Un mois. C’est le délai que le Burkina Faso a donné à la France pour le départ définitif de tous les personnels militaires français en service dans les administrations militaires burkinabè. Le pouvoir dirigé par le capitaine Ibrahim Traoré dénonce ainsi un accord d’assistance militaire technique paraphé entre les deux pays le 24 avril 1961. Le courrier actant cette nouvelle rupture a été envoyé au ministère français de l’Europe et des Affaires étrangères par son homologue du Burkina Faso en date du 28 février 2023 sous le sceau « Confidentiel ».
Cette nouvelle « escalade » diplomatique dans la coopération militaire entre Paris et Ouagadougou survient après que les autorités burkinabè ont demandé et obtenu en janvier 2023 le départ des 400 soldats des forces spéciales françaises du contingent « Sabre » en stationnement depuis 2009 dans le camp militaire de Kamboinsin situé à la périphérie nord-est de la capitale.
Dans la note transmise aux autorités françaises, le ministère des Affaires étrangères du Burkina Faso ne donne aucune explication sur les raisons de cette dénonciation de l’accord d’assistance militaire entre les deux pays.
Sans doute, l’affirmation d’un acte de souveraineté y est-il pour quelque chose. Un acte d’agacement face à un « partenaire historique » qui n’aurait pas fait tout ce qu’il aurait pu ou dû faire afin de venir en aide à un « pays ami » confronté aux pires attaques terroristes et criminelles de son histoire à l’intérieur de ses frontières. Ouagadougou fait-elle payer à Paris sa « passivité » face à la recrudescence des opérations djihadistes et leurs centaines de morts et les milliers de personnes forcées au déplacement à intervalles réguliers ?
Depuis plusieurs semaines, Radio France Internationale (RFI) n’émet plus au Burkina Faso pour divers « manquements » soulevés par les autorités burkinabè dans le traitement des informations relatives aux questions de sécurité nationale.