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Après le chaos dans Paris, le gouvernement cherche la riposte

Dimanche 2 Décembre 2018

PARIS (Reuters) - Emmanuel Macron réunit une partie de son gouvernement en urgence ce dimanche, au lendemain des scènes des chaos observées à Paris et ailleurs en France en marge des manifestations de “Gilets jaunes” protestant à l’origine contre la vie chère.

Le porte-parole du gouvernement, Benjamin Griveaux, n’a pas exclu le rétablissement de l’état d’urgence pour endiguer les violences qui sont allées en s’accroissant depuis la première journée de mobilisation, le 17 novembre. “Nous y ferons face avec tous les moyens nécessaires”, a-t-il déclaré sur BFM TV.

Les manifestants ont lancé des projectiles sur la police, incendié plusieurs dizaines de véhicules, vandalisé des commerces et des établissements bancaires et dressé des barricades dans certaines rues.

Les piliers de l’Arc de Triomphe ont également été couverts de tags lors de cette journée, sans précédent dans l’histoire récente de Paris.

Des scènes du même genre se sont produites dans d’autres villes, comme à Marseille, Bordeaux, Charleville-Mézières et au Puy-en-Velay, chef-lieu de Haute-Loire, où la préfecture a été la proie des flammes. 
L’exécutif a imputé ces violences à des groupes d’”extrémistes” et de “casseurs”.

Selon le dernier bilan de la préfecture de Paris, 133 personnes ont été blessées samedi dans la capitale, dont 23 parmi les forces de l’ordre. La police a en outre interpellé 412 personnes, dont 378 ont été placées en garde à vue.

Les heurts ont commencé sur la place de l’Etoile en début de matinée avant de s’étendre à d’autres quartiers, notamment aux abords de l’avenue des Champs-Elysées, où la circulation était interdite, de la gare Saint-Lazare et du jardin des Tuileries.


“RITUEL DE LA VIOLENCE”

“Ce qui s’est passé aujourd’hui à Paris n’a rien à voir avec l’expression pacifique d’une colère légitime”, a réagi Emmanuel Macron depuis Buenos Aires, où il a participé à un sommet du G20, le club des pays les plus industrialisés de la planète.

A son retour à Paris, ce dimanche, le chef de l’Etat prévoit de tenir une réunion en présence, notamment, du Premier ministre, Edouard Philippe, et du ministre de l’Intérieur, Christophe Castaner, afin, selon Benjamin Griveaux, de faire le bilan des violences de samedi et de préparer la réponse. 
Cette réunion doit avoir lieu à 12h30 (11h30 GMT).

Il s’agit de “voir quelles sont les mesures que nous pourrions prendre pour éviter cela parce qu’il n’est pas question que chaque week-end devienne un rendez-vous et un rituel de la violence”, a dit le porte-parole du gouvernement sur Europe 1. Le syndicat de police Alliance demande l’instauration de l’état d’urgence.

Depuis le début du mouvement, l’exécutif a annoncé plusieurs séries de mesures, allant d’une extension du “chèque énergie” à un mécanisme permettant de suspendre temporairement à l’avenir les hausses de taxe sur le carburant, qui n’ont pas suffi apaise les mécontentements.

Le cap est le bon, répètent les membres du gouvernement et de la majorité pour justifier l’augmentation de la fiscalité sur l’essence et le diesel, le sujet sur lequel s’est cristallisée la colère des “Gilets jaunes”.

“Le président doit absolument, totalement changer de stratégie”, a estimé samedi la présidente du Front national, Marine Le Pen, sur BFM TV.

Le chef de file de La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, a jugé qu’il fallait en passer par une dissolution de l’Assemblée nationale pour sortir de la crise et le président des Républicains, Laurent Wauquiez, a proposé la tenue d’un référendum sur la fiscalité écologique.
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