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A l'approche de l'ouragan Harvey, le pétrole termine en hausse à New York

Vendredi 25 Août 2017

New York (awp/afp) - Le pétrole coté à New York a terminé en légère hausse vendredi dans un marché s'interrogeant sur l'impact de l'ouragan Harvey sur les infrastructures pétrolières du Golfe du Mexique et du Texas.

Le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en octobre, la référence américaine, a pris 44 cents et a clôturé à 47,87 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex).

Sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en octobre a terminé en hausse de 37 cents à 52,41 dollars.

Il avait nettement baissé jeudi, les investisseurs anticipant, à l'approche de l'ouragan, une baisse de la demande de brut par les raffineries.

Harvey, qui est passé vendredi après-midi en catégorie 3, pourrait devenir le pire ouragan à toucher les Etats-Unis depuis Katrina en 2005. Il devrait frapper les côtes texanes vendredi soir avec des vents avoisinant les 200 km/h et des précipitations importantes.

"Il y a beaucoup de questions sur les conséquences que tout cela aura sur les importations et les exportations depuis la région de Houston", a commenté Mike Lynch de SEER en soulignant qu'il était difficile de prévoir avec certitude la trajectoire de l'ouragan, la quantité de précipitations ou le nombre de jours pendant lesquels certaines raffineries pourraient restées fermées.

"L'impact de la tempête sera plus évidente sur les produits raffinés que sur le marché du brut", a avancé David Martin de JPMorgan.

Ainsi, "l'évacuation du personnel de certaines plateformes situées dans le Golfe du Mexique a déjà réduit la production de brut" mais "le redémarrage de l'activité devrait se faire dans les jours suivant le passage de l'ouragan", a-t-il estimé.

Selon un relevé des autorités américaines effectué à la mi-journée, environ 22% de la capacité de production de brut dans le Golfe du Mexique était suspendue, ce qui correspond à 377.117 barils par jour.

"Il ne faut pas oublier que la production américaine de brut est de 9,5 millions de barils par jour", a souligné Gene McGillian de Tradition Energy.

- Prix de l'essence déjà en hausse -

Pour les experts de Barclays, le passage d'Harvey pourrait aussi avoir des conséquences sur la production à terre, en particulier dans le bassin d'Eagle Ford au Texas où sont extraits 1,4 million de barils par jour et où les puits de forage pourraient être inondés.

L'ouragan devrait également perturber le commerce, avec la fermeture des ports du Texas où se rejoignent oléoducs et cargos pétroliers.

Ses conséquences directes sur les raffineries pourraient être importantes et les prix de l'essence ont déjà grimpé.

Le Texas compte au total 29 raffineries, pouvant transformer 5,6 millions de barils par jour. Mais selon les experts de Barclays, "la zone la plus concernée compte 5 raffineries ayant une capacité totale de près de 900.000 barils par jour".

Elles pourraient être affectées par les vents violents de l'ouragan mais surtout par les fortes pluies provoquées à son passage et les coupures de courant qui pourraient en résulter.

Quand une raffinerie est totalement arrêtée, "cela peut prendre jusqu'à deux ou trois semaines pour la redémarrer complètement", a indiqué Robert Yawger de Mizuho.

Si l'ouragan devenait vraiment une "perturbation majeure", ses conséquences "seront ressenties sur les cours des marchés des produits raffinés en Amérique latine, en Europe, et des marchés du brut jusqu'en Asie", a avancé David Martin.

Toutefois, a-t-il nuancé, "il est actuellement difficile de juger de l'ampleur de la perturbation" et les stocks de produits pétroliers dans la région du Golfe du Mexique sont élevés.

Le marché s'affole d'autant moins que la demande pour l'essence devait de toute façon probablement baisser en cette fin de période des grands déplacements en voiture, a avancé Gene McGillian.
 
 
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