Les dirigeants et responsables des États arabes ont appelé, lundi, à mettre immédiatement fin au génocide perpétré par Israël contre les Palestiniens dans la Bande de Gaza et à l'arrêt de son agression contre le Liban. Le président sénégalais, lui, y a fustigé l’inaction du Conseil de sécurité des Nations Unies.
C’est ce qui ressort des discours des représentants du Koweït, du Bahreïn, du Sultanat d'Oman, du Soudan, de la Mauritanie, de la Ligue des États arabes et de l'Organisation de la coopération islamique, à l'occasion d'un sommet arabo-islamique extraordinaire qui s'est tenu dans la capitale saoudienne, Riyad.
Le sommet a abordé les moyens de mettre fin au génocide israélien à Gaza et au Liban, qualifiant la réunion de prolongement d'un sommet arabo-islamique conjoint tenu à Riyad au mois de novembre de l'année dernière, selon un communiqué du ministère saoudien des affaires étrangères.
** Génocide
Selon le président sénégalais Bassirou Diomaye Faye, « le peuple palestinien est exposé à un meurtre de masse sans précédent. Ces actes inhumains se passent sous nos yeux ». C’est pourquoi « nous ne pouvons pas rester silencieux face à cette injustice », a-t-il ajouté. Au passage, il a dénoncé « l’inaction du Conseil de sécurité des Nations unies qui perd, par cela, de sa crédibilité ».
« En ce moment critique pour la Palestine et le Liban, nous devons rester unis pour la paix, la justice et la dignité. Le Sénégal réaffirme son soutien ferme aux peuples palestinien et libanais et appelle à un cessez-le-feu immédiat pour mettre fin à la spirale de violence ».
Pour sa part, le prince héritier du Koweït, le cheikh Sabah Al-Khaled Al-Sabah, a condamné les agissements d'Israël dans la Bande de Gaza, les qualifiant de « génocide » et de meurtre systématique de Palestiniens.
Il a souligné qu'Israël ne devait pas être placé au-dessus du droit international, avertissant que « les institutions internationales se trouvent aujourd'hui à la croisée des chemins, alors que le génocide se poursuit à Gaza et au Liban ».
Khalid bin Abdullah Al Khalifa, vice-premier ministre du Bahreïn, a souligné que la guerre prolongée contre la Bande de Gaza et son extension au Liban avaient exacerbé les tensions et l'escalade militaire dans la région.
Il a appelé la communauté internationale à prendre des mesures décisives, à assumer ses responsabilités sur les plans humanitaire et juridique et à mettre immédiatement fin aux hostilités à Gaza et au Liban afin d'éviter une nouvelle escalade.
**Une escalade dangereuse
Le ministre omanais des affaires étrangères, Badr bin Hamad Al Busaidi, a déclaré que la situation tragique qui prévaut actuellement en Palestine et au Liban a dangereusement aggravé les tensions au Moyen-Orient, menaçant la stabilité régionale.
Une véritable stabilité dans la région ne peut être atteinte que par une vision globale fondée sur la justice et les droits, a-t-il déclaré.
Le président mauritanien Mohamed Ould Cheikh Ghazouani s'est fait l'écho de ces mêmes préoccupations, critiquant Israël pour la poursuite de ses destructions et de son génocide à Gaza, malgré la pression internationale visant à y mettre un terme.
Il a ajouté qu'un cessez-le-feu et des efforts visant à accorder au peuple palestinien l'indépendance qui lui revient de droit, avec Jérusalem-Est comme capitale, sont des conditions préalables à une paix et une sécurité durables dans la région.
Abdel Fattah al-Burhan, président du Conseil de souveraineté du Soudan, a appelé la communauté internationale à accélérer la mise en œuvre d'une solution à deux États et d'un cessez-le-feu, et à empêcher l'extension du conflit, en mettant notamment fin au déplacement forcé de la population de Gaza et en veillant à ce que l'aide humanitaire parvienne aux personnes déplacées.
** Inaction internationale
Sur le plan organisationnel, Hussein Ibrahim Taha, Secrétaire général de l'Organisation de la coopération islamique, a condamné « l'agression militaire incontestable et le génocide » d'Israël en Palestine et au Liban, appelant à un cessez-le-feu immédiat et total.
Le Secrétaire général de la Ligue arabe, Ahmed Aboul Gheit, a abondé dans le même sens, reprochant à la communauté internationale de ne pas avoir fait obstacle à la soif de sang d'Israël, qui a déclenché un cycle de violence de Gaza au Liban, mettant gravement en péril la stabilité de la région.
Il a souligné qu'un cessez-le-feu immédiat à Gaza et au Liban était essentiel, le sommet envoyant un message fort signifiant que le danger a atteint un niveau qui ne peut plus être toléré.
À la fin du mois dernier, l'Arabie saoudite a appelé à la tenue d'un sommet conjoint arabo-islamique de suivi pour faire face à la poursuite de l'agression israélienne contre les territoires palestiniens et le Liban, ainsi qu'à l'aggravation de la situation dans la région.
Les tensions régionales se sont intensifiées en raison de l'offensive meurtrière d'Israël sur la Bande Gaza, laquelle a fait plus de 43 000 morts, principalement des femmes et des enfants, depuis le 7 octobre de l'année dernière.
Le conflit s'est étendu au Liban, Israël lançant des frappes meurtrières dans tout le pays. Selon les autorités sanitaires libanaises, plus de 3 200 personnes ont été tuées et quelque 13 800 autres blessées dans les attaques israéliennes depuis le mois d’octobre de l'année dernière.
Au mépris des mises en garde internationales selon lesquelles la région du Moyen-Orient était au seuil d'une guerre régionale, Tel-Aviv a élargi le conflit le 1er octobre dernier, en lançant une offensive au sol dans le sud du Liban. [IMPACT.SN avec AA]