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Rapport : Les médias britanniques ont fait preuve de partialité en faveur d'Israël lors de la guerre de Gaza

Jeudi 7 Mars 2024

Selon un rapport publié mercredi, les médias britanniques ont fait preuve d'un parti pris significatif dans leur couverture des événements de Gaza depuis le 7 octobre, avec un "discours émotionnel" décrivant les Israéliens comme victimes d'attaques, dans une proportion de 11 fois supérieure à celle des Palestiniens.

 

Le rapport, intitulé "Media Bias Gaza 2023-24", a mis en évidence "d'importants partis pris dans la couverture médiatique" au Royaume-Uni concernant le conflit israélo-palestinien, selon le Centre de surveillance des médias (CfMM), organe du Conseil musulman de Grande-Bretagne (MCB).

 

Cette longue étude a révélé que la plupart des chaînes de télévision britanniques prônent massivement le "droit d'Israël à se défendre", occultant dans une proportion de cinq pour un tout ce qui a trait aux droits des Palestiniens.

 

"Dans les émissions télévisées, les points de vue israéliens sont cités près de trois fois plus que les points de vue palestiniens. Dans les informations en ligne, c'est presque deux fois plus", note le rapport.

 

En outre, 76 % des articles en ligne décrivent le conflit comme une "guerre entre Israël et le Hamas" et seulement 24 % mentionnent la "Palestine".

 

"Les voix pro-palestiniennes font l'objet d'une représentation erronée et d'une diffamation de la part des médias, ce qui perpétue des stéréotypes nuisibles", indique le rapport, qui ajoute que les chaînes d'information de droite et les publications britanniques de droite sont "en première ligne pour déformer l'image des manifestants pro-palestiniens, en les qualifiant d'antisémites, de violents ou de pro-Hamas".

 

Par ailleurs, 361 séquences d'informations télévisées ont été diffusées avec les termes "décapité" et "bébés", dont près de 50 % sur les chaînes britanniques de droite Talk TV (27 %) et GB News (20 %), Sky News comptant pour 14 %, indique le rapport, qui a examiné une vaste gamme de données, analysant 176 627 séquences télévisées provenant de plus de 13 diffuseurs et 25 515 articles d'actualité provenant de plus de 28 sites web de médias britanniques en ligne.

 

L'étude a également révélé que les reportages télévisés sur les points de vue israéliens étaient référencés près de trois fois plus (4 311) que les points de vue palestiniens (1 598).

 

Dans les actualités en ligne, c'est presque deux fois plus (2 983 contre 1 737).

 

En ce qui concerne le vocabulaire utilisé, l'étude a montré que la couverture médiatique mettait en évidence une tendance inquiétante où le langage émotionnel "soulignait de manière disproportionnée les souffrances israéliennes tout en minimisant les pertes palestiniennes".

 

L'étude a également porté sur la corrélation entre la crise et l'islamophobie, d'autant plus que les crimes de haine islamophobe ont augmenté de 335 % depuis le 7 octobre.

 

"Dans l'ensemble, les Palestiniens méritent d'être présentés comme des êtres humains jouissant de tous les droits inaliénables dont jouissent tous les peuples. Cela nécessite également de savoir comment ces droits ont été bafoués dans le cadre d'une guerre perpétuelle contre eux, dont les origines remontent à plusieurs décennies avant le 7 octobre 2023", a déclaré Faisal Hanif, l'auteur principal du rapport.

 

"Alors que les organisations médiatiques abordent les complexités du conflit, il est impératif de respecter les principes d'équité, d'exactitude et d'inclusivité, en veillant à ce que toutes les voix soient entendues et que toutes les perspectives soient représentées", a pour sa part déclaré Rizwana Hamid, directrice du CfMM.

 

Israël mène une offensive militaire meurtrière contre la Bande de Gaza depuis l'attaque menée, le 7 octobre, par le mouvement de résistance palestinien Hamas, qui, selon Tel Aviv, aurait fait près de 1 200 morts.

 

Depuis, plus de 30 700 Palestiniens ont été tués et quelque 72 000 autres blessés dans un contexte de destruction massive et de pénurie de produits de première nécessité.

 

Israël a également imposé un blocus paralysant à la Bande de Gaza, exposant sa population, en particulier les habitants du nord de Gaza, à la famine.

 

La guerre israélienne a poussé 85 % de la population de Gaza à se déplacer à l'intérieur du territoire, dans un contexte de pénurie aiguë de nourriture, d'eau potable et de médicaments, tandis que 60 % des infrastructures de l'enclave ont été endommagées ou détruites, selon les Nations unies.

 

Israël est poursuivi devant la Cour Internationale de Justice (CIJ) pour "crime de génocide". Un arrêt rendu en janvier a enjoint Tel-Aviv de mettre fin aux actes à caractère génocidaire et de prendre des mesures pour garantir l'acheminement de l'aide humanitaire à la population civile de la Bande de Gaza. [AA]

 
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