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Sécurité routière : l'Etat fait marche arrière pour négocier l'application des nouvelles mesures avec les transporteurs

Mercredi 18 Janvier 2023

Après avoir décrété un paquet de mesures administratives et coercitives visant à juguler les accidents mortels qui s'enchaînent aux quatre coins du territoire national, le gouvernement sénégalais revient à la réalité. Passé la grande émotion née du drame des 42 morts de Sikilo, il recule et veut négocier la mise en oeuvre des dites mesures en bonne intelligence avec les syndicats de transporteurs.


Un bus voyageurs-bagages sur la route de Tambacounda (Sénégal)
Un bus voyageurs-bagages sur la route de Tambacounda (Sénégal)
L’Etat va privilégier le dialogue et la négociation avec les acteurs des transports terrestres, aussi bien dans la prise des décisions que dans leur application, a assuré, mardi, à Dakar, le ministre des Infrastructures, des Transports terrestres et du Désenclavement, Mansour Faye.
 
‘’Le gouvernement a accédé à la demande des transporteurs en établissant une période transitoire d’un an pour la mise en œuvre de cette mesure’’, a dit M. Faye lors d’une conférence de presse, en parlant de l’assouplissement de la mesure prise initialement pour interdire les porte-bagages.
 
‘’Il ne s’agit pas d’un recul du gouvernement’’, a-t-il martelé, estimant que les autorités gouvernementales ont fait des ‘’efforts’’ en vue du ‘’renouvellement du transport interurbain’’.
 
Le gouvernement a annoncé une vingtaine de mesures, dont l’application est censée garantir un renforcement de la sécurité routière, à la suite de l’accident à l’origine de la mort de 42 personnes, dimanche 8 janvier, dans la région de Kaffrine (centre). Les mesures avaient été prises lors d’un conseil interministériel tenu dans la foulée de l’accident.
 
Des transporteurs ont dénoncé ces décisions et ont menacé d’observer une grève générale pour contraindre les pouvoirs publics à y renoncer.
 
Parmi les mesures annoncées par le Premier ministre, Amadou Ba, figuraient l’interdiction du transport interurbain entre 23 heures et 5 heures, le retrait de la circulation de certains véhicules, la suspension des importations de pneus d’occasion et l’interdiction de leur vente sur le territoire national, ainsi que la limitation des chargements.
 
En attendant, ‘’les porte-bagages seront limités à 50 centimètres pour les véhicules de 7 à 8 places, et de 70 centimètres pour les autres véhicules de transport de voyageurs’’, a annoncé Mansour Faye.
 
Le gouvernement est en train de travailler à un ‘’mécanisme’’ dont la finalité est de décentraliser le contrôle technique des véhicules, qui s’effectue presque seulement à Dakar.
 
Huit centres de contrôle technique seront implantés dans d’autres régions, a déclaré M. Faye.
 
Il a également annoncé un assouplissement de la décision relative à la durée d’exploitation des voitures de transport de voyageurs et de marchandises. Elle va passer de dix à vingt ans pour les véhicules de transport public de voyageurs, et de 15 à 25 pour les véhicules de transport de marchandises.
 
Dans un premier temps, le Premier ministre avait demandé au ministre chargé des Transports terrestres, lundi 9 janvier, de limiter à dix ans la durée d’exploitation des véhicules de transport de personnes, et à quinze ans celle des véhicules de transport de marchandises.
 
Mansour Faye estime que les accidents de la route n’ont jamais fait autant de victimes au Sénégal en une semaine, avec la mort de 64 personnes dans deux collisions de voitures, dont la dernière a eu lieu lundi 16 janvier dans la région de Louga (nord).
Il a invité les acteurs des transports terrestres à faire preuve de ‘’dépassement’’.
 
‘’Il s’agit de nous unir pour lutter contre les accidents de la route’’, a dit M. Faye, estimant que ‘’ne pas agir serait une négligence coupable que l’Etat ne peut endosser’’.
 
Le gouvernement ‘’réagira à la hauteur de la gravité de ces événements’’, a-t-il promis en parlant des deux accidents survenus avec un intervalle d’une semaine.
 
