Le président américain Donald Trump et la chancelière allemande Angela Merkel ont noué le contact vendredi à la Maison Blanche, mais la tension était palpable et les divergences évidentes, du libre-échange à l'immigration.
S'ils ont tous les deux évoqué une rencontre productive, les deux dirigeants au parcours et au style si radicalement différents ont, au cours d'une brève conférence de presse, campé sur leurs positions.
"Je ne suis pas un isolationniste, je suis un partisan du libre-échange mais aussi d'un échange équitable (...) car notre libre-échange a conduit à beaucoup de mauvaises choses", a affirmé M. Trump, comme une réponse à Mme Merkel qui met inlassablement en garde contre la tentation du protectionnisme.
Martelant sa conviction que les Etats-Unis avaient été les grands perdants des accords commerciaux des décennies écoulées, l'homme d'affaires septuagénaire a mis en avant sa volonté de négocier des textes qui ne mènent pas "à des fermetures d'usines" sur le sol américain.
Si les critiques américaines sur l'excédent commercial allemand ne sont pas nouvelles, l'administration Trump a opté pour un ton nettement plus agressif que les précédentes sur ce thème. Ironisant sur "les négociateurs allemands" qui ont longtemps fait "un bien meilleur travail" que leurs homologues américains, M. Trump a assuré que ce temps était révolu.
- L'immigration, 'un privilège
Mme Merkel a reconnu qu'il était préférable de se parler directement plutôt que par médias interposés, mais n'a pas caché non plus l'existence de nombreux points de désaccord.
Appelant de ses voeux une reprise des négociations, lancées en 2013, sur l'accord de libre-échange transatlantique TTIP, elle a souligné combien il pouvait être bénéfique aux Etats-Unis comme à l'Union européenne.
"Je crois que la mondialisation doit être façonnée avec un esprit ouvert", a-t-elle lancé, au moment où la nouvelle administration américaine articule son action autour d'un seul slogan: "L'Amérique d'abord".
Personnage central d'une UE en plein doute, Mme Merkel --qui vise un quatrième mandat en septembre-- a pris soin de faire l'éloge de l'intégration européenne, soulignant combien le "succès des Allemands" était étroitement liée à cette dernière.
"C'est quelque chose dont je suis profondément convaincue", a-t-elle insisté à l'attention du président républicain qui a, au cours des mois écoulés, loué le "merveilleux" Brexit ou encore prédit tout sourire que d'autres pays allaient quitter l'Union prochainement.
Même si les deux dirigeants ont soigneusement évité les critiques directes, c'est sur l'immigration que leurs divergences de vues étaient les plus criantes.
L'immigration est "un privilège, pas un droit", a lancé M. Trump. "La sécurité de nos citoyens doit toujours passer en premier", a-t-il martelé lors cette conférence de presse d'un peu moins d'une demi-heure scrutée avec attention des deux côtés de l'Atlantique.
Le sujet est sensible: mi-janvier, M. Trump avait qualifié de "catastrophique" la décision de Mme Merkel d'ouvrir son pays à des centaines de milliers de demandeurs d'asile en 2015 et 2016. De son côté, la chancelière a ouvertement critiqué le décret migratoire du président américain.
Sur l'Otan, le milliardaire a assuré avoir redit son "fort soutien" à l'organisation. Mais aussitôt insisté sur l'impérieuse nécessité pour les alliés européens "de payer leur juste part pour la défense".
Mme Merkel a pour sa part assuré que l'Allemagne allait augmenter ses dépenses. "Nous nous engageons aujourd'hui à cet objectif de 2% (du produit intérieur brut, NDLR) jusqu'en 2024", a-t-elle déclaré.
A aucun moment la question du climat, dont l'Allemagne entend faire un des sujets centraux du G20 qu'elle préside (Sommet à Hambourg en juillet), n'a été publiquement abordée.
Merkel ne rit pas
Dans son projet de budget dévoilé jeudi, Donald Trump a laissé peu de place au doute: au niveau national comme international, il entend faire des coupes claires dans la quasi-totalité des fonds consacrés à la lutte contre le changement climatique.
La visite avait commencé classiquement par une poignée de main des deux dirigeants sur le perron de la Maison Blanche. Mais plus tard, assis côte à côte dans le Bureau Ovale, M. Trump a ignoré --ou n'a pas entendu parmi les crépitements des appareils photos-- Mme Merkel lui proposer de lui serrer une nouvelle fois la main, pour la postérité.
Sur la fin d'une conférence de presse sans la moindre trace de complicité, et avant son départ en week-end pour la Floride, dans sa résidence de Mar-a-Lago, le président américain a tenté de plaisanter avec la chancelière allemande, affirmant qu'en matière de mise sur écoute par la précédente administration, il avait peut-être "quelque chose en commun" avec elle.
M. Trump a accusé, dans une série de tweets et sans avancer la moindre preuve, son prédécesseur Barack Obama de l'avoir mis sur écoute. En 2013, l'ancien consultant de la NSA Edward Snowden avait révélé que le téléphone portable de Mme Merkel avait été mis sur écoute par l'agence de renseignement américaine.
