Chahuté et combattu dans ses orientations, contesté et délégitimé dans ses prétentions, le projet politique symbolisé par l’Europe des 28 a du plomb dans l’aile. Un plomb d’essence populiste qui fait tâche dans l’espace géographique imaginé naguère par Jean Monnet et les précurseurs d’un ensemble puissant et émancipé des Etats-Unis d’Amérique.
En Pologne, en Hongrie, en Autriche, en Italie, des régimes classés fascistes/souverainistes ont pris le pouvoir en transformant des thèmes liés à l’immigration et à l’identité culturelle en projet de gouvernement. Une vague qui menace directement la France, l’Allemagne, les deux piliers centraux de l’UE, ainsi que d’autres pays non moins importants comme la Belgique, les Pays Bas, jusqu’en Scandinavie où l’extrême droite est devenue la troisième force politique.
Impuissante du fait du discrédit engendré par son incapacité à apporter des réponses concrètes et durables à la crise économique qui a jailli de la boule systémique de 2008, l’Union européenne estime nécessaire de sanctionner ses membres convaincus de violer les principes et valeurs prônés par l’Etat de droit. La Hongrie de Viktor Orban n’échappera pas à une punition purement symbolique, certes, l’équation politique posée par des mouvements d’extrême désormais sans complexes demeure cependant entière, dans l’attente d’une réponse crédible et forte.
Refuser l’amalgame terrorisme-migration
Selon Anne Brasseur, ancienne présidente de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe dont le siège est à Strasbourg, les principes du «Libéralisme» doivent « donner une réponse au populisme et au nationalisme grandissants en Europe et dans d’autres régions du monde. » Intervenant à l’occasion du 60e anniversaire de la Fondation Friedrich Naumann, vendredi dernier à Dakar, l’ex-ministre originaire du Luxembourg a dit avec force que «les libéraux ont toujours été les gardiens des valeurs des droits de l’Homme, de la démocratie et de la primauté du droit. » Par ce statut, a-t-elle ajouté, «nous devons continuer à faire front commun aujourd’hui contre le démantèlement de ces valeurs » car « c’est notre travail et personne d’autre ne le fera à notre place. »
Attaquant frontalement les mouvements xénophobes d’extrême-droite, Anne Brasseur a dénoncé leur double tendance « à se faire élire plus facilement avec des promesses irréalistes» et à accéder au pouvoir en «faisant appel à la peur, à l’avidité, à la cupidité, à la jalousie et à la haine (contre) des bouc-émissaires, les plus faibles. » Les libertés individuelles et collectives, et la tolérance dans des sociétés ouvertes restent donc des « valeurs non négociables. C’est pourquoi, si nous perdons notre crédibilité en reprenant des propos nationalistes, nous nous perdons », a averti Anne Brasseur sous les applaudissements du public réuni à la Pointe des Almadies.
«Illibéralisme ouvert et agressif»
Sur le sujet spécifique des migrants qui débarquent sur les côtes européennes, notamment en Italie, en Espagne et à Malte, l’ex-parlementaire appelle à la vigilance par la nécessité de s’«opposer fermement à toute tentative d’amalgame entre le terrorisme et la migration.» Autant il faut «lutter contre les terroristes, les criminels qui sont prête à tuer », autant «nous devons nous opposer avec force à toute tentative qui essaie de rendre les migrants responsables ».
Sous cet angle, le principe de sécurité tel que théorisé par les mouvements d’extrême-droite européenne apparait comme une «dangereuse illusion» sur l’autel de laquelle la liberté individuelle aura été sacrifiée. «Fermer les frontières en Europe ne nous rendra pas plus en sécurité ; la surveillance de masse ne nous sauvera pas des criminels individuels qui ont toujours été présents dans toutes nos sociétés ; sacrifier l’Etat de droit et le pluralisme ne nous rendra pas plus forts…», a souligné cette ex-ministre de l’Education et des Sports du Grand Duché du Luxembourg.
Les défis de l’Europe et des autres ensembles sont donc là, dans la préservation des libertés, donc de la démocratie. Mais il y a «une erreur dangereuse» à éviter : cette tendance à assimiler une «démocratie véritable» à une «domination populiste». C’est la contradiction entre «un système qui n’existe pas sans le respect de la primauté du droit et des droits des minorités», et «un système dans lequel la minorité n’a pas de place et n’a pas de rôle», explique Mme Brasseur. Le premier fait référence à la démocratie, le deuxième est une «voie ouverte sur la dictature» portée par ce qu’elle appelle un «illibéralisme ouvert et agressif motivé par l’appétit du pouvoir.»