Mansour Faye s’est réjoui de la ‘’démarche républicaine’’ des syndicats de transporteurs, qui ont proposé à leur ministère de tutelle d’affecter la subvention annoncée sur les prix du transport à un fonds destiné au ‘’renouvellement’’ du parc destiné au transport interurbain. (Avec APS)
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1.Posté par Me François JURAIN le 25/01/2023 10:11
L'état aurait peut être dû privilégier l'intelligence avant toute chose, mais avec un tel ministre, il y a dans ma réflexion une incompatibilité que tout le monde aura décelée, sauf le principal intéressé...
Déjà, un ministre ne doit jamais prendre des décisions à chaud, sur des évènements tragiques. Il doit se donner le temps de la réflexion, à condition bien sur, qu'il soit capable de réfléchir, ce qui, dans le cas présent, n'est pas gagné!
Déjà, il devrait aller voir son beau frère, et lui demander pourquoi en son temps il avait pris cett stupide mesure, de ramener l'âge des véhicules importés de 5 ans à 8 ans: puisqu'il faut trouver des coupables, au moins en voilà déjà un!
Ensuite, c'est bien gentil de prendre des mesures, encore faut il qu'elles soient appliquées! ce qui n'et manifestement pas le cas! Au lendemain de ces accidents tragiques, on a vu fleurir une multitude de casques, chez les conducteurs de deux roues: il ne faut pas exagérer, seul le conducteur en était garni, pour les passagers, eux, c'est une autre affaire! Mais cela n'a duré que quelques jours, car la situation antérieure a vite pris le dessus: pas de casque, pas de plaques d'immatriculation pour la plupart...Que fait la police? rien! interrogé, un policier m'a répondu: quand on veut verbaliser, ils ne s'arrêtent pas! Cela s'appelle un délit de fuite, et dans ce cas, le policier relève l'immatriculation...sauf qu'ils n'ont pas de plaques, comme dit plus haut.
Quant aux camions et autres transports en communs, les trois jours qui ont suivi ces tragédies, ils ont été arrêtés, contrôlés, et puis petit à petit, les porte bagages ont été vite rechargés, 50 cm, 70cm, 1mètre...pour revenir à la situation antérieure. Pour les pneus, principal responsable des accidents, c'est une véritable catastrophe, ce que tout le monde peut constater, bref, des mesures ont été prises, mais comme annoncé par moi même, elle ne sont pas appliquées et ne le seront jamais.
Mais si ces transports-corbillards existent, et qu'ils rencontrent un franc succès, encore faut il se demander pourquoi? Et bien tout simplement parce qu'ils ne sont pas cher, et que si les gens utilisent ces transports au péril de leur vie, c'est tout simplement parce qu'ils n'ont pas les moyens de faire autrement. Tout le monde ne peut pas se permettre, parc que le taux de pauvreté dans le pays n'a pas diminué depuis dix ans, de payer mille francs un billet de TER, car la majorité des sénégalais qui ont un réel besoin de se déplacer, ne compte même pas les billets, mais les pièces.
Alors, même si l'on ne peut pas approuver la réaction des syndicats de transports, qui jouent et abusent de leur pouvoir de nuisance, il conviendrait de remonter aux vrais responsables de cette situation qui n'en est certainement ps à son terminus, et si négociation il devit y avoir, moi je suggere aux syndicats de mettre dans la balance une négociation qui m'apparait urgente: nous changeront nos pneus usagers pour des pneus en meilleur état, le jour ou vous changerez ce ministre, pour que nous puissions avoir un interlocuteur intelligent et compétent!
Bon, d'accord, c'est pas gagné, mais qui n'essaie rien n'a rien!
Ceci dit, les syndicats n'ont rien à craindre, puisqu'en coulisse, on leur donnera l'assurance que ces mesures ne seront pas appliquées ou appliquées avec la plus grande bienveillance!
Quand aux malheureux morts et bien, ils ne seront pas morts pour rien: ils auront participé bien involontairement à l'imposition d'un troisième mandat illégal et illicite!
Pas sur que tout le monde y trouve son compte, mais la politique est ce qu'elle est, surtout au SENEGAL!
Me François JURAIN

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