Mais Angela Merkel n'a pas ri.
S'ils ont tous les deux évoqué une rencontre productive, les deux dirigeants au parcours et au style si radicalement différents ont, au cours d'une brève conférence de presse, campé sur leurs positions.
"Je ne suis pas un isolationniste, je suis un partisan du libre-échange mais aussi d'un échange équitable (...) car notre libre-échange a conduit à beaucoup de mauvaises choses", a affirmé M. Trump, comme une réponse à Mme Merkel qui met inlassablement en garde contre la tentation du protectionnisme.
Martelant sa conviction que les Etats-Unis avaient été les grands perdants des accords commerciaux des décennies écoulées, l'homme d'affaires septuagénaire a mis en avant sa volonté de négocier des textes qui ne mènent pas "à des fermetures d'usines" sur le sol américain.
Si les critiques américaines sur l'excédent commercial allemand ne sont pas nouvelles, l'administration Trump a opté pour un ton nettement plus agressif que les précédentes sur ce thème. Ironisant sur "les négociateurs allemands" qui ont longtemps fait "un bien meilleur travail" que leurs homologues américains, M. Trump a assuré que ce temps était révolu.
- L'immigration, 'un privilège
Mme Merkel a reconnu qu'il était préférable de se parler directement plutôt que par médias interposés, mais n'a pas caché non plus l'existence de nombreux points de désaccord.
Appelant de ses voeux une reprise des négociations, lancées en 2013, sur l'accord de libre-échange transatlantique TTIP, elle a souligné combien il pouvait être bénéfique aux Etats-Unis comme à l'Union européenne.
"Je crois que la mondialisation doit être façonnée avec un esprit ouvert", a-t-elle lancé, au moment où la nouvelle administration américaine articule son action autour d'un seul slogan: "L'Amérique d'abord".
Personnage central d'une UE en plein doute, Mme Merkel --qui vise un quatrième mandat en septembre-- a pris soin de faire l'éloge de l'intégration européenne, soulignant combien le "succès des Allemands" était étroitement liée à cette dernière.
"C'est quelque chose dont je suis profondément convaincue", a-t-elle insisté à l'attention du président républicain qui a, au cours des mois écoulés, loué le "merveilleux" Brexit ou encore prédit tout sourire que d'autres pays allaient quitter l'Union prochainement.
Même si les deux dirigeants ont soigneusement évité les critiques directes, c'est sur l'immigration que leurs divergences de vues étaient les plus criantes.
L'immigration est "un privilège, pas un droit", a lancé M. Trump. "La sécurité de nos citoyens doit toujours passer en premier", a-t-il martelé lors cette conférence de presse d'un peu moins d'une demi-heure scrutée avec attention des deux côtés de l'Atlantique.
Le sujet est sensible: mi-janvier, M. Trump avait qualifié de "catastrophique" la décision de Mme Merkel d'ouvrir son pays à des centaines de milliers de demandeurs d'asile en 2015 et 2016. De son côté, la chancelière a ouvertement critiqué le décret migratoire du président américain.
Sur l'Otan, le milliardaire a assuré avoir redit son "fort soutien" à l'organisation. Mais aussitôt insisté sur l'impérieuse nécessité pour les alliés européens "de payer leur juste part pour la défense".
Mme Merkel a pour sa part assuré que l'Allemagne allait augmenter ses dépenses. "Nous nous engageons aujourd'hui à cet objectif de 2% (du produit intérieur brut, NDLR) jusqu'en 2024", a-t-elle déclaré.
A aucun moment la question du climat, dont l'Allemagne entend faire un des sujets centraux du G20 qu'elle préside (Sommet à Hambourg en juillet), n'a été publiquement abordée.
Merkel ne rit pas
Dans son projet de budget dévoilé jeudi, Donald Trump a laissé peu de place au doute: au niveau national comme international, il entend faire des coupes claires dans la quasi-totalité des fonds consacrés à la lutte contre le changement climatique.
La visite avait commencé classiquement par une poignée de main des deux dirigeants sur le perron de la Maison Blanche. Mais plus tard, assis côte à côte dans le Bureau Ovale, M. Trump a ignoré --ou n'a pas entendu parmi les crépitements des appareils photos-- Mme Merkel lui proposer de lui serrer une nouvelle fois la main, pour la postérité.
Sur la fin d'une conférence de presse sans la moindre trace de complicité, et avant son départ en week-end pour la Floride, dans sa résidence de Mar-a-Lago, le président américain a tenté de plaisanter avec la chancelière allemande, affirmant qu'en matière de mise sur écoute par la précédente administration, il avait peut-être "quelque chose en commun" avec elle.
M. Trump a accusé, dans une série de tweets et sans avancer la moindre preuve, son prédécesseur Barack Obama de l'avoir mis sur écoute. En 2013, l'ancien consultant de la NSA Edward Snowden avait révélé que le téléphone portable de Mme Merkel avait été mis sur écoute par l'agence de renseignement américaine.
Mais Angela Merkel n'a pas ri.