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Syrie: l'armée franchit l'Euphrate, l'EI quasi-assiégé à Deir Ezzor

Lundi 18 Septembre 2017

Syrie: l'armée franchit l'Euphrate, l'EI quasi-assiégé à Deir Ezzor
Moscou - Les forces du régime syrien, soutenues par l'aviation russe, ont franchi lundi l'Euphrate selon Moscou, une avancée qui doit leur permettre d'assiéger totalement le groupe Etat islamique (EI) à Deir Ezzor, ville de l'est du pays.

Le régime prend ainsi pied sur la rive Est du fleuve où des forces soutenues par les Etats-Unis mènent une offensive distincte contre les jihadistes.

"Les forces gouvernementales syriennes, (...) avec le soutien de l'aviation russe, ont franchi l'Euphrate dans la région de Deir Ezzor", a annoncé lundi le ministère russe de la Défense dans un communiqué.

Les jihadistes sont encerclés dans la ville de Deir Ezzor du côté nord, ouest et sud. En franchissant l'Euphrate, qui borde la cité du côté est, l'armée syrienne et ses alliés sont en passe d'assiéger totalement le groupe ultraradical.

"Les troupes d'assaut de l'armée syrienne ont délogé les combattants de l'EI de plusieurs villages de la rive orientale de l'Euphrate et poursuivent leur offensive vers l'est, élargissant leur tête de pont", selon le communiqué.

Les jihadistes peuvent difficilement fuir par le fleuve, car les aviations russe et syrienne prennent pour cible tous ceux qui tentent la traversée, d'après l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

L'OSDH, qui a également rapporté que l'armée avait franchi le fleuve, a précisé que "pour compléter son siège de Deir Ezzor, le régime doit prendre le contrôle" de plusieurs villages situés sur la rive orientale.

Par ailleurs, l'aéroport militaire au sud de Deir Ezzor est entré en service lundi pour la première fois depuis septembre 2016, selon l'OSDH.

"Les deux premiers avions cargo" transportant des ravitaillementx pour les forces du régime ont atterri lundi après "la sécurisation des alentours de l'aéroport", selon l'agence officielle Sana.

-'Plus de vigilance'-

En franchissant l'Euphrate, l'armée du régime se rapproche de la zone d'opération des Forces démocratiques syriennes (FDS) qui mènent une opération séparée avec l'appui de Washington.

Les combattants arabes et kurdes des FDS assurent ne pas coordonner leurs opérations avec le régime ou l'allié russe. Mais il existe une "ligne de déconfliction", censée éviter les incidents entre les différents acteurs engagés dans la zone, selon la coalition internationale.

"Nous allons maintenir la (ligne) de déconfliction", a indiqué à l'AFP le porte-parole de la coalition, le colonel Ryan Dillon. "Plus l'armée syrienne et les FDS se rapprochent l'une de l'autre, plus il faudra faire preuve de vigilance", a-t-il mis en garde.

Samedi, les FDS avaient d'ailleurs accusé l'aviation russe de les avoir bombardées au nord-est de Deir Ezzor, ce qu'a démenti Moscou.

Washington a confirmé les bombardements, tout en précisant que selon les informations obtenues des Russes, ces derniers pourchassaient des jihadistes dans le secteur.

Les Forces démocratiques syriennes, qui mènent également une offensive contre l'EI à Raqa, ont repris plus de 500 km^3 depuis le lancement de leur offensive dans l'est de la province de Deir Ezzor, selon la coalition.

Une perte de la province ébranlerait considérablement l'EI, qui ne contrôlerait plus que des poches à Raqa (nord) et dans le centre et le sud syriens, alors que le groupe extrémiste a déjà perdu beaucoup de terrain en Irak voisin.

Déclenché en 2011 par la répression de manifestations prodémocratie, le conflit en Syrie a fait plus de 330.000 morts et des millions de déplacés.
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
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