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Six soldats syriens tués dans une riposte turque

Lundi 3 Février 2020

L'artillerie et l'aviation turques ont bombardé lundi des positions du régime dans le nord-ouest de la Syrie, tuant au moins six soldats, en riposte à des tirs qui avaient fait quatre morts côté turc.
 
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a affirmé qu'entre 30 et 35 soldats du régime avaient été tués. Mais l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), une ONG, a de son côté fait état de six soldats du régime tués.
 
«Nos avions F-16 et nos pièces d'artillerie sont en ce moment en train de bombarder des cibles définies par nos services de renseignement», a déclaré Recep Tayyip Erdogan lors d'une conférence de presse à Istanbul.
 
Plus tôt, le ministère turc de la Défense avait annoncé la mort de quatre soldats turcs dans la province d'Idleb après des tirs d'artillerie nourris du régime de Damas. En outre, neuf soldats turcs ont été blessés, dont un grièvement, selon la même source.
 
Le ministère de la Défense a précisé que les militaires turcs visés avaient été envoyés à Idleb pour renforcer des postes d'observation turcs se trouvant dans cette région et que leur déploiement avait fait l'objet d'une coordination.
 
Ces échanges de tirs font monter d'un cran la tension à Idleb, dernier bastion dominé par des djihadistes et des rebelles en Syrie.
 
Au moins neuf civils tués
 
Au moins neuf civils, dont quatre enfants, ont été tués lundi dans des raids sur le nord-ouest de la Syrie, a indiqué l'OSDH, sans préciser dans l'immédiat qui était à l'origine des tirs.
 
«Des avions de chasse ont visé une voiture qui transportait des déplacés dans l'ouest de la province d'Alep», en proie à des combats entre les forces du régime et les groupes djihadistes et rebelles, a indiqué à l'AFP le directeur de l'OSDH, Rami Abdel Rahmane.
 
Accord avec la Russie
 
La Turquie a déployé des militaires dans plusieurs postes d'observation dans la région d'Idleb dans le cadre d'un accord conclu avec la Russie visant à faire cesser les violences.
 
Mais les forces du régime de Bachar el-Assad, appuyées par Moscou, ont intensifié depuis plusieurs semaines leur offensive dans cette province, multipliant les bombardements meurtriers.
 
Ankara, qui appuie des groupes rebelles syriens, a haussé le ton ces derniers jours, allant jusqu'à critiquer la Russie avec laquelle la Turquie coopère pourtant étroitement en Syrie.
 
«Je veux m'adresser en particulier aux autorités russes : notre interlocuteur, ce n'est pas vous, c'est le régime (syrien). N'essayez pas de nous entraver», a déclaré Recep Tayyip Erdogan lundi.
«Nous ne pouvons pas rester silencieux alors que nos soldats tombent en martyrs. Nous allons continuer de demander des comptes», a-t-il ajouté.
 
Le porte-parole du parti de Recep Tayyip Erdogan, l'AKP, a estimé que le régime syrien avait attaqué les soldats turcs car il se sentait «protégé par le parapluie russe».
 
«Après cette attaque, les éléments du régime qui se trouvent dans cette région sont pour nous des cibles. Ce que nous attendons de la Russie, c'est qu'elle évite de servir de bouclier ou de chercher à protéger le régime de quelque manière que ce soit», a déclaré Omer Celik à la chaîne CNN-Türk.
 
Selon les médias turcs, Ankara a déployé des renforts dans ses postes d'observation ces derniers jours.
 
Les chocs directs entre l'armée turque et les forces du régime syrien ont été rares depuis le début du conflit qui ravage la Syrie depuis 2011. En 2016, Ankara avait mis en cause le régime de Damas après la mort de quatre soldats turcs dans un bombardement aérien dans la région d'Al-Bab (nord). La Russie avait réfuté toute implication de ses forces ou de celles du régime. (afp/nxp)
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