Le président turc Recep Tayyip Erdogan, dont le pays est garant de cet accord crucial pour l'approvisionnement alimentaire mondial, a confirmé la reprise à partir de mercredi à la mi journée des exportations ukrainiennes en mer Noire via ce couloir sécurisé.
"La Russie considère que les garanties reçues jusqu'à présent semblent suffisantes et reprend la mise en oeuvre de l'accord", a indiqué le ministère russe de la Défense sur Telegram.
Moscou avait suspendu samedi sa participation à l'accord céréalier après une attaque menée aux drones sur sa flotte basée en baie de Sébastopol, en Crimée annexée. L'armée russe a imputé cette opération à l'Ukraine avec l'aide "d'experts britanniques" et assuré qu'elle avait été menée notamment depuis le couloir maritime réservé aux exportations ukrainiennes.
Une série d'appels téléphoniques ces derniers jours entre responsables russes et turcs, notamment mardi entre M. Erdogan et le président Vladimir Poutine, et l'intercession de l'ONU, autre garant de l'accord, semble avoir convaincu Moscou de revoir sa position.
"Grâce à l'implication d'une organisation internationale, ainsi qu'à la coopération de la Turquie, des garanties écrites nécessaires ont été obtenues de la part de l'Ukraine sur la non-utilisation du couloir humanitaire et des ports ukrainiens désignés pour l'exportation de produits agricoles pour des actes hostiles contre la Russie", a indiqué l'armée russe.
M. Erdogan a annoncé dans la foulée que les exportations reprenaient "comme avant" à partir de 9H00 GMT. "Suite à mon entretien avec Poutine hier, les expéditions de céréales se poursuivront à partir de midi aujourd'hui", a-t-il déclaré.
- "Protection fiable" -
Les cargos chargés de céréales, au centre d'un enjeu mondial de sécurité alimentaire, étaient jusque-là en grande partie coincés dans les ports d'Ukraine depuis samedi.
Les Occidentaux avaient vivement dénoncé la suspension par Moscou de l'accord signé en juillet, tandis que Kiev avait dénoncé dans l'attaque de Sébastopol un "faux prétexte" et appelé à faire pression sur le Kremlin pour qu'il "respecte à nouveau ses engagements".
"Le couloir céréalier a besoin d'une protection fiable et à long terme", avait indiqué le président ukrainien Volodymyr Zelensky mardi soir, menaçant Moscou d'une "réponse mondiale sévère à toute mesure qui perturbe nos exportations".
La Russie avait riposté lundi en lançant une nouvelle vague de frappes massives sur les infrastructures critiques ukrainiennes, provoquant des coupures de l'approvisionnement en eau et électricité, notamment à Kiev.