Le processus d’intégration au pouvoir d’Idrissa Seck était en gestation depuis plusieurs mois. Son arrivée au Conseil économique social et environnemental (CESE) est la concrétisation d’une entente politique à long terme avec Macky Sall. Le Président de la République, dans l’impossibilité politique et morale d’obtenir un 3e mandat de suite, cherchait depuis belle lurette un « dauphin » hors de son cercle familial mais avec qui il aurait déjà assez de vécu et d’affinités, un « paravent » capable de lui garantir une quête vitale : l’Impunité après 2024, pour lui et pour les siens.
Entre les « affaires » et les « scandales » qui jalonnent sa présidence depuis 2012 et dont Petrotim est comme l’étendard explosif, Macky Sall, pragmatique, veut assurer ses arrières quitte à sacrifier certains de ses amis actuels. Comment échapper au sort de Karim Wade sans un « deal » solide avec un allié fiable ? A ses yeux, seul un politique de la trempe d’Idrissa Seck qu’il aiderait à accéder à la présidence de la République en 2024 aurait l’étoffe et la poigne – pour la parole, rien n’est sûr ! - pour lui offrir ce destin d’impuni. On verra ce que sera l’évolution de ce « deal » et ce que l’ex maire de Thiès aurait demandé et obtenu comme garanties…
Tout le monde a constaté la vacuité du discours d’Idrissa Seck expliquant ou justifiant son devoir de répondre à l’appel de la patrie ! Qui y croit vraiment ? C’est cette banalité primesautière qui indique le caractère non politique de l’entente scellée avec Macky Sall. C’est un engagement personnel entre deux politiciens à travers un pacte dont les modalités échappent à leur parti politique respectif.
Trilatérale libérale
Du reste, c’est tout ou partie de la logique de ce remaniement qui est à interroger. Macky Sall, au terme du quinquennat en cours (ou bien avant), se séparera de ses deux principaux alliés sociaux-démocrates que sont le Parti socialiste (ou ce qui en restera) et l’Alliance des forces progrès (AFP). L’une de ses idées est donc de s’adjoindre très tôt le Rewmi de Seck et les pans du Parti démocratique sénégalais (PDS) qu’Oumar Sarr et Cie ont emportés avec eux pour fonder une autre formation politique libérale, Suxali Sopi. Du coup, existe sur la scène politique une trilatérale d’obédience libérale (APR, Rewmi et Suxali Sopi) qui s’entraine à être en situation et en capacité de gouverner le pays après 2024. Le pronostic d’un demi siècle de gestion du pouvoir par les libéraux naguère lâché par Me Wade revient à la surface. Le tour d’Idrissa Seck ?
Dans cette même veine, la nomination surprise du magistrat Antoine Félix Diome au ministère de l’Intérieur est comme un présage de bonne fortune. Cet ex-traqueur infortuné des biens présumés de Karim Wade aux quatre coins de la planète ne serait-il pas là pour verrouiller ici et maintenant le système électoral ? N’aurait-il pas pour autre mission de perpétuer la neutralisation du fils de l’ancien Président hors du Sénégal ? En prenant la succession d’Aly Ngouille Ndiaye, Antoine Diome entre forcément dans les plans de Macky Sall pour 2024 et, donc, dans une logique de victoire impérative pour le scrutin de 2024. Au bénéficie du « dauphin » ? Mais en politique, les grains de sable qui enrayent les mécaniques ne manquent jamais...
De fait, le contexte de la présidentielle de 2024 s’avère d’ores et déjà passionnant. Entre sociaux-démocrates et libéraux, Ousmane Sonko se retrouve, avec la migration d’Idrissa Seck dans le giron du pouvoir, comme le seul véritable chef de l’opposition sénégalaise. Avec l’espoir d’agréger au Pastef, son parti, une pléiade de partis et de mouvements lui permettant d’élargir les bases politiques, sociales et effectives d’une probable candidature présidentielle. La posture idéale pour repartir à la conquête du pouvoir.
Entre les « affaires » et les « scandales » qui jalonnent sa présidence depuis 2012 et dont Petrotim est comme l’étendard explosif, Macky Sall, pragmatique, veut assurer ses arrières quitte à sacrifier certains de ses amis actuels. Comment échapper au sort de Karim Wade sans un « deal » solide avec un allié fiable ? A ses yeux, seul un politique de la trempe d’Idrissa Seck qu’il aiderait à accéder à la présidence de la République en 2024 aurait l’étoffe et la poigne – pour la parole, rien n’est sûr ! - pour lui offrir ce destin d’impuni. On verra ce que sera l’évolution de ce « deal » et ce que l’ex maire de Thiès aurait demandé et obtenu comme garanties…
Tout le monde a constaté la vacuité du discours d’Idrissa Seck expliquant ou justifiant son devoir de répondre à l’appel de la patrie ! Qui y croit vraiment ? C’est cette banalité primesautière qui indique le caractère non politique de l’entente scellée avec Macky Sall. C’est un engagement personnel entre deux politiciens à travers un pacte dont les modalités échappent à leur parti politique respectif.
Trilatérale libérale
Du reste, c’est tout ou partie de la logique de ce remaniement qui est à interroger. Macky Sall, au terme du quinquennat en cours (ou bien avant), se séparera de ses deux principaux alliés sociaux-démocrates que sont le Parti socialiste (ou ce qui en restera) et l’Alliance des forces progrès (AFP). L’une de ses idées est donc de s’adjoindre très tôt le Rewmi de Seck et les pans du Parti démocratique sénégalais (PDS) qu’Oumar Sarr et Cie ont emportés avec eux pour fonder une autre formation politique libérale, Suxali Sopi. Du coup, existe sur la scène politique une trilatérale d’obédience libérale (APR, Rewmi et Suxali Sopi) qui s’entraine à être en situation et en capacité de gouverner le pays après 2024. Le pronostic d’un demi siècle de gestion du pouvoir par les libéraux naguère lâché par Me Wade revient à la surface. Le tour d’Idrissa Seck ?
Dans cette même veine, la nomination surprise du magistrat Antoine Félix Diome au ministère de l’Intérieur est comme un présage de bonne fortune. Cet ex-traqueur infortuné des biens présumés de Karim Wade aux quatre coins de la planète ne serait-il pas là pour verrouiller ici et maintenant le système électoral ? N’aurait-il pas pour autre mission de perpétuer la neutralisation du fils de l’ancien Président hors du Sénégal ? En prenant la succession d’Aly Ngouille Ndiaye, Antoine Diome entre forcément dans les plans de Macky Sall pour 2024 et, donc, dans une logique de victoire impérative pour le scrutin de 2024. Au bénéficie du « dauphin » ? Mais en politique, les grains de sable qui enrayent les mécaniques ne manquent jamais...
De fait, le contexte de la présidentielle de 2024 s’avère d’ores et déjà passionnant. Entre sociaux-démocrates et libéraux, Ousmane Sonko se retrouve, avec la migration d’Idrissa Seck dans le giron du pouvoir, comme le seul véritable chef de l’opposition sénégalaise. Avec l’espoir d’agréger au Pastef, son parti, une pléiade de partis et de mouvements lui permettant d’élargir les bases politiques, sociales et effectives d’une probable candidature présidentielle. La posture idéale pour repartir à la conquête du pouvoir.