PARIS (Reuters) - Le procès de "Carlos", jugé pour l'attentat à la grenade contre le drugstore Publicis du boulevard Saint-Germain, à Paris, le 15 septembre 1974 s'est ouvert lundi devant la cour d'assises spéciale de Paris, plus de 40 ans après les faits.
Cet attentat, pour lequel l'ancien "ennemi numéro un" des années 1970 et 1980 nie aujourd'hui toute implication, avait fait deux morts et 34 blessés.
Désormais âgé de 67 ans et condamné deux fois à perpétuité pour d'autres faits, Ilich Ramirez Sanchez de son vrai nom s'est présenté dans le box des accusés entouré de trois gendarmes. les débats doivent s'achever à la fin du mois".
Veste sur le dos, lunettes à monture métallique et cheveux blancs, celui qu'on surnommait "le Chacal" a ensuite décliné son identité, en se disant âgé de 17 ans, à "plus ou moins 50 ans", avant de laisser la parole à ses avocats, décidés à mener une bataille de procédure.
Figure mythique de l'activisme armé d'extrême gauche, "Carlos" s'est fait connaître dans le monde entier avec l'enlèvement en décembre 1975 à Vienne de onze ministres de l'Opep, l'Organisation des pays exportateurs de pétrole, en compagnie d'un commando.
"Les charges qui pèsent contre lui sont inexistantes", avait dit à Reuters, avant l'audience, son conseil Me Francis Vuillemin.
L'avocat fustige notamment des témoignages "contradictoires et malhonnêtes" (17 témoins sont attendus à l'audience), et une procédure "qui n'a pas respecté le droit", notamment en matière de prescription.
Après de multiples rebondissements judiciaires et deux non-lieux prononcés en 1983 puis en 1999, faute d'auteur identifié d'abord, puis de charges suffisantes ensuite, l'affaire a finalement été relancée par le parquet général et une association de victimes du terrorisme.
La prescription alors avancée par la défense a été rejetée par la justice, au titre de la "connexité" entre les différents dossiers visant le Vénézuélien, emprisonné depuis 23 ans en France.
"AUCUNE AUTRE PISTE"
Le 15 septembre 1974, à 17h10, une grenade était lancée dans la galerie marchande du Drugstore Publicis.
A l'époque, "Carlos" évoluait entre Paris, Londres, la Suisse et les Pays-Bas.
L'enquête a établi des liens entre cet attentat, "Carlos" et la prise d'otages, commencée deux jours auparavant, de 11 personnes à l'ambassade française de La Haye, aux Pays-Bas, par des Japonais de l'"Armée rouge japonaise".
L'engin explosif utilisé au drugstore Publicis - une grenade à main défensive d'origine américaine - provenait d'un même lot que les trois grenades utilisées lors de la prise d'otages, et qu'une autre grenade retrouvée dans un appartement parisien ayant servi de repaire à "Carlos".
Par ailleurs, quelques années plus tard, dans une interview publiée dans Al Watan puis dans Le Figaro Magazine, "Carlos" a revendiqué la paternité de l'attentat du drugstore, faisant lui-même le lien avec la prise d'otages de La Haye.
D'après ses explications dans cette interview, dont il conteste l'authenticité, l'attentat visait à faire pression sur les autorités françaises pour faire aboutir les négociations engagées par les preneurs d'otages de La Haye, dont l'objectif était de faire libérer un membre de l'"Armée rouge japonaise" arrêté à Orly.
Remis à la France par le Soudan en août 1994, "Carlos" a été condamné deux fois à perpétuité : en 1997 d'abord pour les assassinats de deux policiers français et de leur informateur en 1975 à Paris, puis en 2011 (une peine confirmée en juin 2013) pour sa complicité dans quatre attentats qui ont fait onze morts et près de 150 blessés en 1982 et 1983.
Cet attentat, pour lequel l'ancien "ennemi numéro un" des années 1970 et 1980 nie aujourd'hui toute implication, avait fait deux morts et 34 blessés.
Désormais âgé de 67 ans et condamné deux fois à perpétuité pour d'autres faits, Ilich Ramirez Sanchez de son vrai nom s'est présenté dans le box des accusés entouré de trois gendarmes. les débats doivent s'achever à la fin du mois".
Veste sur le dos, lunettes à monture métallique et cheveux blancs, celui qu'on surnommait "le Chacal" a ensuite décliné son identité, en se disant âgé de 17 ans, à "plus ou moins 50 ans", avant de laisser la parole à ses avocats, décidés à mener une bataille de procédure.
Figure mythique de l'activisme armé d'extrême gauche, "Carlos" s'est fait connaître dans le monde entier avec l'enlèvement en décembre 1975 à Vienne de onze ministres de l'Opep, l'Organisation des pays exportateurs de pétrole, en compagnie d'un commando.
"Les charges qui pèsent contre lui sont inexistantes", avait dit à Reuters, avant l'audience, son conseil Me Francis Vuillemin.
L'avocat fustige notamment des témoignages "contradictoires et malhonnêtes" (17 témoins sont attendus à l'audience), et une procédure "qui n'a pas respecté le droit", notamment en matière de prescription.
Après de multiples rebondissements judiciaires et deux non-lieux prononcés en 1983 puis en 1999, faute d'auteur identifié d'abord, puis de charges suffisantes ensuite, l'affaire a finalement été relancée par le parquet général et une association de victimes du terrorisme.
La prescription alors avancée par la défense a été rejetée par la justice, au titre de la "connexité" entre les différents dossiers visant le Vénézuélien, emprisonné depuis 23 ans en France.
"AUCUNE AUTRE PISTE"
Le 15 septembre 1974, à 17h10, une grenade était lancée dans la galerie marchande du Drugstore Publicis.
A l'époque, "Carlos" évoluait entre Paris, Londres, la Suisse et les Pays-Bas.
L'enquête a établi des liens entre cet attentat, "Carlos" et la prise d'otages, commencée deux jours auparavant, de 11 personnes à l'ambassade française de La Haye, aux Pays-Bas, par des Japonais de l'"Armée rouge japonaise".
L'engin explosif utilisé au drugstore Publicis - une grenade à main défensive d'origine américaine - provenait d'un même lot que les trois grenades utilisées lors de la prise d'otages, et qu'une autre grenade retrouvée dans un appartement parisien ayant servi de repaire à "Carlos".
Par ailleurs, quelques années plus tard, dans une interview publiée dans Al Watan puis dans Le Figaro Magazine, "Carlos" a revendiqué la paternité de l'attentat du drugstore, faisant lui-même le lien avec la prise d'otages de La Haye.
D'après ses explications dans cette interview, dont il conteste l'authenticité, l'attentat visait à faire pression sur les autorités françaises pour faire aboutir les négociations engagées par les preneurs d'otages de La Haye, dont l'objectif était de faire libérer un membre de l'"Armée rouge japonaise" arrêté à Orly.
Remis à la France par le Soudan en août 1994, "Carlos" a été condamné deux fois à perpétuité : en 1997 d'abord pour les assassinats de deux policiers français et de leur informateur en 1975 à Paris, puis en 2011 (une peine confirmée en juin 2013) pour sa complicité dans quatre attentats qui ont fait onze morts et près de 150 blessés en 1982 et 1983.