Après des années de vives tensions, l’Union européenne espère que le départ de Boris Johnson, champion du Brexit, sera l’occasion de renouer le dialogue avec Londres sur l’Irlande du Nord mais la prudence domine dans l’attente de son successeur.
« Le règne de Boris Johnson se termine en disgrâce, tout comme son ami Donald Trump. La fin d’une ère de populisme transatlantique ? Espérons-le », a tweeté l’eurodéputé belge Guy Verhofstadt, fédéraliste convaincu et ancien coordinateur du Parlement européen pour le Brexit.
« Les relations entre l’UE et le Royaume-Uni ont énormément souffert du choix du Brexit par Johnson. Les choses ne peuvent que s’améliorer », a estimé l’ex-premier ministre belge.
Pour l’ancien négociateur de l’UE sur le Brexit, Michel Barnier, le départ de Boris Johnson « ouvre une nouvelle page dans les relations avec le Royaume-Uni ».
« Qu’elle soit plus constructive, plus respectueuse des engagements pris, notamment en matière de paix et de stabilité en Irlande du Nord, et plus amicale avec les partenaires de l’Union européenne, car il y a encore beaucoup à faire ensemble », a-t-il exhorté.
La Commission européenne s’est refusée à tout commentaire sur ce départ. Elle a ajouté que les « développements politiques » ne changent pas sa volonté de « chercher des solutions » au différend autour des dispositions douanières post-Brexit en Irlande du Nord.
Boris Johnson a offert en 2019 aux conservateurs une majorité historique à la Chambre des communes et conduit la réalisation du Brexit, le retrait du Royaume-Uni de l’Union européenne.
Mais sa volonté de revenir de façon unilatérale sur un texte clé de l’accord de Brexit, le protocole nord-irlandais, pourtant signé et ratifié par les deux parties, a suscité des menaces de guerre commerciale et de fortes tensions avec Bruxelles, où il a été critiqué pour avoir manqué à ses engagements.
« Plus aucun crédit »
« Côté européen, Johnson n’avait plus aucun crédit », estime Elvire Fabry de l’Institut Jacques Delors mais « il n’a pas encore lâché la branche et l’UE n’a pas encore de complète visibilité sur les semaines et mois à venir ».
« Le style sera différent, plus prévisible » mais « le même parti reste au pouvoir. Il n’y a pas de dissensions sur la ligne à suivre dans la relation avec l’UE », avertit un diplomate européen.
Parmi les noms évoqués pour lui succéder, celui de sa ministre des Affaires étrangères Liz Truss n’est pas de nature à rassurer Bruxelles. « Elle s’est montrée très offensive sur le protocole nord-irlandais, sur une ligne très cohérente avec celle de Johnson », souligne Elvire Fabry.
Ce protocole, négocié dans le cadre du traité de divorce pour répondre à la délicate question de la frontière entre l’Irlande du Nord (province du Royaume-Uni) et la République d’Irlande (membre de l’UE), a été conçu pour protéger l’intégrité du marché unique européen tout en évitant une frontière terrestre qui risquerait de fragiliser la paix conclue en 1998 en Irlande du Nord.
Le gouvernement Johnson avait accepté que l’Irlande du Nord reste de facto au sein du marché européen, instaurant une frontière douanière en mer d’Irlande, avec des contrôles et des formalités douanières.
Mais cette situation complique les approvisionnements et suscite le rejet de la communauté unioniste pour laquelle la place de la province au sein du Royaume-Uni est menacée.
Londres a rejeté les propositions de Bruxelles pour alléger les contrôles en Irlande du Nord et décidé d’une révision unilatérale du protocole, adoptée en juin en première lecture par les députés britanniques. Ce passage en force a été jugé illégal par l’Union européenne qui a annoncé de nouvelles actions pouvant déboucher sur des sanctions financières.
