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Un père de famille avoue un quintuple homicide

Jeudi 28 Décembre 2023

Il a « entendu des voix » qui lui demandaient de « faire du mal » : un homme de 33 ans a reconnu avoir poignardé à mort sa femme et ses deux filles et noyé ses deux garçons à Meaux, près de Paris et a été écroué jeudi.

 

Le père de famille a été mis en examen (inculpé) jeudi pour homicides volontaires aggravés et placé en détention provisoire, a annoncé jeudi le procureur de la République, Jean-Baptiste Bladier. L’homme a aussi été inculpé pour tentative d’assassinat de son père.

 

Durant sa garde à vue, il a assuré qu’il avait « entendu des voix » lui demandant de « faire du mal » sans parvenir à « identifier un élément déclencheur de son passage à l’acte », toujours selon le procureur.

 

« Il a précisé que, depuis les faits, il ne “ressentait rien” et “se sentait vide” », a ajouté Jean-Baptiste Bladier.

 

La question du suivi psychiatrique s’est posée d’emblée pour cet homme sous traitement pour des troubles psychotiques et dépressifs.  

 

Selon M. Bladier, il a « indiqué avoir pour habitude de prendre son traitement médicamenteux quotidien auquel il était astreint – dans un cadre non judiciaire – depuis 2019, mais ne pas l’avoir pris le 24 décembre dernier ».

 

Le jour de Noël, lundi vers 21 h, alertés par des voisins inquiets d’être sans nouvelles de la famille et ayant vu des traces de sang sur le palier, les policiers pénètrent dans l’appartement, en rez-de-chaussée d’une résidence d’un quartier populaire de la ville de Meaux.  

 

Ils découvrent une « scène de crime d’une très grande violence », avait souligné mardi le procureur. Les corps sans vie de Béatrice, la mère de 35 ans, et de ses quatre enfants sont retrouvés dans différentes pièces.  

 

D’après les résultats des autopsies pratiquées mercredi, la mère et ses fillettes de 10 et 7 ans ont « été victimes d’une dizaine de coups de couteau chacune », « administrés avec une très grande violence ». Les garçons de 4 ans et 9 mois sont « décédés d’une asphyxie consécutive à une noyade », a ajouté le procureur.  

 

Placement en détention requis

 

Le père de famille était titulaire d’un diplôme professionnel de plomberie mais sans profession connue.

 

Le suspect avait été interpellé mardi matin devant le domicile de son père, à une trentaine de kilomètres de Meaux. La vidéosurveillance avait permis de suivre sa trace.

 

« Il aimait ses enfants, il aimait sa femme », a déclaré à la radio RMC le père du suspect, qui avait prévenu les policiers de la présence de son fils, après avoir refusé de lui ouvrir sa porte. « Peut-être que ce qu’il a fait là, c’était inconscient, qu’il ne savait pas ce qu’il faisait », a-t-il suggéré.

 

La sœur du suspect a été plus virulente : « On a beau me dire qu’il est fou, je m’en fous, je lui en veux », a-t-elle dit à RMC. « Pourtant il n’y a personne que j’aimais plus que mon frère, de sa naissance à ses quatre ans. C’est moi qui l’ai élevé. Je lui en veux d’avoir ôté la vie à Béatrice, et surtout dans ces conditions-là », a-t-elle dit.

 

Née en Haïti en 1988, Béatrice a été décrite par la sœur du mis en cause comme « la femme forte, la femme battante, une vraie lionne », qui avait soutenu son mari même après qu’il l’eut poignardée à l’omoplate en 2019. La procédure avait été classée sans suite au motif d’état mental déficient, une expertise ayant attesté l’abolition de son discernement.  

 

Le couple, formé depuis 14 ans et marié depuis octobre 2023, s’était connu au lycée.

 

« Elle était toujours là pour lui à le défendre. Il ne pouvait pas trouver meilleure femme. C’est elle qui gérait les médicaments de mon frère, ses rendez-vous médicaux, ses démarches administratives », a-t-elle décrit.  (AFP)

 
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