Le débat sur le "nouveau pacte ferroviaire" a été marqué lundi par de premières passes d'armes à l'Assemblée, au quatrième jour d'une grève toujours très suivie des cheminots qui ont manifesté dans plusieurs villes, avant une reprise "progressive" du trafic SNCF prévue mardi.
La ministre des Transports, Elisabeth Borne, a défendu devant les députés une réforme "impérative" et plaidé pour un débat "délesté des fantasmes et des contre-vérités qui le polluent". Vantant une réforme "pour les usagers", elle a récusé toute volonté du gouvernement de "passer en force".
D'emblée, les députés de gauche sont montés au créneau, Insoumis et communistes accusant respectivement le gouvernement de "vouloir porter à la ceinture le scalp" des cheminots ou de bâtir la réforme "sur des contre-vérités".
Nouvelle Gauche a aussi affiché ses "divergences" sur la dette, les investissements ou encore le statut des cheminots, le nouveau patron du PS, Olivier Faure, estimant qu'avec une négociation qui "n'est en pas une" le gouvernement va "rencontrer la colère" des cheminots, "mais aussi des usagers et des Français".
En défense, plusieurs élus LREM ont appelé la gauche à "sortir des caricatures" ou défendu le "courage" de la réforme, Laurianne Rossi, ex-employée de la SNCF, dénonçant ceux qui voudraient "figer le train de la SNCF dans un passé de carte postale".
LR, pour qui ce n'est pas une réforme "courageuse" car elle ne va pas assez loin à ses yeux, a aussi dénoncé "un texte bâclé", critiquant à l'instar de la gauche la méthode avec des amendements du gouvernement "arrivés en catimini".
La ministre a rétorqué que cette méthode "vise à concilier urgence à agir et volonté de mener une large concertation". Interpellée sur tous les bancs sur "l'angle mort" de la dette du groupe ferroviaire, elle a observé que "ce n'est pas faire preuve d'arrogance que de dire qu'aucun gouvernement ne s'en est occupé jusqu'à présent"
"Nous y travaillons sérieusement", a-t-elle assuré, en affirmant qu'il s'agit "d'éviter qu'elle se reconstitue".
- "Agiter les peurs" -
Quant au changement de statut programmé de la SNCF, elle a assuré que cela n'était pas une privatisation, plaidant pour arrêter "d'agiter les peurs". Le gouvernement a prévu, par le biais d'un amendement, d'inscrire dans la loi que la SNCF, avec ses filiales, constituera un "groupe public unifié", au capital "intégralement détenu par l’État".
Peu avant l'ouverture des débats en première lecture, plusieurs centaines de cheminots et sympathisants s'étaient rassemblés sur l'esplanade des Invalides, non loin du Palais Bourbon, pour défendre "l'avenir du service public ferroviaire".
"Cheminots en colère on va pas se laisser faire !" ou "ça va péter!", scandaient entre les explosions de pétards les manifestants, chasubles aux couleurs de leurs syndicats (CGT, Unsa, Sud, CFDT, FO) sur le dos. Environ 300 d'entre eux sont ensuite partis en manifestation sauvage vers la tour Eiffel avant de se disperser. Des rassemblements et défilés ont aussi eu lieu à Lyon, Lille, ou Marseille.
- Reprise "progressive" -
Après une deuxième séquence de deux jours de grève, la SNCF prévoyait pour mardi une "reprise progressive" du trafic. La circulation des TGV sera normale mais les lignes régionales (Transilien et TER) et Intercités resteront légèrement perturbées.
Un quart des cheminots (24,9%) inscrits au planning lundi étaient en grève en milieu de matinée, contre 29,7% le 4 avril, selon les chiffres de la SNCF. Les conducteurs (75% de grévistes) et les contrôleurs (71%) sont restés très mobilisés, les aiguilleurs dans une moindre mesure (35%).
Lundi, le trafic est resté "très perturbé" avec un TGV sur cinq, un Transilien et un TER sur trois et un Intercités sur six en circulation.
Face au conflit, qui a déjà coûté "une centaine de millions d'euros" à la SNCF selon son patron Guillaume Pepy, le Premier ministre avait assuré dimanche que l'exécutif irait "jusqu'au bout" de son projet. Pour Edouard Philippe, les grandes lignes de la réforme ne sont "pas négociables", la discussion n'étant possible que sur ses "modalités".
"Personne ne veut d'un conflit dur qui dure mais pour l'instant, on est face à un mur" et les cheminots n'ont "aucun" autre choix que la grève, a répliqué le leader de la CGT, Philippe Martinez. Son homologue de la CFDT, Laurent Berger, s'est inquiété d'une guerre des mots où "chacun montre ses muscles".
Avec la concertation, le ministère des Transports "a occupé le terrain pour jouer la montre et maintenant on est devant le fait accompli" avec le début du débat parlementaire, a relevé Roger Dillenseger (Unsa-ferroviaire). Le gouvernement "se limite à gagner du temps", jusqu'à ce que le passage à l'Assemblée soit terminé, abonde Erik Meyer (SUD-Rail).
