Le gouvernement mexicain a annoncé vendredi la mise en place d’un « bouton d’alerte » pour ses ressortissants aux États-Unis menacés par les expulsions massives promises par le président désigné Donald Trump après son investiture le 20 janvier.
« Si tu te trouves en situation d’arrestation imminente, tu actives un bouton d’alerte qui envoie un signal au consulat le plus proche », a détaillé le ministre des Affaires étrangères Juan Ramon de la Fuente.
Le Mexique dispose d’un réseau d’une cinquantaine de consulats aux États-Unis au service des 12 millions de migrants mexicains au nord du Rio Grande, sans compter les binationaux et les descendants de Mexicains.
L’application devrait également envoyer un message aux proches de la personne et au ministère des Affaires étrangères, a ajouté M. de la Fuente lors de la conférence de presse matinale de la présidente Claudia Sheinbaum.
L’application sera disponible en janvier, a-t-il précisé.
Elu le 5 novembre, le candidat républicain Donald Trump sera investi le 20 janvier.
Le milliardaire a qualifié « d’invasion » l’entrée de migrants sans visa aux États-Unis par la frontière de son pays avec le Mexique. Il a promis de mettre en œuvre « la plus grande opération d’expulsion (d’étrangers) dans l’histoire des États-Unis » en déclarant l’état d’urgence et en s’appuyant sur l’armée.
Le Mexique est en contact avec les gouvernements des autres pays de la région d’où partent des candidats au rêve américain, comme le Honduras et le Guatemala, a précisé le ministre mexicain. Une rencontre ministérielle est prévue.
Le gouvernement mexicain prépare un document qui insiste sur l’apport des travailleurs mexicains à l’économie américaine, a indiqué la présidente Claudia Sheinbaum.
Beaucoup d’entre eux vivent et travaillent sans documents légaux aux États-Unis.
On estime que les Mexicains installés aux États-Unis auront envoyé au total « près de 66,5 milliards de dollars au pays en 2024, ce qui représentera 3,7 % du PIB national », indique la banque BBVA dans un document du 29 août.
« Plus de 1,7 million de foyers, soit 6,1 millions de personnes, dépendent directement de ces ressources », ajoute la banque espagnole leader sur le marché mexicain au sujet des « remesas », les transferts d’argent des Mexicains de l’étranger vers leur pays d’origine. [AFP]