PARIS (Reuters) - Le secrétaire d'Etat aux Relations avec le Parlement, Christophe Castaner, a mis en garde vendredi à mots couverts la commission d'enquête du Sénat sur l'affaire Benalla contre toute visée politique à l'encontre d'Emmanuel Macron.
Lors de la conférence de presse de rentrée de La République en Marche, dont il est le délégué général, il est revenu sur les remous créés par la conversation téléphonique entre Emmanuel Macron et le président du Sénat, Gérard Larcher, que le chef de l'Etat aurait invité à garantir les équilibres institutionnels.
"Si certains pensent qu'ils peuvent s'arroger un pouvoir de destitution du président de la République, ils sont eux-mêmes des menaces pour la République", a dit Christophe Castaner.
Il a rappelé le "principe de la Constitution" qui donne au Parlement la mission de "contrôler non pas l'exécutif au sens large mais le gouvernement."
"Une commission d'enquête qui aurait des ambitions politiques (...) pour faire de la politique et penser qu'elle peut jouer de ses fonctions de contrôle du gouvernement pour faire tomber un président de la République commettrait une faute constitutionnelle", a ajouté le secrétaire d'Etat.
L'ancien collaborateur de l'Elysée Alexandre Benalla sera entendu mercredi prochain 19 septembre par la commission d'enquête du Sénat créée cet été après la diffusion d'une vidéo le montrant en train de violenter des manifestants le 1er mai dernier.
La commission a repris ses travaux mercredi, auditionnant notamment un des policiers mis en examen dans l'affaire, qui a suscité une tempête politique.
Après avoir fait savoir qu'il entendait réserver ses premières déclarations à la justice, le 28 septembre, Alexandre Benalla a fait volte-face mardi soir, déclarant être "contraint" à une audition au Sénat.