Thierry Breton avait envoyé une lettre à Elon Musk dans laquelle il appelait le patron de X à respecter les règles en vigueur en Europe. Mais une phrase sur la campagne présidentielle américaine n’a plu ni au milliardaire, ni à la Commission européenne.
La Commission européenne ne veut surtout pas se mêler de l’élection présidentielle américaine. Alors, elle a pris ses distances, mardi 13 août, avec Thierry Breton. Comme le rapporte Le Monde, le commissaire chargé du marché intérieur et du numérique, a alerté Elon Musk sur son devoir de respecter les règles européennes en matière de modération des contenus (DSA).
Le Français rappelle au patron de X que son rôle est de prévenir "l’amplification de contenus dangereux", prenant comme exemple la situation au Royaume-Uni, et que cela comprend aussi la "diffusion de contenus en live", concernant également le milliardaire "en tant qu’utilisateur avec 190 millions de followers".
Il précise enfin qu’une enquête de la Commission est en cours pour des contenus "pouvant inciter à la violence, à la haine ou au racisme" dans le cadre de "débats et d’interviews électoraux".
Mais voilà, Elon Musk avait justement prévu un live avec Donald Trump, candidat à la Maison-Blanche. Bien que celui-ci ait été ponctué de fausses informations, la Commission européenne n’a pas apprécié le timing.
"Le timing et la formulation de la lettre n’ont été ni coordonnés ni convenus avec la présidente [Ursula von der Leyen] ou le collège" des commissaires, a déclaré Arianna Podesta, porte-parole de l’exécutif européen.
Il est important de préciser que Thierry Breton n’est pas tenu de faire approuver ses messages ayant pour but de faire appliquer le DSA par Ursula von der Leyen ou les autres commissaires.
Une réaction violente d’Elon Musk
La Commission européenne a tout de même rappelé que le réseau social était obligé de se plier à la législation européenne : "Le DSA fournit un cadre général dans lequel les très grandes plates-formes doivent opérer, et cela va bien au-delà des cas spécifiques", assure Arianna Podesta, ajoutant que la "lettre [de Thierry Breton] ne voulait en aucun cas interférer avec les élections américaines. L’UE n’interfère pas dans des élections".
La lettre de Thierry Breton n’a tout de même pas plu à Elon Musk. Farouche défenseur de la liberté totale d’expression, il n’a pas tardé à lourdement insulter le commissaire, commentant "fuck your own face", qu’on pourrait traduire plus poliment par "va te faire foutre". [6Medias]