Donald Trump a lancé dimanche une violente contre-attaque contre le FBI, après son faux pas de la veille laissant entendre qu'il savait de longue date que son ancien conseiller à la sécurité nationale, inculpé dans l'affaire russe, avait menti à la police fédérale.
"Je n'ai jamais demandé à Comey d'abandonner l'enquête sur Flynn. Encore de fausses informations couvrant un autre mensonge de Comey", s'est défendu Donald Trump au petit matin, dans le premier d'une salve de tweets critiquant la police fédérale avec une virulence inédite pour un président américain.
Lors d'une audition sous serment début juin devant le Sénat, l'ancien directeur du FBI James Comey --brutalement limogé par le président-- avait affirmé que Donald Trump lui avait personnellement demandé d'enterrer l'enquête visant Michael Flynn.
Ce dernier a plaidé coupable vendredi d'avoir menti au FBI, plongeant le premier cercle de l'entourage de Donald Trump au coeur de l'enquête du procureur spécial Robert Mueller sur l'ingérence de Moscou dans la présidentielle américaine de 2016 et une possible entente entre l'équipe de l'homme d'affaires et le Kremlin.
Or dans un tweet qui a fait sensation, le président s'est exposé samedi à de graves soupçons d'entrave à la justice: "J'ai dû limoger le général Flynn parce qu'il a menti au vice-président et au FBI", a-t-il écrit, laissant entendre par cette formulation qu'il était au courant que ce dernier avait commis un délit quand il avait demandé, selon James Comey, au patron du FBI d'abandonner l'enquête.
Tentant de dédouaner le président, l'avocat personnel de Donald Trump, John Dowd, a ensuite affirmé aux médias que c'est lui qui avait rédigé ce message.
Mais la sénatrice démocrate Dianne Feinstein, membre de la puissante commission du Renseignement au coeur de l'enquête russe, n'a pas été convaincue par cet argument: "Je pense que ce qui est en train de se dessiner est un cas d'entrave à la justice", a-t-elle affirmé sur la chaîne NBC.
Les avertissements sont également venus des rangs mêmes des républicains. "Vous tweetez et commentez une enquête pénale en cours à vos risques et périls. Je serais prudent si j'étais vous, M. le président", a déclaré sur CBS le sénateur Lindsey Graham.
- 'Réputation en lambeaux' -
Lançant la contre-offensive, Donald Trump s'est saisi avec ardeur de la nouvelle qu'un des principaux enquêteurs du FBI chargé du dossier russe --et précédemment de l'enquête sur les courriels de Hillary Clinton, classée sans suite-- avait été écarté de l'affaire pour l'avoir critiqué dans des textos privés.
"Après des années de Comey, avec l'enquête bidon et malhonnête sur Clinton (et plus), à la tête du FBI, sa réputation est en lambeaux - la pire de l'Histoire! Mais n'ayez crainte, nous lui rendrons sa grandeur", a tweeté le président américain.
L'enquête sur les courriels de Hillary Clinton avait secoué la campagne présidentielle de 2016, motivant Donald Trump et ses supporteurs, dont Michael Flynn, à demander, aux cris de "Enfermez-la", qu'elle soit condamnée et emprisonnée. En vain.
"+UN AGENT DU FBI ANTI-TRUMP A MENE L'ENQUETE CLINTON+ Maintenant tout commence à s'expliquer", a encore asséné le président, à propos de cet enquêteur, Peter Strzok, l'un des plus expérimentés dans les services de contre-espionnage du FBI et qui a été écarté cet été. De quoi alimenter les demandes déjà pressantes de parlementaires républicains au Congrès qui réclament l'ouverture d'investigations sur les dysfonctionnements présumés de l'enquête Clinton.
- 'Très haut responsable' -
Washington avait été secoué vendredi matin par la nouvelle que Michael Flynn avait plaidé coupable notamment d'avoir menti sur ses conversations avec l'ambassadeur de Russie aux Etats-Unis puis accepté de coopérer avec la justice.
M. Flynn a surtout confirmé à l'accusation avoir ponctuellement agi sur les instructions d'un "très haut responsable" de l'équipe de transition présidentielle qui n'est autre, selon plusieurs médias américain, que Jared Kushner, gendre et proche conseiller de Donald Trump.
Puisqu'ils sont intervenus après la victoire de l'homme d'affaires en novembre 2016, ces contacts avec l'ambassadeur Sergueï Kisliak ne confortent pas la thèse d'une concertation entre Moscou et l'entourage du candidat pour influencer le scrutin.
Mais Michael Flynn pourrait fournir de nouvelles informations aux enquêteurs. D'autant que le chef d'inculpations relativement clément le visant laisse entendre, selon le sénateur démocrate Mark Warner, "que le général Flynn va devoir encore raconter de nombreuses histoires sur la campagne et la transition" jusqu'à l'investiture de Donald Trump le 20 janvier. "On n'en a pas fini", a-t-il affirmé sur CNN.
Et si Robert Mueller parvenait à prouver une collusion avec la Russie ou une entrave à la justice, une procédure de destitution ne pourrait être exclue pour le 45e président des Etats-Unis.
- Réforme fiscale éclipsée -
Samedi, Donald Trump avait toutefois assuré n'être pas inquiet de ce que pourrait révéler Michael Flynn et réaffirmé qu'il n'y avait eu "aucune collusion".
