Au moins cinq personnes ont été tuées mardi dans des manifestations sporadiques à N’Djamena et dans le sud du Tchad contre la junte qui a pris le pouvoir après la mort du président Idriss Déby Itno il y a une semaine.
Le général Mahamat Idriss Déby, nouvel homme fort du régime, a promis dans un discours télévisé diffusé à la mi-journée d’organiser « un dialogue national inclusif » durant une période de transition de 18 mois.
« Le Tchad continuera à tenir son rang et à assumer ses responsabilités dans la lutte contre le terrorisme et respectera tous ses engagements internationaux », a également déclaré le nouveau président du Tchad, pays stratégique dans la lutte contre les djihadistes dans le Sahel.
Le fils du défunt président n’a pas évoqué une seule fois les manifestations dans cette déclaration.
« On dénombre au total quatre morts à N’Djamena », dont une femme « tuée par les manifestants », a indiqué à l’AFP Youssouf Tom, procureur de la capitale. Plus tôt dans la journée, son homologue à Moundou, la deuxième ville du Tchad, à quelque 400 km au sud de N’Djamena, y avait aussi confirmé la mort d’un manifestant.
« Il y a eu un mort à Moundou, décédé ce matin dans les manifestations, nous n’avons pas encore les circonstances exactes du décès, c’est un jeune de 21 ans », avait annoncé par téléphone à l’AFP Ali Kolla Brahim.
Des policiers ont tiré sur ce jeune qui venait de jeter une pierre sur leur voiture, a affirmé à l’AFP Ahmat Malloum, haut fonctionnaire responsable des médias d’État à Moundou.
Selon une ONG locale, la Convention tchadienne de défense des droits de l’Homme (CTDDH), neuf personnes ont été tuées, sept à N’Djamena, deux autres à Moundou.
Comme le faisait systématiquement son père le maréchal Déby, qui a dirigé le pays d’une main de fer pendant trois décennies, Mahamat Idriss Déby, qui a pris la tête d’un Conseil militaire de Transition (CMT), avait interdit les manifestations de mardi. L’opposition et la société civile qui dénoncent un « coup d’État institutionnel » et une « succession dynastique » au pouvoir avaient appelé à ces rassemblements.
Paris condamne la répression
À Paris, le président français Emmanuel Macron a « condamné avec la plus grande fermeté la répression » et appelé à « une transition pacifique, démocratique et inclusive ».
Il est le seul chef d’État occidental à avoir assisté vendredi à N’Djamena aux obsèques de M. Déby. Dans une déclaration commune avec les pays du G5 Sahel (Mauritanie, Mali, Burkina Faso, Niger, outre le Tchad], il avait exprimé son soutien au « processus de transition civilo-militaire ».
La France considère le Tchad comme son principal allié militaire dans la lutte contre les djihadistes au Sahel. Mardi, au moins 12 militaires tchadiens ont été tués dans l’attaque par des djihadistes, d’une position de l’armée dans la région du lac Tchad, dans l’ouest du pays, selon le gouverneur local.
Mardi à N’Djamena, des groupes de dizaines de personnes s’étaient rassemblés dans la matinée, cherchant à éviter des policiers omniprésents qui les dispersaient à coup de grenades lacrymogènes, selon des journalistes de l’AFP.
Le calme était revenu en fin de matinée dans la capitale, après des échauffourées.
« Gouverner dans le sang »
« On en a marre, marre, marre de la dynastie monarchique au Tchad », a lancé une manifestante dans un petit rassemblement à N’Djamena. Des détonations de grenades lacrymogènes résonnaient çà et là.
« Les militaires ont annoncé la couleur : gouverner dans le sang. Les forces de l’ordre ont tiré à balles réelles sur des jeunes pour réprimer une marche pacifique », a tweeté Saleh Kebzabo, l’opposant historique à Idriss Déby Itno.
Dès l’annonce par l’armée de la mort d’Idriss Déby Itno au combat contre des rebelles dans le Nord, son fils Mahamat, général de corps d’armée et chef de la Garde présidentielle, a abrogé la Constitution et dissous le gouvernement et l’Assemblée nationale, en promettant des « élections libres et démocratiques » dans 18 mois.
