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Sergueï Lavrov termine sa tournée africaine par le Tchad, dernier allié de la France au Sahel

Jeudi 6 Juin 2024

Sergueï Lavrov reçu à N'Djamena par le Président Mahamat Idriss Deby
Sergueï Lavrov reçu à N'Djamena par le Président Mahamat Idriss Deby

Le chef de la diplomatie russe a poursuivi son offensive africaine, du 3 au 5 juin, avec cette fois quatre pays qui, comme le Tchad, étaient jusque-là considérés comme relevant du « pré carré » français. Il avait précédemment visité la Guinée, le Congo-Brazzaville et le Burkina Faso...

 

La Russie est encore peu implantée au Tchad, mais les deux pays entretiennent une relation de basse intensité, ponctuée de contacts réguliers et de visites diplomatiques, depuis la signature en 2013 d’un « plan de coopération ». Leurs rapports se sont néanmoins refroidis au début de la transition entamée à la suite de la mort du président Idriss Déby Itno, tué en avril 2021...

 

Les relations se sont ensuite progressivement réchauffées, jusqu’à atteindre leur point d’orgue en janvier 2024, lorsque Vladimir Poutine a reçu à Moscou, avec tous les honneurs, son homologue tchadien. Le chef de l’Etat russe a félicité Mahamat Idriss Déby d’avoir « réussi à stabiliser la situation » au Tchad et a affirmé que la Russie y « contribuerait par tous les moyens possibles »...

 

De basse intensité mais régulières, des opérations de désinformation ciblent le Tchad : annonce d’opérations conjointes entre Wagner et l’armée tchadienne, médiation russe dans la libération de prisonniers tchadiens… Des informations à chaque fois démenties par l’état-major tchadien. Mais si N’Djamena dispose d’une armée aguerrie qui pourrait prendre ombrage du recours à des forces paramilitaires, la Russie a déjà offert ses services dans d’autres domaines. 

 

Lors de l’élection présidentielle du 6 mai, la présence de Maksim Shugaley, spécialiste russe des campagnes d’influence politique en Afrique et proche de Wagner, a ainsi été remarquée. Au Tchad comme dans d’autres pays africains qui ont choisi la neutralité dans la lutte d’influence à laquelle se livrent Paris et Moscou sur le continent, l’atout majeur de la Russie pourrait être politique, en présentant un modèle qui privilégie l’ordre et la souveraineté plutôt que la démocratie et les droits humains. [Le Monde]

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