart, l'avocat franco-libanais Robert Bourgi affirme que le candidat et son entourage ont fait pression sur lui pour qu'il ne révèle pas être l'auteur du cadeau vestimentaire, deux costumes d'une valeur de 13.000 euros, qui a compromis la campagne du candidat de la droite après la révélation des emplois présumés de son épouse et ses enfants.
 
Le souverainiste Nicolas Dupont-Aignan, qui est crédité de 3% à 4,% des intentions de vote pour le premier tour de l'élection présidentielle, a quant à lui évoqué des pressions de soutiens de François Fillon pour se retirer, ce que les proches du candidat de la droite ont démenti.
 
Jean-Luc Mélenchon, en pleine montée, voit pour sa part certains pans de son programme faire les gros titres - et pas d'une manière très positive pour lui.
 
Ses proches ont défendu vendredi sa proposition de faire adhérer la France à une "Alliance bolivarienne" avec Cuba et le Venezuela, dénonçant comme un complot les attaques contre le candidat de La France insoumise.
 
Son porte-parole a accusé François Hollande d'attiser la "peur" afin de favoriser Emmanuel Macron à l'approche du premier tour de la présidentielle, le 23 avril.
 
Dans une interview au Point, le chef de l'Etat met en garde contre les "simplifications" et les "falsifications qui font que l'on regarde le spectacle du tribun plutôt que le contenu de son texte", une critique, semble-t-il, adressée à Jean-Luc Mélenchon.
 
"Les bras m'en tombent : on est passé de Hollande 2012, 'mon ennemi c'est la finance', à Hollande 2017, 'mon ennemi c'est Mélenchon'. C'est incroyable!", a réagi Alexis Corbière sur Public Sénat et Sud Radio.

 
Nombre de lectures : 104 fois











Inscription à la newsletter