Connectez-vous

Burkina Faso : l'avocat Guy Hervé Kam inculpé pour "complot contre la sûreté de Etat"

Dimanche 2 Juin 2024

Me Guy Hervé Kam, leader politique et défenseur des droits humains
Me Guy Hervé Kam, leader politique et défenseur des droits humains

L’avocat burkinabè Me Guy Hervé Kam a été mis en examen et placé en détention provisoire le 29 mai 2024 pour "complicité de complot contre la sûreté de l’État et association de malfaiteurs", a annoncé samedi le procureur militaire le capitaine Ferdinand Ahmed Sountoura, lors d’une conférence de presse.

 

Le 24 janvier 2024, aux environs de 23 heures, Guy Hervé Kam de retour de Bobo-Dioulasso (ouest), avait été arrêté à son arrivée à l'aéroport de Ouagadougou par des agents qui se sont présentés comme étant de la Direction de la sûreté de l’Etat.

 

L’avocat et cofondateur du mouvement de la société civile Balai Citoyen, avait été accusé d’atteinte à la sûreté de l’État. Le 18 avril 2024, la Cour administrative d’appel de Ouagadougou a ordonné sa libération. Le 29 mai, alors qu’il était enfin libéré près de son domicile, il a été arrêté par les forces de sécurité de l’Etat.

 

Le procureur militaire le capitaine Ferdinand Ahmed Sountoura a expliqué que Me Guy Hervé Kam et trois autres civils à savoir Mathias Ouédraogo, Mahamadi Ouédraogo et Amado Ouédraogo se sont associés à des militaires et ex militaires pour porter atteinte à la sûreté de l’État courant août 2023.

 

"Il (Me Guy Hervé Kam) a donc été entendu, mis en examen puis placé en détention provisoire par le juge le même jour pour des faits de complot contre la sureté de l’Etat et association de malfaiteurs. L’instruction suit son cours au cabinet n°2 du Tribunal Militaire", a souligné le capitaine Sountoura Ahmed Ferdinand.

 

"Nous condamnons la détention arbitraire de Me Guy Hervé Kam. Il a été arrêté et transféré sous la garde de la gendarmerie le 29 mai, puis placé en détention provisoire dans une prison militaire, sur la base de nouvelles accusations de complot contre la sûreté de l’État. Nous estimons que les accusations portées contre lui sont infondées et demandons sa libération immédiate et inconditionnelle", a réagi dans un communiqué, Samira Daoud, directrice régionale pour l’Afrique de l’Ouest et l’Afrique centrale à Amnesty International.

 

Lors de sa conférence de presse, le parquet militaire du Burkina Faso a en outre expliqué que l’ex chef d’état-major de la Gendarmerie nationale, le lieutenant-colonel Évrard Somda été mis sous mandat de dépôt et gardé-à-vue le 06 octobre 2023 pour des faits de "complot contre la sureté de l’État, association de malfaiteurs, violation de consignes et incitation à commettre des actes contraires aux devoirs ou à la discipline".

 

Quatre autres officiers supérieurs de l’armée sont également mis en cause pour les mêmes faits, a-t-il ajouté.

 

Le capitaine Ibrahim Traoré, président du Burkina est arrivé au pouvoir le 30 septembre 2022 suite à un coup d’Etat contre le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, qui avait lui-même fait tomber le Président Roch Marc Christian Kaboré, huit mois plus tôt.

 

Depuis, les nouvelles autorités ont affirmé avoir déjoué à plusieurs reprises des tentatives de coups d’Etat. Fin septembre 2023, des officiers militaires, des soldats de rang, des militaires radiés, des civils et des activistes entre autres, soupçonnés de "complot contre la sûreté de l’Etat" avaient été interpellés par les autorités.

 

La durée de la transition au Burkina Faso a été prolongée de 5 ans à compter du 2 juillet 2024, selon les conclusions des Assises nationales tenues samedi dernier, à Ouagadougou. [AA]

 
Nombre de lectures : 268 fois











Inscription à la newsletter