En Pologne, en Hongrie, en Autriche, en Italie, des régimes classés fascistes/souverainistes ont pris le pouvoir en transformant des thèmes liés à l’immigration et à l’identité culturelle en projet de gouvernement. Une vague qui menace directement la France, l’Allemagne, les deux piliers centraux de l’UE, ainsi que d’autres pays non moins importants comme la Belgique, les Pays Bas, jusqu’en Scandinavie où l’extrême droite est devenue la troisième force politique.
Impuissante du fait du discrédit engendré par son incapacité à apporter des réponses concrètes et durables à la crise économique qui a jailli de la boule systémique de 2008, l’Union européenne estime nécessaire de sanctionner ses membres convaincus de violer les principes et valeurs prônés par l’Etat de droit. La Hongrie de Viktor Orban n’échappera pas à une punition purement symbolique, certes, l’équation politique posée par des mouvements d’extrême désormais sans complexes demeure cependant entière, dans l’attente d’une réponse crédible et forte.
Refuser l’amalgame terrorisme-migration
Selon Anne Brasseur, ancienne présidente de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe dont le siège est à Strasbourg, les principes du «Libéralisme» doivent « donner une réponse au populisme et au nationalisme grandissants en Europe et dans d’autres régions du monde. » Intervenant à l’occasion du 60e anniversaire de la Fondation Friedrich Naumann, vendredi dernier à Dakar, l’ex-ministre originaire du Luxembourg a dit avec force que «les libéraux ont toujours été les gardiens des valeurs des droits de l’Homme, de la démocratie et de la primauté du droit. » Par ce statut, a-t-elle ajouté, «nous devons continuer à faire front commun aujourd’hui contre le démantèlement de ces valeurs » car « c’est notre travail et personne d’autre ne le fera à notre place. »
Attaquant frontalement les mouvements xénophobes d’extrême-droite, Anne Brasseur a dénoncé leur double tendance « à se faire élire plus facilement avec des promesses irréalistes» et à accéder au pouvoir en «faisant appel à la peur, à l’avidité, à la cupidité, à la jalousie et à la haine (contre) des bouc-émissaires, les plus faibles. » Les libertés individuelles et collectives, et la tolérance dans des sociétés ouvertes restent donc des « valeurs non négociables. C’est pourquoi, si nous perdons notre crédibilité en reprenant des propos nationalistes, nous nous perdons », a averti Anne Brasseur sous les applaudissements du public réuni à la Pointe des Almadies.
«Illibéralisme ouvert et agressif»
Sur le sujet spécifique des migrants qui débarquent sur les côtes européennes, notamment en Italie, en Espagne et à Malte, l’ex-parlementaire appelle à la vigilance par la nécessité de s’«opposer fermement à toute tentative d’amalgame entre le terrorisme et la migration.» Autant il faut «lutter contre les terroristes, les criminels qui sont prête à tuer », autant «nous devons nous opposer avec force à toute tentative qui essaie de rendre les migrants responsables ».
Sous cet angle, le principe de sécurité tel que théorisé par les mouvements d’extrême-droite européenne apparait comme une «dangereuse illusion» sur l’autel de laquelle la liberté individuelle aura été sacrifiée. «Fermer les frontières en Europe ne nous rendra pas plus en sécurité ; la surveillance de masse ne nous sauvera pas des criminels individuels qui ont toujours été présents dans toutes nos sociétés ; sacrifier l’Etat de droit et le pluralisme ne nous rendra pas plus forts…», a souligné cette ex-ministre de l’Education et des Sports du Grand Duché du Luxembourg.
Les défis de l’Europe et des autres ensembles sont donc là, dans la préservation des libertés, donc de la démocratie. Mais il y a «une erreur dangereuse» à éviter : cette tendance à assimiler une «démocratie véritable» à une «domination populiste». C’est la contradiction entre «un système qui n’existe pas sans le respect de la primauté du droit et des droits des minorités», et «un système dans lequel la minorité n’a pas de place et n’a pas de rôle», explique Mme Brasseur. Le premier fait référence à la démocratie, le deuxième est une «voie ouverte sur la dictature» portée par ce qu’elle appelle un «illibéralisme ouvert et agressif motivé par l’appétit du pouvoir.»