Au moins 40 détenus ont été retrouvés morts lundi dans quatre prisons de l'Amazonas, ont annoncé les autorités de cet Etat septentrional du Brésil où des violences avaient déjà fait 15 morts la veille.
«Nous avons retrouvé 40 détenus morts. Tous montrent des signes de décès par asphyxie», a annoncé dans un communiqué le Secrétariat de la sécurité publique d'Amazonas, sans fournir de précisions. Les autorités avaient auparavant annoncé un bilan de 42 morts, qu'elles ont revu à la baisse en soirée.
Le gouvernement fédéral a dépêché des agents des forces de l'ordre dans cet Etat secoué par des violences dans ses établissements pénitentiaires qui ont fait 55 morts en deux jours.
«Moment de crise»
«Je viens de parler avec le ministre (de la Justice et de la Sécurité publique) Sergio Moro, qui envoie une équipe d'intervention dans les prisons dans l'Amazonas, pour qu'il puisse nous aider dans ce moment de crise», a annoncé le gouverneur de l'Etat Wilson Lima, dans un communiqué.
Trois des quatre prisons où sont survenues la majorité des décès, sont proches de la ville de Manaus, capitale de l'Amazonas. Au moins 25 des victimes retrouvées lundi étaient des détenus de l'Institut Pénal Antonio Trindade. Dans le Complexe pénitentiaire Anisio Jobim (Compaj), quatre détenus ont été retrouvés morts lundi.
Quinze prisonniers avaient déjà été tués dimanche dans cet établissement qui a été le théâtre en janvier 2017 d'une rébellion sanglante qui avait duré une vingtaine d'heures et avait fait 56 morts, un des pires massacres dans des prisons brésiliennes. Cinq autres détenus on été retrouvés morts lundi dans le Centre de détention provisoire pour hommes et six autres dans la prison de Puraquequara.
Drames macabres
Les détenus morts dimanche, lors des premières violences, ont été tués durant les heures de visite en parloir. «C'était des rixes entre détenus. Il n'y avait jamais eu de morts durant les visites», a déclaré à la presse le colonel Marcos Vinicius Almeida, un responsable pénitentiaire local. «Certains décès ont été causés par asphyxie, d'autres par perforation à l'aide d'objets aiguisés comme des brosses à dents», a-t-il ajouté.
Le secrétaire à la Sécurité publique de l'Amazonas, Louismar Bonates, a expliqué au quotidien Folha de S. Paulo qu'il s'était agi d'un «affrontement entre deux groupes organisés du pénitencier, qui ont des conflits entre eux, et qui ont profité du moment des visites familiales».
Avec près de 727'000 détenus recensés en 2016, le Brésil compte la troisième population pénitentiaire du monde, souvent agitée par des drames. La capacité des prisons est deux fois moindre, environ 368'000 places, dans ce pays de près de 210 millions d'habitants qui est l'un des plus violents au monde. Les prisons brésiliennes sont généralement sordides et en proie à une violence endémique entre bandes organisées. (afp/nxp)