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A propos du projet de loi d'amnistie au Sénégal du chef de clan Macky Sall : une faute morale.

Lundi 26 Février 2024

La politique ( l'exercice du pouvoir, dans les sociétés laïques, de surcroît bananières, c’est moi qui souligne ) est, au mieux, amorale, et dans grand nombre de cas, immorale”.  Raymond Aron

 

Mars 2021 - Juin 2023. Des visages sombres et tristes, des pleurs, des heurts, de la colère, de l’incompréhension, de la résignation, des questionnements sur notre commune volonté de vivre ensemble, de la méfiance, de la délation, de la destruction, des actes de sabotage, de la violence sauvage, des crimes et blessures graves, des corps mutilés, une soif de vengeance, un sentiment d’impuissance et d’impunité très largement ressenti par nos concitoyens devant l’innommable, une situation catastrophique, maléfique et meurtrière. Un pays sonné et méconnaissable. Nous avons tous vécu, ou presque tous subi voire assisté de près ou de loin avec  amertume et désolation ces trois longues années de calvaire, une éternité, ces scènes d’une violence inouïe qui ont complètement défiguré le pays, le champ politique et social, ravagé tout sur son passage et qui par ailleurs nous dévoilent ou exposent à la face du monde  une autre  facette de nous-mêmes, une image hideuse jusque là inconnue voire enfouie  dans notre subconscient collectif. Ces stigmates, et cela malgré le temps qui passe et qui poursuit inlassablement sa course, ne peuvent, pour rien au monde par le jeu cynique de politiciens professionnels de la trempe du chef de clan Macky Sall, être enlevés de notre conscience collective durement affectée et souillée.

 

Ce jeudi 22 Février 2024, le chef de clan Macky Sall, par magie et enchantement, surprend son monde et prend encore une fois son bâton de pèlerin pour quémander. avec un air attendrissant une paix, une réconciliation nationale, une union des coeurs et par ricochet nous demander de passer sous silence, de taire nos désaccords, nos suspicions légitimes ou pas, nos craintes, afin de sauver, préserver le pays de la Téranga, le Sénégal d’une crise sociale, institutionnelle inédite. Cette nouvelle posture à la fois grotesque et pathétique de Macky Sall renvoie à l’image d’un enfant voire d’un jeune qui s’est mis à cœur joie à jouer avec des brains d’allumettes,  - qui par ailleurs, a mis  à rude épreuve les nerfs de toute une fratrie -, jusqu'à se brûler les doigts voire de jeter le feu sur ses habits par mégarde ou par insouciance et qui court, tout compte fait, dans toutes les directions en vue de trouver un sauveur, un protecteur.

 

Macky Sall, depuis douze ans, a créé partout sur le territoire national des foyers de tension. Rien n’est de trop dans sa manière toute particulière de provoquer nos concitoyens. L'homme est imbu de sa personne et se croit tout permis. Il n’a aucune limite ni gêne à faire prévaloir lorsque ses intérêts et ceux de son clan sont en jeu. Et, c'est le même Macky Sall, au palais de la République, entouré de journalistes pour l’essentiel pro-régime, qui se réjouit de son bilan élogieux à la tête du pays, de ses avancées remarquables sur la voie de l'émergence et qui se se targue d’être un grand démocrate et qu’il porte le Sénégal dans son cœur n’en déplaise aux aigris qui voient le mal partout et qui sont incapables de reconnaître son ingéniosité, son amour du pays, de ses habitants et mieux pour faire court tout simplement de son travail depuis 2012. Soit ! Un démocrate qui refuse de passer le témoin à son futur successeur et préfère de loin quitter le pouvoir sur la pointe des pieds le 2 Avril 2024 que d'honorer cet acte hautement symbolique dans un État de droit : la Passation de service.

 

Cependant, la gouvernance du chef de clan Macky Sall n’aura été qu’une tâche noire tenace sur la gestion sobre et vertueuse, sur l’instrumentation de la justice, sur la politisation à outrance de l’administration sénégalaise, sur la remise en question de nos droits et libertés, sur les brimades et autres exactions de nos forces de l’ordre, sur le nivellement de nos valeurs, sur sa propension à mettre au devant de la scène les pilleurs chevronnés de nos ressources publiques même contre l’avis des corps de contrôle de l’État, sur sa promotion de la transhumance politique, une monstruosité, une souillure immonde, et ce malgré quelques avancées sur le domaine des infrastructures avec son lit de scandales de surfacturation.

