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Alerte à l’attentat terroriste: Pourquoi la France prend le contrepied de l’ambassade des Etats-Unis

Jeudi 26 Octobre 2017

La récente alerte à la vigilance en rapport avec un projet d’attentat terroriste sur le sol sénégalais est devenue un objet de friction entre la France et les Etats-Unis.
 
Informée par des sources établies en Guinée-Conakry, la représentation diplomatique américaine à Dakar avait commis un communiqué alarmiste à l’intention de ses ressortissants à qui elle recommandait fortement l’observation de grandes précautions dans leurs déplacements. La «nouvelle» mit en émoi une frange de l’opinion publique. En plus, la plupart des établissements hôteliers de la capitale renforcèrent leur disposition de prévention avec des fouilles sur les véhicules et les personnes. L’Etat, lui, ne réagit pas, du moins pas officiellement.
 
Au même moment, et pour rassurer ses ressortissants, l’ambassade de France publia un contre-communiqué prenant le contrepied des Américains, ce qui ne déplut pas aux autorités
Sénégalaises ! Et c’est l’ambassadeur Christophe Bigot, en visite dans la région de Matam qui se chargea de donner un plus grand écho à la «riposte» française. «C’était une fausse alerte», a-t-il indiqué.
 
Quoique succincte, la sortie du diplomate français a du sens pour Paris. La «fausse alerte» américaine est de rigueur jusqu’en décembre prochain. Or, le Sénégal et la France co-organisent, à partir du mois de novembre, leur Sommet annuel sur la paix et la sécurité en Afrique. Une rencontre à laquelle devraient participer quelques chefs d’Etat et/ou de gouvernement et plusieurs personnalités et experts de la question terroriste, du continent et d’ailleurs.
 
Pour Paris, un silence durable aurait accrédité les informations de l’ambassade des Etats-Unis et rendrait hésitants les rares chefs d’Etat qui font le pari d’honorer le Sommet de leur présence depuis son lancement en 2013.
 
En essayant d’enrayer la psychose, le diplomate français donne en fait des gages aux invités du président Macky Sall, d’autant plus que de hautes autorités françaises seront de la partie. En fin de compte, c’est la qualité du renseignement américain sur cette partie du continent africain qui est ainsi publiquement mise en doute… par un de ses plus fidèles alliés. En toile de fond, une guerre d’influence et de positionnement auprès de l’Etat sénégalais, allié traditionnel des deux pays.
 
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