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Soudan - Le chef de l’armée échappe à une attaque de drone meurtrière sur une base

Mercredi 31 Juillet 2024

Le général Abdel Fattah al-Burhane
Le général Abdel Fattah al-Burhane

Le général Abdel Fattah al-Burhane, commandant de l’armée soudanaise et dirigeant de facto du pays, a échappé mercredi à une attaque de drone sur une base de l’est du Soudan ravagé par la guerre civile et exclu toute négociation avec les paramilitaires.

 

L’armée a fait état de « cinq morts » suite à une attaque de drone sur la base de Gibet, où le général Burhane assistait à une cérémonie de remise de diplômes, à une centaine de kilomètres de Port-Soudan, devenue la capitale de facto du gouvernement fidèle à l’armée.

 

« Nous ne reculerons pas, nous ne nous rendrons pas, et nous ne négocierons pas, » a déclaré après l’attaque le commandant de l’armée, manifestement indemne. « Nous n’avons pas peur des drones », a-t-il ajouté devant les troupes sur la base de Gibet.

 

Le Soudan est plongé depuis avril 2023 dans une guerre opposant l’armée aux paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) du général Mohammed Hamdane Daglo, ex-adjoint du général Burhane. Les États-Unis ont invité l’armée et les paramilitaires à des négociations en août à Genève en vue d’un cessez-le-feu.  

 

Le ministère des Affaires étrangères soudanais a dit mardi « vouloir davantage de discussions » avant de répondre positivement à l’invitation de Washington. Pour toute initiative de paix « l’État soudanais doit être reconnu, invité et consulté », a encore dit mercredi le général Burhane en référence à son gouvernement. « Nous ne déposerons pas les armes tant que nous n’aurons pas purgé ce pays de tous les conspirateurs et de tous les rebelles », a-t-il promis.

 

La guerre, qui fait rage depuis 15 mois, a fait des dizaines de milliers de morts, certaines estimations faisant état de 150 000 personnes tuées, selon l’envoyé américain au Soudan, Tom Perriello.

 

Percée des paramilitaires

 

Elle a provoqué le déplacement de plus de 10 millions de personnes à l’intérieur du pays, ravageant les infrastructures et poussant le Soudan au bord de la famine.

 

L’attaque de mercredi, la première sur une base dans l’État de la mer Rouge (est) où l’armée, le gouvernement et l’ONU ont pris leurs quartiers, n’a pas été revendiquée dans l’immédiat.  

 

Les paramilitaires contrôlent la majeure partie de la capitale Khartoum, de l’État d’al-Jazira (centre), de la région du Darfour (ouest) ainsi que de larges pans du Kordofan (sud).   

 

Depuis fin juin, ils ont réalisé une percée significative dans le sud-est du pays, s’emparant de bases militaires dans l’État du Sennar, resserrant l’étau autour de la ville de Port-Soudan.

 

Au Darfour, les paramilitaires assiègent la ville d’el-Facher, chef-lieu de l’État du Darfour-Nord, seule capitale des cinq États du Darfour à échapper à leur contrôle, exposant des centaines de milliers de civils à la faim et à la soif.

 

Soixante-cinq personnes, majoritairement des enfants, y ont été tuées entre samedi et lundi lors de bombardements des FSR, selon un communiqué des comités locaux d’entraide.

 

Les deux camps ont été accusés de crimes de guerre pour avoir visé délibérément des civils et bloqué l’aide humanitaire. [AFP]

 
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