 

Macky Sall, ce chef de clan impassible, à quelques semaines de son départ de la présidence de la République du Sénégal, est rattrapé par sa gestion patrimoniale, vicieuse, mafieuse et désastreuse du bien public, pas seulement de nos ressources publiques, mais également de nos ressources humaines, de nos droits et libertés régulièrement spoliés et bafoués et veut illico presto sauver l’essentiel, non pas la République, ses Institutions, ses Valeurs d'une certaine forme de déchéance, mais lui-même, sa famille et sa cour d'obligés sans foi ni loi. Une peur bien réelle de lendemains incertains terrifie le chef de clan Macky Sall et pour rien au monde, il ne va accepter de rendre compte de sa gestion devant la justice. Et, c'est pour cela uniquement qu’il fait miroiter ce projet cynique de loi d'amnistie pour effacer comme lettre à la poste ses exactions, les délits et crimes de son régime en englobant tous ceux et toutes celles de tous bords, du pouvoir comme de l’opposition dite radicale, ou conciliante, qui d’une manière ou d’une autre, pour une raison ou une autre, ont délibérément participé, activé par des voies insoupçonnées des hommes et des femmes pour détruire ce pays de fond en comble. Une autre forme de chantage abjecte, immonde, infâme, immorale digne de la maffia ou à tout le moins d’une bande criminelle organisée qui veut effacer à jamais toutes traces de leur forfaiture.

 

Et, cet homme Macky Sall, auréolé par je ne sais quelle gloire et par l’entremise de ses députés fantoches de Benno Bokk Yakaar, veut nous faire avaler de gré ou de force cette pilule infecte, une loi d'amnistie taillée sur mesure, voire nous contraindre à un silence des momies afin de tourner la page et de fermer d’une manière définitive et irrévocable cette période cauchemardesque de l’histoire de notre jeune nation. Beaucoup de gens jubilent et se félicitent pour cette paix des braves sortie du chapeau clownesque du comédien à ses heures perdues. 

 

Au juste, de qui se moque Macky Sall pour oser ne serait-ce qu’une seule fois demander à son gouvernement et à ses hommes de main un plan de sortie de crise en vue d’effacer du tableau, de son bilan à la tête du pays, les meurtres prémédités, les saccages qui ont marqué indubitablement sa gestion scabreuse du pays ? A toutes ces familles de victimes qui n’ont pas encore fini de pleurer leurs frères et sœurs, arrachés à leur affection à la fleur de l’âge pour l’essentiel d’entre eux et qui pour beaucoup éprouvent toujours d'énormes difficultés pour entamer voire effectuer un travail de deuil. A l’endroit de tous ces gens là, nos concitoyens éplorés, le chef de clan Macky Sall n’a que du mépris et ne se soucie nullement de leur sort. 

 

Pourquoi cette provocation, Macky Sall, le chef de clan ? Êtes-vous capable de comprendre la détresse et la douleur de ces familles sénégalaises ? Et depuis quand, le chef de clan Macky Sall se soucie-t-il du sort peu enviable de nos concitoyens qui ont perdu la vie dans des conditions sordides ? Qui a oublié nos concitoyens engloutis dans l'océan Atlantique ? Qui a entendu Macky Sall exprimer sa peine d’une manière ouverte sur ces morts et partager notre douleur ? Personne. Il s’est toujours refusé à prendre la parole de manière publique en vue de s’adresser directement à la nation sénégalaise, de la réconforter dans ces moments difficiles, de comprendre son désarroi et d'appuyer les familles de disparus. Il s'est contenté d'un simple tweet pour s’adresser à son peuple dans ces moments de deuil et pourtant, pour d’autres morts ( les blasphémateurs attirés et assumés au grand jour du prophète Mohamed ( PSL), le chef de clan Macky Sall a mobilisé toute la République et ses troubadours en bravant le froid glacial de Paris pour assister à l’hommage de la France à ses fils, des hérauts de la liberté laïque. Cherchez l’erreur voire le complexe éhonté d’un africain né après les indépendances, de l’ homme blanc. 

