Les élections sénatoriales ont confirmé dimanche 24 septembre une tendance à la stabilité de la Chambre haute dominée par la droite, et les difficultés du camp présidentiel. La secrétaire d'Etat à la citoyenneté Sonia Backès, seule ministre en lice à l'échelle nationale, a été battue au second tour en Nouvelle-Calédonie par l'indépendantiste Robert Xowie.
Le scrutin a été également marqué par le retour du RN au Palais du Luxembourg. A l'aube de chauds débats parlementaires sur l'immigration et le budget, les nouveaux équilibres sont particulièrement scrutés.
Les élections sénatoriales ont confirmé dimanche 24 septembre une tendance à la stabilité de la Chambre haute, dominée par la droite, et les difficultés du camp présidentiel, qui a a enregistré une défaite emblématique.
La secrétaire d'Etat à la citoyenneté Sonia Backès, seule ministre en lice à l'échelle nationale, a été battue au second tour en Nouvelle-Calédonie par l'indépendantiste Robert Xowie.
Cette défaite pourrait-elle conduire Sonia Backès à quitter le gouvernement, une règle jusqu'ici appliquée par le président de la République pour ses ministres aux législatives ? Ni l'Elysée ni Matignon n'ont répondu à l'AFP dans l'immédiat à ce sujet.
Le résultat est en tout cas jugé "d'extrême bon augure" par le leader LFI Jean-Luc Mélenchon, se refusant à y voir seulement un "phénomène local".
A moins de huit mois du prochain grand rendez-vous électoral des européennes, 170 des 348 sièges de sénateurs sont à pourvoir pour six ans dans une quarantaine de départements, des Landes au Pas-de-Calais en passant par Paris, l'Île-de-France ou Mayotte. Les 178 autres le seront en 2026.
Deux modes de scrutin cohabitent pour ces sénatoriales à la campagne discrète: dans les départements où sont élus un ou deux sénateurs, l'élection a lieu au scrutin majoritaire à deux tours (un tour le matin, l'autre l'après-midi); et dans les autres départements, elle a lieu au scrutin proportionnel de liste à un tour.
Le premier tour a d'ailleurs pris fin dans les départements ruraux, avec plusieurs sortants reconduits: 12 des 15 premiers sénateurs élus dimanche étaient déjà en poste. Scrutin également clos à Saint-Pierre-et-Miquelon, où l'ancienne ministre des Outre-mer Annick Girardin a été élue. Mais il faudra attendre quelques heures avant de faire les comptes.
Un hémicycle encore attaché au traditionnel clivage gauche-droite
La droite avance sans pression dans le sillage de son leader Gérard Larcher (74 ans), en lice pour un sixième mandat de sénateur dans les Yvelines avant une confirmation plus que probable à son poste de président du Sénat le 2 octobre.
"Par les temps politiques difficiles et instables que l'on connaît, la stabilité est déjà une grande victoire", a affirmé à l'AFP Bruno Retailleau, le patron du groupe LR, actuellement crédité de 145 sénateurs sur 348 au total.
Dans un hémicycle encore attaché au traditionnel clivage gauche-droite, reflet des élections municipales, le Parti socialiste (PS) compte bien rester le deuxième groupe du Sénat (64 sénateurs actuellement).
"Symboliquement, c'est important", a reconnu le chef de file socialiste et candidat dans le Nord, Patrick Kanner, satisfait d'avoir signé "un accord gagnant-gagnant" avec les communistes et les écologistes dans une quinzaine de départements.
Avec une ambition sous-jacente: atteindre les 100 sénateurs de gauche dans l'hémicycle, contre 91 avant ce renouvellement.
Chez les Verts, M. Jadot devrait rejoindre un groupe légèrement renforcé, notamment par Mathilde Ollivier, élue sénatrice des Français de l'étranger, à seulement 29 ans. Cette alliance n'a pas plu à la France insoumise, écartée faute de disposer d'un maillage local suffisant pour garnir les rangs du Sénat.
Minoritaire et dispersée dans plusieurs groupes au Sénat, la majorité présidentielle risque aussi de payer les limites de son ancrage local. Le parti Horizons d’Édouard Philippe semble de son côté plus fringant après ses victoires municipales à Reims ou à Angers, synonymes de sièges quasi-acquis.
Le scrutin est marqué par le retour du RN au Palais du Luxembourg. L'extrême droite a déjà obtenu un premier siège dans le Pas-de-Calais avec Christopher Szczurek, premier adjoint à Hénin-Beaumont, fief frontiste.
Autant d'enjeux pour une chambre haute revenue ces derniers mois sur le devant de la scène médiatique avec des commissions d'enquête remarquées (Benalla, Fonds Marianne...), et qui vante le sérieux de ses débats face au tumulte de l'Assemblée.