Il avait alors bien tenté de maintenir l'attention sur la réforme fiscale adoptée la veille au Sénat, première grande victoire législative républicaine depuis son arrivée à la Maison Blanche. Mais ses déclarations et l'avalanche de tweets éclipsaient largement dimanche cette refonte historique du code des impôts. (AFP)
"Je n'ai jamais demandé à Comey d'abandonner l'enquête sur Flynn. Encore de fausses informations couvrant un autre mensonge de Comey", s'est défendu Donald Trump au petit matin, dans le premier d'une salve de tweets critiquant la police fédérale avec une virulence inédite pour un président américain.
Lors d'une audition sous serment début juin devant le Sénat, l'ancien directeur du FBI James Comey --brutalement limogé par le président-- avait affirmé que Donald Trump lui avait personnellement demandé d'enterrer l'enquête visant Michael Flynn.
Ce dernier a plaidé coupable vendredi d'avoir menti au FBI, plongeant le premier cercle de l'entourage de Donald Trump au coeur de l'enquête du procureur spécial Robert Mueller sur l'ingérence de Moscou dans la présidentielle américaine de 2016 et une possible entente entre l'équipe de l'homme d'affaires et le Kremlin.
Or dans un tweet qui a fait sensation, le président s'est exposé samedi à de graves soupçons d'entrave à la justice: "J'ai dû limoger le général Flynn parce qu'il a menti au vice-président et au FBI", a-t-il écrit, laissant entendre par cette formulation qu'il était au courant que ce dernier avait commis un délit quand il avait demandé, selon James Comey, au patron du FBI d'abandonner l'enquête.
Tentant de dédouaner le président, l'avocat personnel de Donald Trump, John Dowd, a ensuite affirmé aux médias que c'est lui qui avait rédigé ce message.
Mais la sénatrice démocrate Dianne Feinstein, membre de la puissante commission du Renseignement au coeur de l'enquête russe, n'a pas été convaincue par cet argument: "Je pense que ce qui est en train de se dessiner est un cas d'entrave à la justice", a-t-elle affirmé sur la chaîne NBC.
Les avertissements sont également venus des rangs mêmes des républicains. "Vous tweetez et commentez une enquête pénale en cours à vos risques et périls. Je serais prudent si j'étais vous, M. le président", a déclaré sur CBS le sénateur Lindsey Graham.
- 'Réputation en lambeaux' -
Lançant la contre-offensive, Donald Trump s'est saisi avec ardeur de la nouvelle qu'un des principaux enquêteurs du FBI chargé du dossier russe --et précédemment de l'enquête sur les courriels de Hillary Clinton, classée sans suite-- avait été écarté de l'affaire pour l'avoir critiqué dans des textos privés.
"Après des années de Comey, avec l'enquête bidon et malhonnête sur Clinton (et plus), à la tête du FBI, sa réputation est en lambeaux - la pire de l'Histoire! Mais n'ayez crainte, nous lui rendrons sa grandeur", a tweeté le président américain.
L'enquête sur les courriels de Hillary Clinton avait secoué la campagne présidentielle de 2016, motivant Donald Trump et ses supporteurs, dont Michael Flynn, à demander, aux cris de "Enfermez-la", qu'elle soit condamnée et emprisonnée. En vain.
"+UN AGENT DU FBI ANTI-TRUMP A MENE L'ENQUETE CLINTON+ Maintenant tout commence à s'expliquer", a encore asséné le président, à propos de cet enquêteur, Peter Strzok, l'un des plus expérimentés dans les services de contre-espionnage du FBI et qui a été écarté cet été. De quoi alimenter les demandes déjà pressantes de parlementaires républicains au Congrès qui réclament l'ouverture d'investigations sur les dysfonctionnements présumés de l'enquête Clinton.
- 'Très haut responsable' -
Washington avait été secoué vendredi matin par la nouvelle que Michael Flynn avait plaidé coupable notamment d'avoir menti sur ses conversations avec l'ambassadeur de Russie aux Etats-Unis puis accepté de coopérer avec la justice.
M. Flynn a surtout confirmé à l'accusation avoir ponctuellement agi sur les instructions d'un "très haut responsable" de l'équipe de transition présidentielle qui n'est autre, selon plusieurs médias américain, que Jared Kushner, gendre et proche conseiller de Donald Trump.
Puisqu'ils sont intervenus après la victoire de l'homme d'affaires en novembre 2016, ces contacts avec l'ambassadeur Sergueï Kisliak ne confortent pas la thèse d'une concertation entre Moscou et l'entourage du candidat pour influencer le scrutin.
Mais Michael Flynn pourrait fournir de nouvelles informations aux enquêteurs. D'autant que le chef d'inculpations relativement clément le visant laisse entendre, selon le sénateur démocrate Mark Warner, "que le général Flynn va devoir encore raconter de nombreuses histoires sur la campagne et la transition" jusqu'à l'investiture de Donald Trump le 20 janvier. "On n'en a pas fini", a-t-il affirmé sur CNN.
Et si Robert Mueller parvenait à prouver une collusion avec la Russie ou une entrave à la justice, une procédure de destitution ne pourrait être exclue pour le 45e président des Etats-Unis.
- Réforme fiscale éclipsée -
Samedi, Donald Trump avait toutefois assuré n'être pas inquiet de ce que pourrait révéler Michael Flynn et réaffirmé qu'il n'y avait eu "aucune collusion".
Il avait alors bien tenté de maintenir l'attention sur la réforme fiscale adoptée la veille au Sénat, première grande victoire législative républicaine depuis son arrivée à la Maison Blanche. Mais ses déclarations et l'avalanche de tweets éclipsaient largement dimanche cette refonte historique du code des impôts. (AFP)