 

Et pourquoi, ce dédain, Macky Sall et qu’est-ce qui peut justifier ce comportement ? Ces disparus, ne font-ils pas partie de la société sénégalaise ? Ou bien, leur disparition ne renvoie-t-elle pas à l’échec cuisant de votre politique de l'emploi des jeunes ? Et puisque ces jeunes embarqués dans des pirogues de fortune pour fuir le pays et une certaine mort sociale, ne sont pas de votre coalition politique, ni de votre parti l’APR, ni de votre clan, vous vous en lavez les mains en vue de ne pas engager votre responsabilité. Pourtant, votre régime a une responsabilité énorme dans ce désastre social. 

 

Entendons-nous bien monsieur Macky Sall, il n'y a aucun (e) citoyen (et) qui  refuse la paix et la stabilité. Mais, la paix, si on veut qu’elle soit effective et pérenne, doit avoir pour fondement premier la justice. Dites-nous Macky Sall, qui va rendre justice à la famille des victimes du bus calciné à Yarakh, du jeune sénégalais abattu froidement à bout portant aux Parcelles assainies par les forces de l’ordre le drapeau national à la main en signe de protestation, de cet autre jeune garçon assassiné lâchement à Mbao, les victimes de Ziguinchor, et autres partout ailleurs sur le territoire national ?! Des dizaines de nos concitoyens ont été lâchement tués par des nervis, par des hommes en tenue ou que sais-je encore par des personnes identifiées à bord de pickup blancs et qui maintenant vaquent tranquillement à leurs activités comme si rien ne s’était passé d’affreux voire de monstrueux au Sénégal. Par ailleurs, qui va rendre justice à ces chefs d’entreprise qui ont vu le fruit de longues années de labeur partir en fumée en l’espace de quelques heures, à ces jeunes qui ont perdu leur travail éphémère, sous payé, et à ces braves femmes, des lève-tôt sans défense qui ont assisté avec effroi à la destruction de leur outil de travail par d’autres jeunes gens en furie à la fois lâches et irresponsables ? Pas vous, Macky Sall. Leur seule faute s’il en est, est de refuser de se soumettre au diktat des casseurs et des pilleurs. Circulez , il n’y a rien à voir ni à constater semble nous dire le chef de clan Macky Sall. 

 

Une énième forfaiture et provocation de ce monsieur, qui de manœuvre en manœuvre, s’est retrouvé président de la République par un concours de circonstances exceptionnelles. Car, ne l’oublions surtout pas, aujourd'hui au pays de la Téranga, depuis 2011-2012, le pouvoir est dans la rue et n'importe quel énergumène peut se retrouver du jour au lendemain chef suprême des armées. Ce constat amer est là hélas devant nous et le parrainage en est un exemple édifiant et saute aux yeux de n’importe quel citoyen sénégalais. Effarés, nous avons assisté à un spectacle de mauvais goût où des gens sortis de nulle part se lèvent un bon jour pour proclamer orbi et urbi avec la complicité d’une certaine presse, spécialiste en ragots et faits divers qu’ils veulent et sont en mesure de diriger le pays. Sur les très nombreux candidats à la candidature à l’élection présidentielle, l’ essentiel est composé de charlots qui veulent juste amuser la galerie voire se positionner dans le champ politique pour espérer sur le tard un poste de responsabilité ou de devenir ambassadeur itinérant, une trouvaille pour caser quelques soutiens politiques sur le dos du contribuable sénégalais.

 

A travers ce projet de loi funeste et fumier d’amnistie, le chef de clan Macky Sall a apporté un démenti cinglant à la ministre de la justice, maître Aïssata Tall Sall pour ses justifications fallacieuses sur la libération conditionnelle de beaucoup de détenus par le procureur de la République. Personne n’ignore à Ndoumbelane que les procureurs de la République agissent et exécutent au quotidien les volontés du chef de clan Macky Sall, même les plus nauséabondes. Surtout, que la ministre de la Justice se garde d'épiloguer sur une prétendue étude fouillée des dossiers de centaines de détenus par le procureur ou par le juge d’instruction pour les élargir par voie de suite des liens de la détention. Ces libérations tous azimuts ne sont que de la poudre aux yeux afin d’amadouer nos concitoyens à accepter l’offre diabolique du chef de clan Macky Sall. Et que dire du procureur de la République, qui à l’époque, avait convié toute la presse nationale et internationale pour asséner ses vérités à qui voulait entendre ou prêter l’oreille que tous ces détenus étaient en fait des conspirateurs, des bandits de grand chemin, par le biais de bandes organisées se sont donnés pour mission de poser des actes voire des manœuvres terroristes en vue de déstabiliser et de provoquer par voie de conséquence le départ, la fin du régime du chef de clan Macky Sall. Aujourd'hui, c'est le même parquet qui signe et délivre par centaines des libertés provisoires à des terroristes et à des criminels. Quel imbroglio juridique ! 