Pour Bruxelles, « la priorité à court terme est de réengager un dialogue sur le protocole » car ce n’est pas une guerre commerciale qui « permettra de résoudre une absence de contrôles en Irlande du Nord, inacceptable pour les Européens », conclut l’experte de l’Institut Delors. (AFP)
« Le règne de Boris Johnson se termine en disgrâce, tout comme son ami Donald Trump. La fin d’une ère de populisme transatlantique ? Espérons-le », a tweeté l’eurodéputé belge Guy Verhofstadt, fédéraliste convaincu et ancien coordinateur du Parlement européen pour le Brexit.
« Les relations entre l’UE et le Royaume-Uni ont énormément souffert du choix du Brexit par Johnson. Les choses ne peuvent que s’améliorer », a estimé l’ex-premier ministre belge.
Pour l’ancien négociateur de l’UE sur le Brexit, Michel Barnier, le départ de Boris Johnson « ouvre une nouvelle page dans les relations avec le Royaume-Uni ».
« Qu’elle soit plus constructive, plus respectueuse des engagements pris, notamment en matière de paix et de stabilité en Irlande du Nord, et plus amicale avec les partenaires de l’Union européenne, car il y a encore beaucoup à faire ensemble », a-t-il exhorté.
La Commission européenne s’est refusée à tout commentaire sur ce départ. Elle a ajouté que les « développements politiques » ne changent pas sa volonté de « chercher des solutions » au différend autour des dispositions douanières post-Brexit en Irlande du Nord.
Boris Johnson a offert en 2019 aux conservateurs une majorité historique à la Chambre des communes et conduit la réalisation du Brexit, le retrait du Royaume-Uni de l’Union européenne.
Mais sa volonté de revenir de façon unilatérale sur un texte clé de l’accord de Brexit, le protocole nord-irlandais, pourtant signé et ratifié par les deux parties, a suscité des menaces de guerre commerciale et de fortes tensions avec Bruxelles, où il a été critiqué pour avoir manqué à ses engagements.
« Plus aucun crédit »
« Côté européen, Johnson n’avait plus aucun crédit », estime Elvire Fabry de l’Institut Jacques Delors mais « il n’a pas encore lâché la branche et l’UE n’a pas encore de complète visibilité sur les semaines et mois à venir ».
« Le style sera différent, plus prévisible » mais « le même parti reste au pouvoir. Il n’y a pas de dissensions sur la ligne à suivre dans la relation avec l’UE », avertit un diplomate européen.
Parmi les noms évoqués pour lui succéder, celui de sa ministre des Affaires étrangères Liz Truss n’est pas de nature à rassurer Bruxelles. « Elle s’est montrée très offensive sur le protocole nord-irlandais, sur une ligne très cohérente avec celle de Johnson », souligne Elvire Fabry.
Ce protocole, négocié dans le cadre du traité de divorce pour répondre à la délicate question de la frontière entre l’Irlande du Nord (province du Royaume-Uni) et la République d’Irlande (membre de l’UE), a été conçu pour protéger l’intégrité du marché unique européen tout en évitant une frontière terrestre qui risquerait de fragiliser la paix conclue en 1998 en Irlande du Nord.
Le gouvernement Johnson avait accepté que l’Irlande du Nord reste de facto au sein du marché européen, instaurant une frontière douanière en mer d’Irlande, avec des contrôles et des formalités douanières.
Mais cette situation complique les approvisionnements et suscite le rejet de la communauté unioniste pour laquelle la place de la province au sein du Royaume-Uni est menacée.
Londres a rejeté les propositions de Bruxelles pour alléger les contrôles en Irlande du Nord et décidé d’une révision unilatérale du protocole, adoptée en juin en première lecture par les députés britanniques. Ce passage en force a été jugé illégal par l’Union européenne qui a annoncé de nouvelles actions pouvant déboucher sur des sanctions financières.
Pour Bruxelles, « la priorité à court terme est de réengager un dialogue sur le protocole » car ce n’est pas une guerre commerciale qui « permettra de résoudre une absence de contrôles en Irlande du Nord, inacceptable pour les Européens », conclut l’experte de l’Institut Delors. (AFP)