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Tchad – « Il s’agit surtout d’une répression de trop » (Isidore Ngueuleu, OMCT)

Vendredi 28 Octobre 2022

 
Au Tchad, les manifestations du 20 octobre ont été réprimées dans le sang. Officiellement, cette répression a fait une cinquantaine de morts et de plus de 300 blessés. Un bilan qui pourrait être plus lourd. Des ONG de défense des droits de l’homme avancent le chiffre de plus de 80 morts et l’opposition estime que le bilan pourrait même s'approcher de 200 morts. Isidore Ngueuleu, conseiller principal pour l’Afrique à l’Organisation mondiale contre la torture, affirme :
 
« La situation va au-delà d'un seul jour et elle reste très tendue. Les forces de sécurité dans la ville de N'Djamena, mais aussi dans la ville de Moundou, restent très actives et continuent d'arrêter des gens. Beaucoup de personnes, de familles, auxquelles nous avons parlées, auxquelles j'ai parlées, moi personnellement, sont à la recherche de leur enfant. »
 
Le conseiller principal pour l’Afrique de l’Organisation mondiale contre la torture ajoute qu’une « autre famille est à la recherche de son enfant de quinze ans qui a été arrêté, détenu dans le commissariat du troisième arrondissement. La famille a pu rendre visite à son enfant les deux premiers jours de son arrestation et le troisième jour, il n'y était plus. »
 
Isidore Ngueuleu a une autre perception de ce à quoi renvoient les événements sanglants survenus au Tchad le 20 octobre dernier.
 
« Nous pensons qu'il ne s'agit pas d'une répression sanglante de plus, comme c'est la coutume au Tchad. Il s'agit surtout d'une répression de trop. Il s'agit surtout d'un signal fort que pour se maintenir au pouvoir et pour rester deux ans de plus et certainement se représenter aux élections, le gouvernement militaire de transition actuel, est prêt à faire un recours excessif à la force, à violer gravement les droits de l'homme au mépris de ses engagements internationaux. » (DW)
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