Sur le perron de l’Élysée à Paris, M. Macron a également assuré mardi qu’il n’était « pas pour un plan de succession » à la tête du Tchad. À ses côtés, Félix Tshisekedi, le président de République démocratique du Congo (RDC) et président en exercice de l’Union africaine (UA), a également demandé au CMT de « très vite revenir à l’ordre démocratique ». (AFP)
Le général Mahamat Idriss Déby, nouvel homme fort du régime, a promis dans un discours télévisé diffusé à la mi-journée d’organiser « un dialogue national inclusif » durant une période de transition de 18 mois.
« Le Tchad continuera à tenir son rang et à assumer ses responsabilités dans la lutte contre le terrorisme et respectera tous ses engagements internationaux », a également déclaré le nouveau président du Tchad, pays stratégique dans la lutte contre les djihadistes dans le Sahel.
Le fils du défunt président n’a pas évoqué une seule fois les manifestations dans cette déclaration.
« On dénombre au total quatre morts à N’Djamena », dont une femme « tuée par les manifestants », a indiqué à l’AFP Youssouf Tom, procureur de la capitale. Plus tôt dans la journée, son homologue à Moundou, la deuxième ville du Tchad, à quelque 400 km au sud de N’Djamena, y avait aussi confirmé la mort d’un manifestant.
« Il y a eu un mort à Moundou, décédé ce matin dans les manifestations, nous n’avons pas encore les circonstances exactes du décès, c’est un jeune de 21 ans », avait annoncé par téléphone à l’AFP Ali Kolla Brahim.
Des policiers ont tiré sur ce jeune qui venait de jeter une pierre sur leur voiture, a affirmé à l’AFP Ahmat Malloum, haut fonctionnaire responsable des médias d’État à Moundou.
Selon une ONG locale, la Convention tchadienne de défense des droits de l’Homme (CTDDH), neuf personnes ont été tuées, sept à N’Djamena, deux autres à Moundou.
Comme le faisait systématiquement son père le maréchal Déby, qui a dirigé le pays d’une main de fer pendant trois décennies, Mahamat Idriss Déby, qui a pris la tête d’un Conseil militaire de Transition (CMT), avait interdit les manifestations de mardi. L’opposition et la société civile qui dénoncent un « coup d’État institutionnel » et une « succession dynastique » au pouvoir avaient appelé à ces rassemblements.
Paris condamne la répression
À Paris, le président français Emmanuel Macron a « condamné avec la plus grande fermeté la répression » et appelé à « une transition pacifique, démocratique et inclusive ».
Il est le seul chef d’État occidental à avoir assisté vendredi à N’Djamena aux obsèques de M. Déby. Dans une déclaration commune avec les pays du G5 Sahel (Mauritanie, Mali, Burkina Faso, Niger, outre le Tchad], il avait exprimé son soutien au « processus de transition civilo-militaire ».
La France considère le Tchad comme son principal allié militaire dans la lutte contre les djihadistes au Sahel. Mardi, au moins 12 militaires tchadiens ont été tués dans l’attaque par des djihadistes, d’une position de l’armée dans la région du lac Tchad, dans l’ouest du pays, selon le gouverneur local.
Mardi à N’Djamena, des groupes de dizaines de personnes s’étaient rassemblés dans la matinée, cherchant à éviter des policiers omniprésents qui les dispersaient à coup de grenades lacrymogènes, selon des journalistes de l’AFP.
Le calme était revenu en fin de matinée dans la capitale, après des échauffourées.
« Gouverner dans le sang »
« On en a marre, marre, marre de la dynastie monarchique au Tchad », a lancé une manifestante dans un petit rassemblement à N’Djamena. Des détonations de grenades lacrymogènes résonnaient çà et là.
« Les militaires ont annoncé la couleur : gouverner dans le sang. Les forces de l’ordre ont tiré à balles réelles sur des jeunes pour réprimer une marche pacifique », a tweeté Saleh Kebzabo, l’opposant historique à Idriss Déby Itno.
Dès l’annonce par l’armée de la mort d’Idriss Déby Itno au combat contre des rebelles dans le Nord, son fils Mahamat, général de corps d’armée et chef de la Garde présidentielle, a abrogé la Constitution et dissous le gouvernement et l’Assemblée nationale, en promettant des « élections libres et démocratiques » dans 18 mois.
Sur le perron de l’Élysée à Paris, M. Macron a également assuré mardi qu’il n’était « pas pour un plan de succession » à la tête du Tchad. À ses côtés, Félix Tshisekedi, le président de République démocratique du Congo (RDC) et président en exercice de l’Union africaine (UA), a également demandé au CMT de « très vite revenir à l’ordre démocratique ». (AFP)