 

Et, vous osez aujourd'hui venir nous dire que malgré la gravité des faits, le peuple doit pardonner et tourner la page et que tous les détenus, auteurs ou complices de faits criminels doivent retrouver la liberté, quelle bassesse! Un pied de nez à la justice sénégalaise. Que personne ne vienne nous sermonner sur le respect dû au président de la République, à la magistrature ! Et, s'ils ont délibérément failli à leur mission pour toucher des avantages exorbitants et pour former un cartel avec la première institution du pays en vue d’étouffer voire de maintenir nos concitoyens dans la pauvreté, dans la résignation, dans la servitude afin qu’ils renoncent d’eux mêmes à défendre leurs droits et libertés, la justice sociale, l’équité nonobstant les menaces, les privations de liberté du chef de clan Macky Sall et de sa bande de thuriféraires zélés dissimulés dans toutes les strates de la société. Avec le chef de clan Macky Sall, les Sénégalais ne sont pas encore au bout de leur peine et à chaque fois que nous pensons avoir atteint le fond avec lui, il revient par une porte dérobée pour porter à nouveau au peuple un coup de poignard sur le dos. 

 

Nos concitoyens doivent se désolidariser et manifester leur désaccord au projet de loi d’amnistie inique du chef de clan Macky Sall, ne serait - ce pour honorer la mémoire de nos concitoyens qui sont  sortis massivement et pacifiquement pour défendre un certain idéal de justice sociale, leurs droits et libertés en tant que simple citoyen de la République du Sénégal. Et, même pour les casseurs et les pilleurs de biens privés ou publics, nous devons refuser de cautionner cette faute morale afin de permettre à une justice libre, indépendante et fière d’endosser les responsabilités et la mission que lui confère la Constitution d’enquêter en toute objectivité et de situer la responsabilité des uns et des autres sur ces scènes de carnage qui ont rythmé la vie de la nation sénégalaise de mars 2021 à juin 2023. L’impunité est le commencement de l’anarchie. Aujourd'hui, il incombe à chacun(et) d’entre nous de choisir le modèle de société dans lequel nous voulons vivre et éduquer nos enfants : soit dans la Démocratie, la République avec comme corollaire un État de droit respectueux des droits et libertés de l’ensemble du corps social, soit dans la tyrannie ou dans la dictature avec comme corollaire la servitude et la négation de nos droits et libertés à laquelle nous appelle et nous dirige immanquable le régime sangsue du chef de clan Macky Sall, si nous refusons par peur, par faiblesse ou par lâcheté de défendre la justice, ce pays et ses hommes avec opiniâtreté et détermination.

 

Je ne suis pas un mage ou un devin pour vous dire ici et maintenant qui héritera du fauteuil de président de la République, mais je peux vous dire droit dans les yeux et en toute objectivité que le prochain chef de l’État aura beaucoup de mal à recoller les morceaux en raison même du fait que le chef de clan Macky Sall  s’est évertué, pendant 12 longues années et ce avec la complicité des profiteurs du système mafieux d’accaparement de nos ressources publiques, à détruire voire à abîmer un à un les fondements de la société sénégalaise, ses valeurs communes qui nous relient et qui donnent sens à notre existence. Peu importe qui sortira vainqueur de la prochaine élection présidentielle que le chef de clan Macky Sall tarde par calcul politicien et en en toute illégalité à fixer la date, le chantier est immense eu égard aux nombreux dégâts et des scandales à répétition de son régime de prédateurs, qui à ce jour , restent à élucider pour le bien de la société.

massambandiaye2012@gmail.com.

 

 

 

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1.Posté par Me François JURAIN le 28/02/2024 15:11
IL NE PEUT PAS Y AVOIR DE PARDON-OU PAS-SANS JUSTICE.
Le pardon ne se décrète pas: qui plus est, pour pouvoir pardonner à quelqu’un, encore faut-il le connaître! Donc, d’abord, que la justice passe, désigne le ou les coupables, et toute la chaine de responsabilités qui va avec, et ensuite, on pourra parler de pardon. Avant, c'est un camouflet à l'égard des victimes, pendant, c'est déplacé, après, à chacun de voir.
Me François JURAIN

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