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3e mandat en Guinée et en Côte d’Ivoire : la double colère du Dr Cheikh Tidiane Dièye

Samedi 24 Octobre 2020

La victoire à la présidentielle du 18 octobre du Président guinéen Alpha Condé et celle, possible, de l’Ivoirien Alassane Ouattara le 31 octobre prochain, ne surprennent pas beaucoup de monde. Pour le Dr. Cheikh Tidiane Dièye, spécialiste des questions de développement et d’intégration régionale en Afrique, ce sont deux scénarios écrits d’avance contre la bonne gouvernance démocratique et institutionnelle (propos recueillis avant la proclamation des résultats en Guinée par la CENI).


3e mandat en Guinée et en Côte d’Ivoire : la double colère du Dr Cheikh Tidiane Dièye
« Ce qui se passe en Guinée avec l’élection Présidentielle est le reflet de la crise de la gouvernance politique et de la faillite démocratique qui gangrènent toute l’Afrique de l’Ouest. Plus aucune norme n’est admise pour fixer les limites de ce qui est moralement et politiquement acceptable. Alpha Condé a perpétré un coup d’Etat constitutionnel pour se maintenir au pouvoir à tout prix. »
 
« Fuite en avant »
 
« L’élection n’est que le prolongement de ce projet car il s’est assuré d’avoir assujetti a sa propre volonté tous les leviers de l’Etat pour s’offrir la victoire. Il ne reculera pas, quel qu’en soit le prix. On compte déjà plus d’une centaine de morts depuis le référendum par lequel il a fait changer la constitution pour briguer un troisième mandat, sans compter les arrestations arbitraires et emprisonnements des opposants. Il y en aura probablement d’autres. Rien ne semble plus pouvoir stopper sa fuite en avant. » 
 
Le 3e mandat, un vrai cancer
 
« Le problème du « troisième mandat » est devenu un véritable cancer pour l’Afrique de l’Ouest. Il consacre un véritable recul démocratique. Les  peuples, notamment la frange la plus jeune, qui aspirent à plus de démocratie, de bonne gouvernance, de liberté et de respect des droits humains, Mais certains dirigeants font fi de toutes les règles démocratiques pour s’accrocher au pouvoir. Ils organisent des simulacres d’élections dont tout le processus est biaisé, détourné et contrôlé par le parti au pouvoir. 
 
La Côte d’Ivoire, l’autre cas
 
Après la Guinée, on pourrait assister au même scénario en Côte d’Ivoire. Car là-bas aussi tout est organisé pour que Alassane Ouattara reste au pouvoir. Mais ces dirigeants devraient savoir qu’en refusant tout changement démocratique et pacifique dans leur pays, il ne laisse au peuple aucune autre alternative que la lutte et la résistance. Ailleurs dans le monde, de dictatures plus féroces et plus sanglantes sont tombées lorsque les peuples se sont levés. »
 
 
 
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