Resté discret jusqu'ici, le président Emmanuel Macron va entrer dans l'arène jeudi, dans le journal de 13H de TF1. Quelques heures avant le prochain épisode de deux jours de grève.
La ministre des Transports, Elisabeth Borne, a défendu devant les députés une réforme "impérative" et plaidé pour un débat "délesté des fantasmes et des contre-vérités qui le polluent". Vantant une réforme "pour les usagers", elle a récusé toute volonté du gouvernement de "passer en force".
D'emblée, les députés de gauche sont montés au créneau, Insoumis et communistes accusant respectivement le gouvernement de "vouloir porter à la ceinture le scalp" des cheminots ou de bâtir la réforme "sur des contre-vérités".
Nouvelle Gauche a aussi affiché ses "divergences" sur la dette, les investissements ou encore le statut des cheminots, le nouveau patron du PS, Olivier Faure, estimant qu'avec une négociation qui "n'est en pas une" le gouvernement va "rencontrer la colère" des cheminots, "mais aussi des usagers et des Français".
En défense, plusieurs élus LREM ont appelé la gauche à "sortir des caricatures" ou défendu le "courage" de la réforme, Laurianne Rossi, ex-employée de la SNCF, dénonçant ceux qui voudraient "figer le train de la SNCF dans un passé de carte postale".
LR, pour qui ce n'est pas une réforme "courageuse" car elle ne va pas assez loin à ses yeux, a aussi dénoncé "un texte bâclé", critiquant à l'instar de la gauche la méthode avec des amendements du gouvernement "arrivés en catimini".
La ministre a rétorqué que cette méthode "vise à concilier urgence à agir et volonté de mener une large concertation". Interpellée sur tous les bancs sur "l'angle mort" de la dette du groupe ferroviaire, elle a observé que "ce n'est pas faire preuve d'arrogance que de dire qu'aucun gouvernement ne s'en est occupé jusqu'à présent"
"Nous y travaillons sérieusement", a-t-elle assuré, en affirmant qu'il s'agit "d'éviter qu'elle se reconstitue".
- "Agiter les peurs" -
Quant au changement de statut programmé de la SNCF, elle a assuré que cela n'était pas une privatisation, plaidant pour arrêter "d'agiter les peurs". Le gouvernement a prévu, par le biais d'un amendement, d'inscrire dans la loi que la SNCF, avec ses filiales, constituera un "groupe public unifié", au capital "intégralement détenu par l’État".
Peu avant l'ouverture des débats en première lecture, plusieurs centaines de cheminots et sympathisants s'étaient rassemblés sur l'esplanade des Invalides, non loin du Palais Bourbon, pour défendre "l'avenir du service public ferroviaire".
"Cheminots en colère on va pas se laisser faire !" ou "ça va péter!", scandaient entre les explosions de pétards les manifestants, chasubles aux couleurs de leurs syndicats (CGT, Unsa, Sud, CFDT, FO) sur le dos. Environ 300 d'entre eux sont ensuite partis en manifestation sauvage vers la tour Eiffel avant de se disperser. Des rassemblements et défilés ont aussi eu lieu à Lyon, Lille, ou Marseille.
- Reprise "progressive" -
Après une deuxième séquence de deux jours de grève, la SNCF prévoyait pour mardi une "reprise progressive" du trafic. La circulation des TGV sera normale mais les lignes régionales (Transilien et TER) et Intercités resteront légèrement perturbées.
Un quart des cheminots (24,9%) inscrits au planning lundi étaient en grève en milieu de matinée, contre 29,7% le 4 avril, selon les chiffres de la SNCF. Les conducteurs (75% de grévistes) et les contrôleurs (71%) sont restés très mobilisés, les aiguilleurs dans une moindre mesure (35%).
Lundi, le trafic est resté "très perturbé" avec un TGV sur cinq, un Transilien et un TER sur trois et un Intercités sur six en circulation.
Face au conflit, qui a déjà coûté "une centaine de millions d'euros" à la SNCF selon son patron Guillaume Pepy, le Premier ministre avait assuré dimanche que l'exécutif irait "jusqu'au bout" de son projet. Pour Edouard Philippe, les grandes lignes de la réforme ne sont "pas négociables", la discussion n'étant possible que sur ses "modalités".
"Personne ne veut d'un conflit dur qui dure mais pour l'instant, on est face à un mur" et les cheminots n'ont "aucun" autre choix que la grève, a répliqué le leader de la CGT, Philippe Martinez. Son homologue de la CFDT, Laurent Berger, s'est inquiété d'une guerre des mots où "chacun montre ses muscles".
Avec la concertation, le ministère des Transports "a occupé le terrain pour jouer la montre et maintenant on est devant le fait accompli" avec le début du débat parlementaire, a relevé Roger Dillenseger (Unsa-ferroviaire). Le gouvernement "se limite à gagner du temps", jusqu'à ce que le passage à l'Assemblée soit terminé, abonde Erik Meyer (SUD-Rail).
Resté discret jusqu'ici, le président Emmanuel Macron va entrer dans l'arène jeudi, dans le journal de 13H de TF1. Quelques heures avant le prochain épisode de deux jours de grève.