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Quinze morts dans une frappe israélienne sur la capitale syrienne, selon une ONG

Dimanche 19 Février 2023

Quinze personnes, dont deux femmes, selon une ONG, ont été tuées dimanche lors de frappes israéliennes sur Damas, qui ont visé un quartier abritant le siège de plusieurs services de sécurité.
 
Il s'agit des raids israéliens les plus meurtriers sur la capitale syrienne depuis le début de la guerre civile, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), une organisation non-gouvernementale basée au Royaume-Uni et disposant d'un vaste réseau de sources en Syrie.
 
La frappe a notamment visé le quartier de Kafr Sousa, une zone de haute sécurité qui abrite les sièges de services de sécurité et de renseignement et où vivent de hauts responsables.
 
Le ministère syrien de la Défense a fait état d'un bilan provisoire de cinq morts, "dont un soldat", et de 15 blessés "pour certains dans un état critique".
 
"A 00H22, l'ennemi israélien a commis une agression aérienne depuis le plateau du Golan occupé, visant plusieurs secteurs de Damas et de ses environs, dont des quartiers résidentiels", a affirmé le ministère.
Il a assuré que la DCA syrienne avait "abattu plusieurs missiles".
 
Selon l'OSDH, le bilan atteint 15 morts, dont des civils parmi lesquels deux femmes.
Interrogé par l'AFP, un porte-parole de l'armée israélienne s'est refusé à commenter ces informations. Israël mène régulièrement des frappes, notamment contre les milices pro-iraniennes engagées aux côtés du régime, mais ne les confirme pas. Il est rare que des zones résidentielles de Damas soient ciblées.  
 
Selon un correspondant de l'AFP, un immeuble a été visé et un cratère béant était visible devant l'entrée du bâtiment. Des habitants sortaient dimanche matin des affaires de l'immeuble qui a été évacué. Six autres immeubles proches ont été endommagés. 
 
Selon l'OSDH, le quartier touché abrite un centre culturel iranien, qui n'a pas été endommagé. Il n'a pas été possible de savoir quel objectif était visé.
 
Il s'agit de "l'attaque israélienne la plus meurtrière sur la capitale syrienne" à ce jour, a souligné Rami Abdel Rahmane, le directeur de l'OSDH.
 
Selon lui, des missiles israéliens ont également visé un entrepôt de milices pro-iraniennes et du Hezbollah libanais près de Damas.
 
- Fortes explosions -
 
Les habitants de Damas ont été réveillés par le bruit de fortes explosions.
Le directeur général des Antiquités syriennes, Nazir Awad, a indiqué à l'AFP que des bâtiments historiques situés près de la citadelle de Damas avaient été "gravement endommagés à la suite de la chute d'un missile israélien".
 
Le correspondant de l'AFP a constaté que ces bâtiments étaient endommagés, mais que la citadelle était intacte. Selon l'OSDH, ces dégâts pourraient être dus au souffle des explosions ou à la chute d'obus de la DCA syrienne.
 
Une femme a été tuée dans le quartier de Mazraa, au coeur de Damas, et pourrait également avoir été victime de la chute d'un obus de la DCA, selon l'OSDH.
 
A Téhéran, le porte-parole de la diplomatie iranienne, Nasser Kanani, a "fermement condamné les attaques du régime sioniste contre des cibles à Damas et dans sa banlieue, y compris contre certains immeubles résidentiels".
 
A Gaza, le Hamas et le Jihad islamique, deux organisations islamistes palestiniennes, ont également dénoncé les frappes israéliennes.
 
Depuis le début de la guerre en Syrie en 2011, Israël a mené des centaines de frappes aériennes chez son voisin, ciblant prioritairement des positions de l'armée syrienne, des forces iraniennes et du Hezbollah libanais, alliés du régime syrien.
 
Israël commente rarement ses frappes contre la Syrie mais affirme régulièrement qu'il ne laissera pas l'Iran étendre son influence à ses frontières.
 
Début janvier, des frappes avaient visé l'aéroport international de Damas. Selon l'OSDH, l'attaque avait visé "des positions du Hezbollah et de groupes pro-iraniens dans l'aéroport et ses environs, y compris un dépôt d'armes".
 
Fin 2022, dans la présentation de ses perspectives pour 2023, l'armée israélienne avait prévenu qu'elle "n'accepter(ait) pas un Hezbollah 2.0 en Syrie".  
 
Les frappes israéliennes sont les premières depuis le séisme du 6 février qui a frappé la Turquie et la Syrie, faisant au moins 3.688 morts dans ce pays. (AFP)
 
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